Chapitre 3: Alienor

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J'étais ravie, les deux premières épreuves s'étaient très bien passées. Plus qu'une. J'étais plus que jamais déterminé. Je suis mon guide à travers les couloirs, pour aller à l'épreuve suivante. En arrivant devant la porte, je me composai un sourire qui se voulait confiant. Je glissai mes doigts sur la poignée en or, la tournai et ouvre la porte. Un flux de lumière m'éblouit, je mets quelques instants à pouvoir apercevoir la salle. Tout l'étalage de richesse que l'on ne voyait pas dans le reste du château se trouvait ici. Deux étages de fenêtres se superposaient pour laisser entrer la lumière. Les rayons du soleil se reflétaient sur le sol en marbre blanc. Des fleurs avaient été sculptées à même la pierre sur le plafond auquel pendaient des lustres avec des centaines de bougies. Des pots étaient disposés le long des murs contenant des arbustes aux fleurs blanches et roses, une odeur fraîche et délicate embaumait la pièce. Un escalier en pierre blanche rejoignait un balcon par lequel arrivait la famille royale lors des réceptions.

Tous les regards étaient braqués sur moi. Un groupe de cinq jeunes garçons se tenait au centre de la salle, ils portaient toutes des tenues élégantes avec des broderies argentées dessus. Ils me regardaient avec curiosité. Je les scrutai à mon tour, un à un. Ils avaient tous les cheveux bruns et les yeux foncés, des purs Izidrovian. Un ou deux me souriaient de façon avenante. Je les quitte des yeux pour me focaliser sur les quatre autres personnes dans la salle. Mes dernières concurrentes, dont parmi elles Cassandre, qui portait un chignon serré d'où tombait une mèche sur son visage. Je n'en croyais pas mes yeux, j'avais bien fait de ne pas l'écouter. Les poings serrés, je me dirigeai vers elle.

- Je pensais qu'il ne fallait pas que je réussisse les épreuves, car la princesse était une peste, lui dis-je, les joues rouges de colère.

Une lueur de peur traverse ses yeux un court instant.

- Je voulais simplement supprimer la concurrence le plus facilement possible. Certaines y ont cru. N'y vois rien de personnel. Je dois gagner, ce titre qui me revient.

- Si tu méritais vraiment de gagner et que ta famille avait assez d'influence comme tu le prétends, tu serais déjà dame d'honneur et il n'y aurait pas eu de sélection.

Un éclair de fureur traversa dans ses yeux.

- J'ai juste voulu t'aider. Tu penses vraiment qu'ils vont prendre une étrangère dont on ne connaît pas le passé. Ils ne laisseront jamais vivre une inconnue près de la princesse, surtout si cette personne est capable de nuire à sa sécurité.

- Qu'est-ce que tu penses au juste ? Que je suis une tueuse à gage ? Une espionne pour le compte d'un autre royaume ?

- Je m'en fiche de qui tu es. La seule chose qui m'importe c'est de te voir perdre. Une dernière chose, mes mises en garde n'étaient pas toutes fausses. Maintenant si tu le veux bien, je vais me concentrer pour la prochaine épreuve.

Nous nous éloignâmes l'une de l'autre. Je ne décolérais pas, si j'avais pris le risque de l'écouter, tout mon travail depuis ces deux dernières années aurait été inutile. Je devais gagner, il le fallait. Je n'aurais aucune culpabilité à lui voler le rôle qu'elle considérerait comme sien. Elle avait tout pour elle, une famille aimante, de l'argent, un bon statut, la jeunesse et la beauté. Moi je n'avais plus rien, je n'avais donc rien à perdre et c'est ce qui fera la différence. Je prends une profonde inspiration pour me calmer et desserrai enfin les poings.

Trois personnes ainsi qu'un groupe de musiciens entrent dans la salle. La dernière épreuve allait pourvoir commencer. Un homme que je ne connaissais pas, était encadré par Monsieur Hooden et Madame Vassilia. Ce fut le premier à prendre la parole.

- Bonjour Mesdemoiselles et Messieurs. Je suis le deuxième précepteur de la princesse Léna. Nous sommes tous les trois ici aujourd'hui pour évaluer votre capacité à danser. Ce n'est pas un simple test de danse. En vous voyant évoluer en fonction des musiques et des partenaires, nous allons pouvoir juger de votre maintien, de votre élégance, de la fluidité de vos mouvements et de votre grâce. Nous cherchons une dame d'honneur qui aurait la prestance d'une princesse. Messieurs, formez un cercle, dos les uns aux autres je vous prie. Mesdames forment aussi un cercle, une demoiselle en face d'un jeune homme.

La première magicienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant