NEMESIS

CHAPITRE 17

~ZELIO~

En arrivant sur le parking de l'hôtel, tous les souvenirs remontent. Pour elle, c'était peut-être le pire souvenir qu'elle a vécu à mes côtés, au début en tout cas mais pour moi ça a été l'élément déclencheur. En apparence, ça paraissait compliqué parce qu'on rendait les difficiles, on avait peur mais quand on était tous les deux, c'était différent. Personne n'a eu cet impact sur moi, personne ne m'a jamais rappelé un jour que mon cœur ne me servait pas qu'à propulser le sang dans mon organisme à part elle. On me l'a enlevé avant que je puisse aimer pour la première fois.

- Zelio, ça va ?

Enzo me fait des signes devant le visage et ça me sort de mes pensées. Je suis fatigué, j'ai fait beaucoup de route et je n'ai qu'une envie c'est de me retrouver dans cette chambre d'hôtel.

- Ouai, je suis fatigué.

- Tu ne veux pas qu'on trouve un hôtel moins...plus discret ? Je conduis évidemment.

- Non, c'est très bien. Personne ne viendra nous chercher ici.

- Comme tu voudras.

En entrant dans le hall de l'hôtel je me dirige directement à l'accueil. La même femme que la dernière fois se trouve derrière le comptoir, avec son même sourire niet qui m'agaçait à l'époque mais qui aujourd'hui me procure limite de la joie.

- Bonsoir Messieurs ! Dit-elle d'une voix chantante.

- Bonsoir, nous avons besoin d'une chambre n'importe laquelle et de la suite Azur pour une nuit.

- Vous avez de la chance, la suite Azur est disponible et pour la deuxième chambre, j'ai la deux-cent-treize est ce que cela vous convient ?

- Parfait.

Nous récupérons les clés et nous dirigeons dans l'ascenseur. Au regard d'Enzo je sens qu'il va me bombarder de questions dès que les portes se refermeront et que l'autre idiote arrêtera de nous regarder en souriant.

- Pourquoi tu as pris deux chambres ? Et une suite en plus de ça ! Dit-il à peine les portes de l'ascenseur fermées.

Il est tellement prévisible.

- J'avais envie de me faire plaisir.

- Ne me prends pas pour un con.

- C'est dans cette chambre qu'on a dormis avec Nemesis lors de l'échange de la came volée par ce fils de pute de Lavelli.

L'ascenseur arrive au deuxième étage, là où se trouve la chambre d'Enzo. Il en sort et pose sa main devant la porte pour qu'elle ne se referme pas.

- Si tu as besoin de vider le mini-bar, fais toi plaisir et si tu as besoin d'aide pour vider le mini-bar, appel moi.

Je lui fais un signe de tête et il s'en va en laissant les portes se renfermer. J'ai comme une boule au ventre, une légère excitation d'arriver dans la chambre. Je sais bien que des centaines d'autres personnes sont passées par là, que son odeur ne sera plus sur les draps mais mes souvenirs eux seront intactes et j'ai la sensation que ça va me faire du bien. Et j'en ai besoin, plus que jamais, j'ai besoin de reprendre des forces, quelles qu'elles soient pour la venger, pour que personne ne l'oublie jamais.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et je m'empresse de rentrer dans la chambre. Sur la droite, il y a la salle de bain dans laquelle je l'ai récupérée complétement frigorifiée après mon échange, en face de moi se trouve la chambre dans laquelle on a dormis nus l'un contre l'autre, là où j'ai gouté ses lèvres douces et piquantes pour la première fois. La suite a été beaucoup plus mouvementée c'est certain mais c'est ce que j'aimais chez elle. Elle me rendait complétement fou et j'aimais ça. Aujourd'hui elle ne fera plus sourire personne par ma faute, je l'ai entrainée dans toutes nos histoires et ce que je craignais le plus est arrivé. Il n'y a pas une seconde dans une journée ou je ne pense pas elle, c'est affreux. Je me rappelle chaque centimètre de son beau visage, chaque grain de beauté sur son corps et son odeur... un mélange sucré de tout ce qu'il y a de meilleur dans ce monde qui reste imprégnée dans ma tête comme si elle était juste là...près de moi.