Chapitre 6

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Je suis réveillée depuis un bon moment mais je n'arrive pas à m'extirper de mon lit. Il faut dire que je n'ai pas beaucoup dormi. C'est aujourd'hui que je reprends le travail après plusieurs mois d'absence. Je me sens soulagée de ne pas avoir été obligée de travailler ces dernières semaines. C'était assez dur de montrer bonne figure et je n'aurais pas voulu que mes collègues de travail me voient dans cet état. Aujourd'hui, c'est le jour J, je n'ai plus d'attelle depuis quelques semaines et la rééducation se passe bien, je suis d'attaque.

Je me regarde une dernière fois dans le miroir et valide ma tenue et mon maquillage. Après des semaines passées en tenue sportswear, c'est le retour du tailleur pantalon ! J'attrape mes clés, mon sac à main et file dans ma voiture.

Arrivée à l'usine, je suis accueillie chaleureusement par mes collègues. Je suis commerciale chez Le Cochon Poitevin, "le cochon qui vous veut du bien". Je suis heureuse d'avoir trouvé un poste dans une entreprise familiale. Francis Berger, le directeur et fondateur de l'entreprise, est un homme très sympathique et jovial, légèrement bedonnant il arbore une belle paire de moustaches. Il est agréable avec tous et chacun se sent impliqué dans le travail. En bref, c'est une entreprise dans laquelle les employés se sentent bien.

Souvent sur la route, je ne me suis pas trop liée avec mes collègues. Je suis cependant plutôt appréciée et ils s'étaient tous inquiétés pour moi. Je me sens réconfortée. Noémie vient vers moi. J'ai pris l'habitude de déjeuner au restaurant avec elle au moins une fois par mois. Noémie Marnier est la secrétaire de monsieur Berger et surtout, c'est mon amie. Nous nous sommes téléphoné toutes les semaines pendant ma convalescence mais les moments en tête-à-tête m'ont manqué.

— Salut ma belle, je suis contente de te revoir en forme.

— Moi aussi je suis contente, ma remise sur pieds a été plutôt longue et ça va me faire du bien de reprendre le travail. Je commençais à manquer de contact humain ces derniers temps. Surtout depuis que Paul et moi nous sommes séparés. Les séances de kiné ne suffisent pas à satisfaire mon besoin de vie sociale !

— Tant mieux car j'ai réservé demain dans un super restaurant pour fêter ton retour.

— Chouette ! J'espère ne pas avoir de rendez-vous clientèle prévus, il faut que je fasse le point sur ce qu'a fait mon remplaçant. Je crois que je vais en avoir pour un bon moment !

— Message reçu, je te laisse bosser. A plus.

La journée de reprise passe à toute allure. Après un démarrage difficile, j'ai vite repris ses marques. Il faut dire que mon remplaçant a été une perle. Il m'a tout laissé en ordre avec un mémo pour m'expliquer les nouveautés. Le planning qu'il a prévu pour moi cette semaine est assez léger pour que je puisse reprendre en douceur. Dans l'après-midi, je contacte quelques clients, tous ravis de m'entendre à nouveau et pressés de me revoir, je suis rassurée. J'en profite pour prendre les rendez-vous des prochaines semaines, mon planning va être chargé !


Le soir, après avoir rangé mon bureau, je passe voir ma maison. J'ai encore du mal à réaliser que c'est chez moi. Ma vie a tellement changé en si peu de temps. Quand j'arrive au bout de la rue, je remarque la DS qui démarre de devant chez moi. Zut, je l'ai encore ratée. Je me gare à la place laissée libre et entre dans la maison. Il me tarde d'avancer dans les travaux pour pouvoir emménager. Quoi qu'il en soit, je ne pourrai pas trop tarder car rembourser un emprunt en plus de mon loyer est largement au-dessus de mes moyens.

Il est encore tôt, je décide de continuer le nettoyage avant de rentrer dans mon appartement. Ce week-end, tout le rez-de-chaussée a été vidé. Avec l'aide de Mélanie, nous avons rangé la collection de monsieur Largentière dans l'abri de jardin. J'ai gardé la belle bibliothèque en bois massif et décidé de donner les autres meubles à une association. J'ai été tentée de les garder tous mais il faut que je sois raisonnable. Je m'attache facilement aux objets anciens. Il me semble ressentir toute la vie dont ils ont été témoins et c'est une sensation que j'adore mais il faut que je fasse de cette maison la mienne. Je dois aussi avoir les meubles que j'aurai choisis.

Rénover ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant