Chapitre 21: Alienor

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Je me réveillais avec un mal de crâne épouvantable. Les mains ligotées, je ne pouvais pas bouger. La bouche bâillonnée, j'étais dans l'incapacité d'utiliser mes pouvoirs. J'étais assise sur un cheval, deux bras maigre mais puissants m'entouraient pour m'empêcher de tomber. Je ne bougeais pas d'un millimètre pour éviter à mon assaillant de se rendre compte que j'étais réveillée.

J'observai le paysage autour de nous. Nous n'étions pas sur la route principale, nous cachant sûrement des soldats qui patrouillaient. Une précaution, selon moi non nécessaire, comme personne ne savait que j'avais été enlevée. En apprenant ma disparition, la famille royale penserait que je m'étais enfuie. De plus, Lena mettrait une semaine à venir me voir à l'auberge et se rendre compte que je n'étais plus là. Je me sentais tellement stupide, j'avais aidé mon ravisseur à me kidnapper.

Les chemins sinueux que nous traversions signifiaient que nous avions déjà quitté la capitale. La nuit commençait à tomber et le froid se faisait ressentir. Des larmes coulaient silencieusement sur mes joues. Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait. Pourquoi Armand m'avait-il enlevé ? Qu'est-ce que tout ça signifiait ? Travaillait-il pour mon père ?

Le cheval ralenti et finalement s'arrêta.

- Je sais que tu es réveillée, je t'ai sentie bouger.

Il descendit de sa monture, manquant de me faire tomber. Puis, il m'attrapa pour me faire descendre à mon tour, mais je me débattis de toutes mes forces, ce qui me fit tomber par terre. Armand se mit devant moi, me surplombant entièrement.

- Tu ne vas pas me poser de résistance compris ? Si tu ne veux pas que je te fasse de mal tu feras tout ce que je te dis.

Sa voix était dure, loin de la voix mielleuse et douce que je lui connaissais. Plus aucune once de sympathie n'émanait de lui. J'avais l'impression d'avoir affaire à son jumeau maléfique. Je hochai la tête, j'avais très bien compris la menace.

Il se dirigea vers le cheval et commença à dépaqueter ses affaires. Il ne m'aida pas à me relever alors tant bien que mal, je réussis à m'asseoir. Si seulement je pouvais parler, poser des questions ou encore utiliser mes pouvoirs. Il serait obligé à un moment ou un autre d'enlever mon bâillon, rien que pour me faire manger, et à ce moment-là, je lui enverrais une boule de feu.

De la sacoche il sortit une longue corde et s'approcha de moi. Il attrapa un de mes bras et me traîna vers un tronc derrière lui. Je battais des jambes pour essayer de l'en empêcher. Comment un homme aussi frêle pouvait-il avoir autant de force ?

- Arrête de gesticuler

Coincée contre l'arbre, il mit la corde sur mon torse puis fit le tour du tronc, deux fois, avant de faire un nœud.

- Voilà, comme ça je serais sûr que tu ne bougeras pas.

- Hum hum

Je pleurais, j'avais peur.

- Ne pense pas que je vais enlever ton bâillon, je ne suis pas assez stupide pour faire ça. Du moins pas tout de suite.

Il me sourit, ce qui me fit froid dans le dos. Ce sourire que j'avais tant aimé me donnait à présent des frissons. Il alla à la recherche de quelques branches qu'il empila les unes sur les autres. Puis il installa son couchage, un matelas avec une couverture pour lui tenir chaud. Il n'allait quand même pas me laisser dormir assise dans le froid ?

- Tindalorin Pyraethor, lança-t-il

Des étincelles rouges sortirent de ses doigts et atterrirent sur les branches qu'il avait positionnées devant lui. Un feu s'alluma, nous éclairant d'une lueur orangée. La chaleur et la lumière qui s'en dégageaient me terrifiaient, j'étais contente de ne pas en être trop près.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 19 ⏰

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La première magicienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant