Prologue

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Au milieu des crises et du feu, se tenait devant moi un berceau, abritant un bébé qui n'avait aucune idée de l'enfer autour de lui. Avec précaution, je l'enveloppais dans une couverture et le pris dans les bras.

Je ne pensais qu'à une seule chose : fuir. Il fallait que j'arrive à trouver une sortie sans que les hommes du feu ne me trouvent. Il en dépendait de ma survie et de celle de notre monde.

La peur au ventre, j'ouvris la porte de la crèche et regardais si la voie était libre. Au loin, j'entendais des cris et je sentais une odeur de brûlé. Le château était en feu. Tout en avançant le plus discrètement possible dans le couloir, je repensais aux dernières heures qui s'étaient écoulées. Les hommes du feu étaient entrés dans le château sans laisser la moindre chance aux soldats royaux.

J'avais pourtant essayé de prévenir le roi que la paix ne durerait pas. Mais il avait été trop naïf et ne m'avait pas écouté.

J'entendis, au bout du couloir, des bruits de pas et des voix :

- C'est toujours nous qui nous tapons le sale boulot, dit l'un d'entre eux.

- Je te préviens, ce n'est pas moi qui m'en occupe cette fois, lui répondit l'autre.

C'étaient des soldats du feu, facilement reconnaissables avec leurs amures noires et rouges. Il ne fallait pas que je me montre. Je priais pour que l'enfant ne se mette pas à pleurer. Je le serrais contre moi et essayais de ne pas trop trembler. J'avais l'impression qu'on entendait mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Les soldats continuaient à avancer. J'avais réussi à me cacher dans le renfoncement d'une porte.

- Qu'on ait tué le roi et ses garçons je peux comprendre, poursuivit un des hommes, mais là, assassiner un bambin, une fille en plus, elle ne pourra pas monter sur le trône, ça n'a aucun sens. C'est barbare, même pour nous.

- Réfléchis deux minutes, si un jour elle met au monde un garçon, il pourra prétendre au trône. C'est pour ça que tu ne fais que suivre les ordres et non y réfléchir. Crétin.

J'entendis l'autre soldat grogner face à ces insultes. Une vague de tristesse me parcourut en entendant la nouvelle de l'assassinat de la famille royale. Je n'eus pas le temps de m'attarder sur ce sentiment, il fallait que je reste discret.

Je remets mon capuchon en place sur ma tête tandis qu'ils arrivent à ma hauteur. Heureusement, ils étaient tellement occupés à se chamailler qu'ils ne firent pas attention à moi. Ils m'avaient dépassé et étaient entrés dans la crèche. Je me mets à courir aussi vite que possible. J'entendis les jurons derrière moi quand ils découvrent que la princesse n'était plus dans son berceau. Ils firent demi-tour, mais trop tard, j'avais déjà déguerpi.

J'étais assez loin d'eux maintenant pour souffler un peu. Je me dirigeais d'un pas plus tranquille vers les quartiers des domestiques. Il sera plus facile de sortir discrètement par là.

La princesse se mit à gazouiller. Je lui souris et ses grands yeux marrons avec des notes de vert m'observaient. Les mêmes yeux que notre défunte reine. J'avais entre les mains la seule survivante de la famille royale. Cette pensée me donna des frissons. Je m'inquiétais plus pour sa vie que pour la mienne. Serais-je assez fort pour sortir de ce château ?

J'arrive dans les cuisines. J'y découvre une scène d'horreur. Un goût métallique s'insinuait dans ma bouche, il y avait du sang partout. Des cadavres jonchaient le sol. Et quelques blessés gémissaient. Je cache de nouveau le bébé sous ma cape pour lui éviter cette vision cauchemardesque. Un vieil homme allongé par terre me fournit :

- Aidez moi s'il vous plaît, je vous en prie, ne me laissez pas ici.

Il avait une flèche dans le torse et n'en avait sûrement plus pour longtemps.

-Désolé, lui répondis-je la voix tremblante. Il faut que je me sauve.

La culpabilité me déchirait les entrailles et les larmes aux yeux, je slalomais entre les corps en l'entendant hurler pour me supplier de faire demi-tour. Je reprends ma respiration en arrivant dans l'arrière-cuisine où il y avait une ouverture.

Je suis sorti dans la cour du château, là où se tenait habituellement le marché. Je respirais l'air frais de la nuit dénuée de fumée. Je souris, j'allais peut-être finalement réussir à m'en sortir.

Une grosse explosion retentit. Je me retournais pour découvrir de la fumée et des flammes qui dévoraient ce qui avait été autrefois la salle du trône. Cette détonation fait peur à la princesse qui se met à hurler.

J'essayais de la calmer en la berçant mais rien n'y fit, nous étions repérés.

Un commandant aboya des ordres pour que l'on nous rattrape, morts ou vifs. Je me mets à courir pour traverser la place en direction du village.

Je courais à travers les rues de la capitale avec une vingtaine de soldats à mes trousses. Ils se rapprochent de plus en plus. Je sentais des boules de feu et des flèches passer juste à côté de moi. Jusqu'à ressentir une douleur intense dans le bas de mon dos. Une boule de feu m'avait touchée et ma cape s'enflammait. Je l'enlevais tant bien que mal et continuais d'avancer. Je sentais la peau du bas de mon dos et une partie de mon t-shirt se décomposer sous l'effet de la chaleur. Seule l'adrénaline me poussait à continuer.

Je tourne à gauche pour me diriger vers les écuries. Je répérais le cheval le plus athlétique, celui qui me semblait le plus endurant. Je montais comme je pouvais dessus et le fis partir au galop. La blessure dans mon dos m'irradiait de douleurs. Juste avant de quitter la capitale, une flèche me transperça la jambe.

***

Plusieurs heures de cheval après, je luttais toujours contre la douleur. J'avais réussi à semer les soldats. Je savais que je n'allais pas survivre, un liquide noir sortais de ma jambe, j'avais été empoisonné. Mais il fallait quand même que je mette la princesse en sécurité. Je ne savais pas ce qui me faisait le plus mal, ma jambe, mon dos où le fait de devoir abandonner la princesse. La flèche dans ma jambe m'arrachait une grimace à chaque mouvement du cheval. Le reste du tissu de mon t-shirt frottait contre la chaise à vif de mon dos. J'avais essayé de l'enlever mais des morceaux avaient fondu dans ma chaise et je ne pouvais pas le retirer sans risquer d'arracher une partie de ma peau.

Au loin, j'aperçu une ferme, la voilà ma chance pour déposer la petite. Au prix d'un ultime effort, je me dirigeais vers cette dernière et déposais la princesse devant la porte. Je l'observais une dernière fois, elle dormait d'un sommeil paisible et sans soucis. Je lui dépose un baiser sur le front et je m'en alla.

J'étais à bout de quelques kilomètres plus loin. Je m'efffondrais sur le côté d'un arbre. J'allais mourir là. J'aurais au moins eu la satisfaction d'avoir sauvé la princesse. La prophétie qui m'était apparue pourrait peut-être se réaliser. Chaque phrase, chaque mot, tournait en boucle dans ma tête avant que je ne sombrais dans l'inconscient :

Anithor kryndaravir kryndalor

Harnyavir Ellyndor

Nyar Nyndaeris et Valyndra

Ilyrianne valyndorin iyvalyril

Valyriavir pour Ailanthia

Myrandalorine kylasireth thia krinlyndoril

Kryscarimoravir Krindora

Myrindalorine Ilyandil thia valyndorine

Aurilayavir Sylaedor

Myrindalorin ani myrlimoria valyndalor thia ellyndoril

C'est ainsi, que moi, le dernier Valendrial , mourut.

***

Le prologue... qu'en pensez-vous ?

Apparition d'une nouvelle langue : l'Aeltharian. Pour la prophétie je ne traduit j'en ai besoin pour le reste de l'histoire :)

Mais souhaitez-vous que je traduise " Valendrial " ?

Merci d'avoir lu

La première magicienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant