Chapitre 10

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Après le départ de Gabriel, je n'ai pas fait grand-chose. J'ai surtout pensé à lui, à son attitude pour le moins étrange. Plus je passe de temps avec lui, moins j'arrive à comprendre son comportement. Je finis de descendre les sacs de la chambre puis j'amène le linge à une association et jette le reste. Il ne reste donc plus qu'à enlever les meubles de la chambre et je pourrai la nettoyer demain.

De retour dans mon appartement je prends une douche rapide et attends Mélanie pour une soirée sushis et télé.

— Alors comment tu t'es débrouillée avec tes meubles ?

— J'ai fini par avoir de l'aide.

— Ah bon ? Qui ça ?

— Gabriel.

— Pour quelqu'un d'antipathique, il me semble bien prévenant. C'est quoi déjà son nom de famille ? demande-t-elle en sortant son téléphone.

— C'est Diaz et ce n'est pas comme si je lui avais demandé de l'aide. Il est revenu chercher quelque chose qu'il avait oublié et il m'a trouvée en train de pester parce que je ne m'en sortais pas. J'étais complètement coincée, sans son aide, l'armoire aurait été complètement fichue. Il a eu pitié de moi. Mais il a été bien remercié, c'est lui qui va récupérer tous les meubles.

— Ah bon ?

Je lui raconte alors son comportement lorsqu'il m'a surprise au téléphone avec l'association. Pendant ce temps Mélanie pianote sur son téléphone et je vois un sourire apparaître sur ses lèvres.

— Vraiment curieux, cet homme ! Mais plutôt beau gosse à ce que je vois ! Il me tarde de le rencontrer.

— Tu viens m'aider demain ?

— Oui je peux venir.

— Et bien, dans ce cas, tu pourras peut-être le rencontrer, il doit venir récupérer les fameux meubles.

— Alors je te préviens, j'arrive dès l'aube, je ne veux pas rater ça !

— Tu sais que la curiosité est un vilain défaut.

Nous rions ensemble et je reprends :

— Par contre, je te préviens : avec tout ce que je t'ai confié sur lui, tu n'as pas intérêt à faire de gaffe.

— Pour qui tu me prends ? Bien sûr que je vais faire une gaffe et te mettre mal à l'aise, c'est à ça que servent les amies, non ?

Je lui balance alors un coussin dans la figure et nous nous bagarrons comme des adolescentes. Cela fait du bien un peu de légèreté.


Le lendemain matin, j'ai un peu de mal à émerger. Nous avons poussé la soirée jusque tard dans la nuit. Je m'étire doucement et continue de paresser dans mon lit. Soudain, je me rappelle que Gabriel doit venir récupérer les meubles, il va falloir que je me dépêche, il ne pourra pas les porter seul. Je file prendre une douche fraîche afin de me réveiller et je me retrouve bloquée devant ma penderie. Je vais travailler aujourd'hui, je devrais mettre un vieux jogging et un tee-shirt trop grand, comme d'habitude, mais quelque chose m'en empêche, j'ai envie de faire bonne impression devant Gabriel. J'opte pour un pantalon de sport noir et un débardeur blanc qui mettra en valeur mes épaules. Ma tenue est simple mais je ne peux pas faire mieux, il faudra tout de même que je continue le ménage et je veux pouvoir être à l'aise. Je jette un coup d'œil à mon réveil, il est presque 10h ! J'espère qu'il n'aura pas été trop matinal.

En arrivant au bout de la rue, j'aperçois sa camionnette devant chez moi. Un peu plus loin se trouve la voiture de Mélanie. Comment a-t-elle réussi à être prête aussi tôt ? De nous deux, ce n'est pas elle la plus matinale. Je me gare et lorsque je pousse la grille, je les trouve en pleine discussion, installés sur le banc du jardin. Ils tournent le dos à l'entrée et ne m'ont pas vue arriver, je reste un instant à les regarder. La conversation est fluide et ils semblent avoir du plaisir à bavarder ensemble. Les voyant si détendus, mon cœur se serre. Je ne comprends pas pourquoi mais, il faut me rendre à l'évidence, je suis jalouse. La pointe dans mon cœur parle d'elle-même.

Rénover ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant