Chapitre 15

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Le lendemain soir, je me dépêche de rentrer à la maison. Je suis impatiente de voir le travail de Gabriel. Je me suis arrangée pour finir tôt et j'ai posé mon après-midi du lendemain. Je me prends à espérer pouvoir le croiser. Lorsque je vois sa camionnette encore garée devant la maison j'ai le sourire aux lèvres. Je descends de ma voiture et lève les yeux. La fenêtre de ma chambre est installée. De l'extérieur, on ne voit presque pas la différence entre celle-ci et les autres. C'est exactement ce que je souhaitais. Bien que je ne doute pas des compétences de Gabriel, je suis soulagée de ne pas voir la façade défigurée. J'entends des pas près de moi et vois Gabriel qui me rejoint.

— Alors, tu en penses quoi ?

— De quoi ? Tu as fait quelque chose ?

Je vois son visage se refermer et j'éclate de rire. Apparemment, le second degré, ce n'est pas son truc.

— C'est parfait Gabriel, on ne voit quasiment pas de différence entre les fenêtres d'origine et celle que tu as posée.

— Viens voir de l'intérieur maintenant.

Je le suis jusque dans ma chambre pour découvrir son travail de plus près. Je passe ma main autour de la fenêtre et lui annonce :

— Plus aucun courant d'air, je vais dormir comme un bébé.

Son regard se tourne vers mon lit et quelques images de ce que nous pourrions y faire me traversent l'esprit. Je ne suis pas insensible à son charme, je me sens rougir. Je me reprends vite et lui propose de descendre boire quelque chose. Je le sens hésitant mais finalement il accepte. Nous nous retrouvons dans la cuisine autour d'une bière.

— Je n'ai fait que la fenêtre de la chambre aujourd'hui mais demain j'irai plus vite, j'ai pu préparer la suite et je pense en remplacer trois de plus.

— Super ! Demain après-midi, je serai dans les parages. J'ai des rendez-vous qui ont été annulés et j'en ai profité pour prendre mon aprem.

— Nous allons travailler ensemble alors ?

— Oui, j'ai prévu de préparer les murs du salon mais seulement si ça ne te gêne pas dans ton travail.

— Oh non, il y a assez de place pour deux dans le salon !

— Tant mieux. J'aime bien avoir de la compagnie.

— Au fait, j'ai bien envoyé un message à Mélanie pour lui donner le point de rendez-vous pour vendredi soir.

J'avais oublié... Je ressens de la jalousie. D'ailleurs pourquoi me dit-il ça tout à coup. Je ne sais même pas quoi lui répondre. C'était parfait pour couper court à la conversation. Il profite de mon silence pour finir sa bière.

— Merci pour la bière, je vais y aller. Je voudrais commencer tôt demain.

— D'accord, à demain.

Je comptais appeler Mel pour discuter un peu mais je n'en ai plus envie. Je suis déçue qu'elle ne m'ait pas reparlé de son rendez-vous avec Gabriel, surtout s'il a choisi le lieu. Je vais laisser passer un peu de temps.


Après une matinée de travail qui m'a semblé s'éterniser, je rentre vite pour me lancer dans la préparation des murs du salon. Lorsque j'arrive, la camionnette de Gabriel n'est pas là et je suis déçue. En entrant je vois qu'il est bel et bien venu car une nouvelle fenêtre est posée. Je l'ai raté de peu mais tant pis. Au moins je ne serai pas distraite. Je mange un morceau vite fait. Je suis à l'étage en train de me changer lorsque j'entends trois petits coups puis la porte d'entrée qui s'ouvre.

— Emma, c'est Gabriel ! N'aies pas peur, ce n'est pas un voleur !

— Très drôle !

— Vu ta précédente réaction, je préfère assurer mes arrières.

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