Chapitre 2

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Le lundi suivant, je trépigne sur le trottoir en attendant Paul. Si tant est que l'on puisse trépigner avec une attelle et des béquilles. Vendredi, quand le médecin m'a enfin enlevé mon plâtre, j'étais prête à chanter comme dans la Reine des neiges. Mon enthousiasme a vite été refroidi lorsqu'il m'a annoncé que j'allais devoir porter une attelle pendant encore un à deux mois. Je me console en me disant que je peux maintenant marcher même si c'est avec des béquilles puisque je n'ai pas le droit de m'appuyer sur mon pied. Sans le pâtre, je me sens plus légère, je revis. Et le fait de commencer à visiter des maisons n'est pas étranger à ma bonne humeur.

Paul est allé chercher la voiture et je l'attends impatiemment. Je vois sa voiture et je lui lance mon plus beau sourire. Je suis tellement heureuse de me lancer dans la recherche de notre maison ! Paul s'arrête et attend que je monte tant bien que mal dans la voiture.

— Enfin, soufflons-nous en même temps.

— Oui, je suis trop excitée d'aller voir notre future maison.

— ....

— Pas toi ?

— Non, moi je me demandais juste quand tu allais réussir à entrer dans la voiture, marmonne-t-il.

— Quoi ?

— Non, rien, je disais juste que moi aussi je suis impatient.

Pas de doute, j'ai bien entendu ce qu'il a dit mais je préfère ne rien répondre. Il a peut-être eu une journée difficile à la banque et je ne vais pas gâcher ce bel après-midi. Nous devons rejoindre Christine, l'agent immobilier, à son agence afin qu'elle nous présente une sélection avant d'aller faire les premières visites déjà planifiées.

Paul renonce à me déposer devant la porte de l'agence, il y a trop de circulation selon lui. Je me vois donc contrainte de clopiner avec mes béquilles depuis le parking le plus proche. Paul semble s'impatienter mais encore une fois, je fais mine de ne rien remarquer. Nous entrons enfin dans l'agence. Nous sommes accueillis par une jeune femme très souriante. Je suis surprise, je m'imaginais quelqu'un de plus âgé.

— Bonjour, je suis Christine, vous êtes bien Emma et Paul ?

— Oui, enchanté de faire votre connaissance.

Paul lui serre la main chaleureusement. Voyant Paul se détendre, je suis rassurée et tend à mon tour la main à Christine. Son regard est franc, sa poignée de main déterminée. Je me sens en confiance avec elle.

— Bonjour Christine, ravie de vous rencontrer. Alors ? Vous m'avez dit que vous aviez d'autres maisons à nous proposer ?

— Oui, je vois que vous êtes pressée, dit-elle en riant, nous allons voir ça mais je souhaiterais profiter de la présence de monsieur pour faire aussi le point avec lui.

— Je vous en prie, appelez-moi Paul. Que voulez-vous savoir ? Je suis à votre entière disposition.

Apparemment Paul a lui aussi été séduit par Christine ! C'est vrai qu'avec ses cheveux blonds qui cascadent sur ses épaules et son sourire Colgate, elle fait son petit effet. Je ressens une pointe de jalousie mais je me rassure en me disant que nous sommes ici pour acheter une maison. Ensemble.

— Et bien suivez-moi, allons nous installer à mon bureau. Emma m'a présenté votre projet. En résumé, vous cherchez une maison avec trois chambres et un jardin, dans le secteur de Châtellerault mais pas nécessairement en ville. Sommes-nous d'accord ?

— Oui tout à fait.

— En ce qui concerne le budget, est-il vraiment fixe ou y a-t-il une marge en cas de coup de cœur ?

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