AITHIOPIA [T6]

14. AURORE

La cérémonie de mariage de Valentin, mon cousin, avec Meg avait été tout simplement magnifique. Je n'avais jamais assisté à un mariage aussi grandiose et sacré. Et surtout, la performance de Pétunia était tout simplement incroyable. J'avais assisté à de nombreux mariages au Temple, mais aucun d'entre eux n'avait été aussi émouvant et unique.

Je remarquai que le couple impérial restait modéré dans leurs compliments envers Pétunia lorsqu'ils échangeaient avec l'Oracle, la princesse Johanna et le roi Némésis. Mais étrangement, les matriarches Tessa et Farida se montraient plus loquaces.

L'Ancien, quant à lui, félicita Pétunia lorsque celle-ci vint nous saluer avec Gloriosa avant leur départ. Peu de temps après, le Temple commença à se vider, à l'exception de ceux d'entre nous qui étaient venus avec leurs familles respectives. Étant venue avec mon père, je décidai de rester, tout comme les prêtresses qui étaient sous la supervision de la Seconde Matriarche, puisqu'elle restait avec son mari.

En réalité, il n'était pas obligatoire pour toutes les matriarches de rentrer avec l'Ancien. Seule l'une d'entre elles devait accompagner l'Ancien lors du service du soir, et cette fois-ci c'était le tour de la troisième matriarche, d'où son départ. Quant à la première matriarche, d'après ce que j'avais appris pendant ma formation, elle était toujours collée à l'Ancien d'une manière parfois équivoque, du moins c'est ce que je pouvais observer. Myriam me fit un petit signe de la main avant de rentrer, puisque nous étions toutes les deux au service de la première matriarche.

Je contemplai la piste de danse avec un soupçon d'envie. J'aurais aimé y aller, mais j'étais trop intimidée, et cela aurait probablement causé des problèmes. Je restai donc près de mon père et de tante Eller, qui m'avaient mise à l'aise dès le début du mariage. Sa présence était rassurante, elle m'expliquait tout ce que je ne comprenais pas et me facilitait vraiment la vie.

- Est-ce que tu veux que j'aille te chercher la même boisson ? proposai-je à la troisième matriarche.

- L'odeur est juste divine...,confirma tante Eller.

- Cela a vraiment l'air délicieux, ajouta Tessa.

Je me retins de rire. Au Temple, certaines personnes pensaient que Tessa était peut-être enceinte, mais personne n'en parlait, car elle était mariée depuis environ cinq ans sans avoir d'enfants. Je ne connaissais pas les détails, mais elle avait dû traverser des moments difficiles, et je ne voulais pas être à l'origine de nouveaux problèmes. Certaines rumeurs disaient qu'elle était stérile, ce qui devait être terrible pour elle, surtout pour une matriarche, d'autant plus qu'elle était mariée à un Comte Impérial. Cependant, son mari, cousin Wyatt, semblait très amoureux d'elle.

Mon père m'avait expliqué que les frères "W", comme je les appelais, étaient en fait mes cousins. Je n'avais pas encore rencontré le dernier, car il était légionnaire, mais j'avais eu l'occasion de discuter avec les deux autres.

Wyatt était très calme, ne parlant que lorsque c'était nécessaire ou si le sujet l'intéressait. Cependant, j'avais appris qu'il pouvait se montrer très dur lorsqu'il s'agissait des affaires de famille. C'était d'ailleurs lui qui avait défendu les affaires de mon père lorsque tout le monde le croyait mort.

Wesley était plus décontracté, du moins c'est ce que disaient les rumeurs, mais il avait cette aura impériale qui empêchait les gens de s'approcher de lui. Il n'était pas aussi arrogant que Marvin, un autre cousin, mais chez Wesley, son côté impérial se manifestait comme une autorité naturelle qui correspondait parfaitement à son titre de Duc.

Je ne fus donc pas totalement surprise lorsque je vis Wesley revenir non seulement avec ma boisson, mais surtout avec une jeune fille. Une nymphe céleste que je ne connaissais pas, mais qui, à en juger par sa tenue de demoiselle d'honneur blanche, devait être proche de Pétunia ou Protea, puisqu'elles portaient la même tenue. Il l'installa sur le siège qui lui était destiné, sous les regards ébahis de tous, y compris de l'Empereur.