44. MOON

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Je suis témoin de leur dispute, sans savoir quoi faire. Esdras s'éloigne de sa femme qui le fusille du regard mais continue son histoire.

- Je suis rentrée chez nous, j'espérais que tu serais là pour moi, que tu me prendrais dans tes bras. Mais tu n'étais pas là. Comme tu n'as jamais été là pour moi, Esdras, répond-elle durement.

Oncle Narcis qui écoutait leur dispute en silence, se lève finalement, mettant fin à leur échanges. Il parle, sa voix grave et autoritaire.

- Très bien. Laurence, accompagne Davina jusqu'à ses quartiers. Assurez-vous qu'elle reçoive les soins dont elle a besoin. Davina, je te verrais au prochain Conseil. D'ici là, tu comprendras que tu ne puisse pas être libre de tes mouvements, jusqu'à ce que ta version de l'histoire soit confirmé par le Temple, l'Ordre et le Conseil.

- Je comprends, Votre Majesté. Mais... j'ai une demande, puis-je ?

- Je t'écoute.

- J'aimerais voir ma fille, Amara.

- Impossible. Les enfants ont un cercle très fermés et pour le moment, même si tu es sa mère, réplique oncle Narcis qui voit déjà que Davina veut protester, on doit respecter les règles. Tu verras Amara quand tout sera verrifié et si Bae l'autorise !

- Elle... elle ne vit pas avec toi ? demande Davina avant de se tourner vers son mari.

- Amara vit chez nous, elle est une enfant de l'Empire comme tous les enfants de ceux qui m'ont prêté serment ! Au revoir.

Davina comprend que la conversation est fini, oncle Narcis ne la regarde déjà plus. Davina se lève finalement de sa chaise et essuie les larmes qui coulent sur son visage. Elle remercie oncle Narcis et fait une révérence avant de quitter la pièce en direction du Temple.

Oncle Narcis se tourne ensuite vers Esdras et lui donne la parole. Esdras croise les bras sur sa poitrine, son visage fermé.

- Je ne crois pas un mot de ce qu'elle a dit, déclare-t-il. Elle ment, elle a toujours menti.

- Il va falloir enquêter sur ce qu'elle vient de raconter Esdras !

- Je ne peux pas.

- Esdras, insiste oncle Narcis.

Esdras serre les poings et se lève brusquement de sa chaise.

- Je ne peux pas croire que vous me demandiez de faire confiance à cette femme. Elle m'a trompé et m'a menti pendant des années ! Jude et vous, vous le savez majesté Impérial..

- Je ne te demande pas de lui faire confiance mon Esdras, répond l'Empereur d'une voix triste. Je sais ce qu'elle t'a fait mais nous devons être justes et équitables dans nos décisions au risque de causer plus de problèmes. Nous ne pouvons pas présumer de la culpabilité de Davina sans preuves.

Je reste là, immobile, les yeux rivés sur la scène qui se déroule devant moi. Esdras, le visage crispé par la colère, continue de dénigrer Davina et d'affirmer que tout ce qu'elle a dit n'est que mensonge. Mais quelque chose en moi se réveille, une voix qui me pousse à intervenir. Peut-être que c'est l'espoir qui revient, peut-être que c'est la colère, je ne sais pas.

- Attendez une minute, je dis, faisant tourner les têtes dans ma direction. Davina a dit qu'elle était la maîtresse de Zeus, mais ça ne colle pas. Zeus ne prend jamais d'amantes, seulement des amants.

Tous me regardent, surpris. Esdras semble vouloir me contredire, mais quelque chose dans mon ton le fait réfléchir. Oncle Narcis, lui, m'écoute attentivement, un sourcil levé.

- Comment peux-tu en être sûr ? demande-t-il.

- Zeus n'a jamais eût de maîtresses, tous ceux qui le connaissent le savent ! Il n'aime pas les femmes, quand il s'en prend violemment à une femme, en général, c'est toujours personnel et ça ne va jamais jusqu'au viol ! Sauf s'il veut du pouvoir ou un enfant...

AITHIOPIA [T6]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant