CHAPITRE 10

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                                      ~ZELIO~

Je tourne la tête vers elle toutes les secondes pour m'assurer qu'elle ne se jette pas du camion en route mais je suis rassuré de voir qu'elle a finis par s'endormir. Ça n'aurait pas dû se passer comme ça, elle n'aurait pas dû voir ça mais finalement c'est une bonne chose. C'est peut-être un peu brutal mais si elle veut faire partie de la famille, elle doit être capable de voir ce genre de chose et bientôt de les faires par elle-même. On est tous passé par là, moi un peu trop tôt d'ailleurs. A seulement treize-ans, j'ai vu ma mère se faire violer puis poignarder à onze reprises sous mes yeux. Tout ça parce que mon géniteur avait eu la brillante idée de voler l'un des plus gros parrains de la mafia italienne, Ginno Moretti. Il a travaillé pour lui pendant des années mais un jour l'argent qu'il se faisait ne lui suffisait plus, alors il s'est senti poussé des ailes et à commencer à le voler petit à petit pensant qu'il ne s'en rendrait jamais compte. Ça fonctionnait très bien au début et il aurait pu s'arrêter là mais évidemment il en voulait plus, beaucoup plus. Il a alors été plus loin, en détournant plusieurs cargaisons de drogue lui appartenant pensant qu'il ne remontrait jamais jusqu'à lui. Manque de peau, Moretti était un tyran mais il était surtout très respecté, quelqu'un lui a vendu la mèche et ce jour là ça a été la fin de la vie que j'avais connu. Les hommes de Moretti sont rentrés chez moi dans la nuit et l'ont enlevé mais malheureusement ils ne sont pas arrêté là. Lorsque ma mère a compris ce qu'il se passait, elle m'a demandé calmement de monter dans le grenier et de ne pas en sortir tant qu'elle ne viendrait pas me chercher. Je l'ai écouté, sans aucune hésitation, je suis monté dans ce grenier. Quelques minutes plus tard ma mère a commencé à hurler, je me suis allongé sur le sol, les yeux rivés sur la grille d'aération pour essayer d'apercevoir ce qui la mettais dans cet état mais mes yeux ne s'en sont jamais remis. Douze ans plus tard, dès que je ferme les yeux, ces images me reviennent en tête toujours aussi claires. Pour Nemesis, les premières images seront beaucoup moins claires à l'avenir. Ces hommes que j'ai égorgés, ne sont rien pour elle, ils ne seront même pas un traumatisme dans quelques temps, ils seront seulement sa première expérience qui lui vaudra d'être beaucoup plus forte à l'avenir.

Après deux heures de route, je m'arrête à une station-service pour faire le plein et lui acheté à boire et à manger. Elle dort toujours et je n'ai aucune envie de la réveiller. Je rentre à l'intérieur et prends le plus de choses possibles, des chips, des bonbons, du chocolat, des boissons et de l'eau. Au moment de payer à la caisse, j'aperçois un porte clé avec un coffre à trésor au bout. Je l'ajoute à la dernière seconde au reste des courses avant de régler et de retourner dans le camion. En refermant la porte, je la fais sursauter mais elle n'ouvre pas les yeux pour autant.

- On a encore quelques heures de route, j'ai pris des trucs à manger dis-je en posant délicatement le sac à ses pieds.

Elle ouvre la porte du camion brusquement et se penche en avant pour vomir. Je me lève et fait le tour pour la rejoindre et éviter qu'elle ne tombe et qu'elle se blesse. Je l'attrape par la taille et la sort à l'extérieur, elle s'agenouille tout en continuant à vomir sans s'arrêter.

Je fais glisser ses cheveux en arrière et les maintiens dans ma main pendant qu'elle se vide intégralement.

- Tu veux de l'eau ? je lui demande en m'accroupissant à son niveau.

Elle ne répond pas mais j'ai l'impression qu'elle en veut alors je tends ma main dans le sac de courses et prend une bouteille d'eau. Je l'ouvre et la fait boire doucement, puis je m'en mets quelques gouttes dans la main pour lui passer dans ses cheveux et dans sa nuque. Voyant qu'elle ne vomit plus, je la prends dans mes bras pour la remonter dans le camion en lui remettant sa ceinture puis remonte à mon tour.

NEMESISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant