CHAPITRE 19

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~ZELIO~

Lorsque je découvre son visage, plusieurs émotions se mélangent à l'intérieur de moi. Je suis soulagé et fou de rage à la fois. Dans l'incompréhension totale face à la femme qui m'a broyé le cœur et qui se débat face à moi comme si j'étais son ennemi. Je ne sais pas ce qu'elle voit dans mes yeux quand elle me regarde à cet instant mais dans les siens, je vois de la peur, du dégout et de la détermination.

- Si tu ne me lâche pas dans trois secondes, je te jure que je n'hésiterais plus une seconde avant de t'enfoncer ce couteau dans la gorge dit-elle les dents serrées.

Sa voix remplie de haine me glace le sang. Dans un moment d'égarement je dessers mes mains qui la retiennent et elle se précipite pour me repousser et attraper le couteau à ses pieds. Ma patience a des limites, même pour elle. Je la pousse, enroule ma main autour de sa gorge violemment mais à ma grande surprise, ça la fait sourire. Pas un sourire mignon, non, un sourire satisfait. Comme si, elle n'attendait que ça.

- Tue-moi maintenant.

Ses muscles se relâchent, elle ne se débat plus et son sourire narquois s'efface doucement. Son visage se détend lui aussi et la haine qu'elle avait dans ses yeux se transforme petit à petit en quelque chose d'encore plus effrayant.

- Te tuer ?

Ses yeux s'agrandissent, elle est surprise par ma question. Pourquoi s'attend-t-elle à ce que je veuille la tuer ?

- Qu'est-ce que tu es venu faire ici, si ce n'est me tuer ?

Lorsqu'elle me pose cette question, tout devient complétement flou dans ma tête. Je n'ai même pas eu le temps d'être sous le choc de constater qu'elle est vivante parce que le fait qu'elle pense que je le savais me perturbe encore plus. Que s'est-il passé il y a un an ? Comment peut-elle croire que je puisse lui vouloir du mal au point de s'enfuir ? Milles questions se bousculent dans ma tête et j'ai besoin de réponses. Maintenant. Enzo est dans les parages, je ne veux pas qu'il la voit avant que je comprenne ce qui est entrain de se produire. Je l'attrape par la taille sans répondre à sa question et la soulève pour la porter. A ma grande surprise, elle ne débat pas. Elle se laisse porter mais je n'ai pas l'impression que c'est parce qu'elle a confiance en moi. Bien au contraire. Je passe par l'issue de secours au fond du couloir pour ne pas croiser Enzo et monte les escaliers un à un jusqu'à ma chambre. Je la pose délicatement sur le lit avant de m'accroupir à côté d'elle. Son regard sombre est sans doute ce que j'ai vu de plus effrayant dans ma vie. Ou bien c'est elle, la chose la plus effrayante.

- C'est donc là, ou tout a commencé que tout prendra fin dit-elle en poussant un souffle de soulagement.

- Tu étais ou Nemesis ?

- Je t'attendais... toi tu étais où ?

Ma gorge se noue.

- Je faisais mon deuil.

Elle se redresse en affichant un regard interrogateur.

- Qui est mort ?

- Toi... trésor je pensais que tu étais morte.

En disant cette phrase, mon cerveau fait le lien. Il se connecte enfin à la réalité. Elle est en face de moi, belle et bien vivante. Putain, elle est en face de moi et je lui pose des questions alors que je devrais la serrer dans mes bras et ne plus jamais la lâcher. Je me relève et lui tire le bras pour la ramener près de moi. J'enroule mes bras autour d'elle et enfonce ma tête dans son cou pour sentir son odeur. Depuis la mort de ma mère, je n'ai plus jamais versé une larme mais cette fois mes larmes coulent toutes seules contre sa peau. Je m'effondre dans ses bras, incapable de relever la tête ou de dire un mot. Je veux juste continuer à la serrer dans mes bras pour ne plus jamais ressentir la douleur de son absence.

NEMESISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant