Chapitre 24

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Je passe mon week-end prostrée, je n'arrive pas à surmonter les événements. Le dimanche soir, je me décide à rallumer mon téléphone à contrecœur. J'en aurai besoin dans la semaine et préfère affronter dès ce soir les messages ou l'absence de messages. Je ne sais pas bien ce qui serait le pire pour moi. Aussitôt que j'ai tapé mon code de déverrouillage, un concerto de notifications résonne dans la maison. Je prends une grande inspiration et commence à regarder les expéditeurs. J'ai reçu des messages de Mélanie, Noémie et Gabriel. Mon cœur bat plus vite à la vue de son prénom, j'ai mal. La guérison va être longue, je le sens. Je décide de commencer par le plus facile émotionnellement. Mélanie me remercie de l'avoir tenue au courant, elle est rassurée et souhaite que nous prévoyons une sortie au plus vite pour rattraper le temps perdu. Je ne lui réponds pas, je ne suis bien évidemment pas prête à la voir étaler son amour avec Gabriel. Peut-être que d'ici quelques jours il lui aura tout avoué et alors, même si je ne lui souhaite pas de trop gros chagrin, nous pourrons nous consoler mutuellement.

Noémie s'inquiète de ne pas avoir eu de nouvelles. Rongée par la culpabilité, je m'empresse de lui répondre pour la rassurer. Je ne rentre pas dans les détails mais lui assure que tout va bien et que ce n'était qu'un malentendu. J'ai à peine envoyé mon message que Noémie m'appelle :

— Emma, je me suis inquiétée de ne pas avoir de tes nouvelles. Je n'osais pas vraiment venir te déranger, je me suis dit que tu avais peut-être besoin de solitude. Mais j'étais tellement inquiète que je suis allée à la boutique où travaille ton amie pour lui demander de tes nouvelles. Elle m'a rassurée mais tu aurais quand même pu penser à m'envoyer un petit message.

Je n'aurais pas dû répondre, je n'arrive pas à me contenir et fonds en larmes. Pauvre Noémie, elle a assez de soucis comme ça et je ne fais qu'en ajouter.

— Tu veux me raconter ? Dans ton message, tout semblait aller bien... Qu'est-ce qui s'est réellement passé ?

Je lui réponds entre deux sanglots :

— On s'est embrassés.

— Mais c'est super ça, pourquoi tu pleures ?

— Il est avec Mel ! J'ai trahi mon amie, et lui aussi.

— Oh merde...

Je continue à renifler au téléphone sans rien ajouter.

— Écoute, ce n'est pas la fin du monde. S'il n'a pas de scrupule à embrasser la meilleure amie de sa copine, c'est bien simple, c'est un salaud. Tu ne perds rien.

— Oui mais je suis amoureuse !

— Mais comment ? Vous ne vous connaissez pas vraiment non ?

— Nous avons passé pas mal de temps ensemble et je sens bien que le courant passe entre nous. En plus, après ce qu'il m'a révélé, j'ai compris d'où venaient tous ces moments où je le trouvais distant, voire légèrement agressif. J'ai fini par me laisser séduire alors que je luttais depuis un moment déjà. Et quand mon côté lucide a repris le dessus pour me rappeler qu'il est avec Mélanie, ça a été tellement dur de le repousser. Si seulement j'avais dit non à Mélanie dès le départ...

— Tu ne vas pas refaire l'histoire. Au moins tu sais avant de t'engager qu'il n'est pas fiable. Tu ne perdras pas de temps avec quelqu'un qui n'en vaut pas la peine. Tu mérites beaucoup mieux. Après la façon dont t'a traitée Paul, tu ne veux pas revivre ça, non ?

Je renifle bruyamment et lui réponds d'une petite voix :

— Tu as sûrement raison.

— Tu as eu de ses nouvelles ou de celles de Mélanie depuis ?

Rénover ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant