Chapitre 4

164 34 4
                                    

— J'ai pris ce qu'il faut.

Alicia prit une profonde inspiration, serrant les bretelles de son sac contre son épaule avec assurance. Son apparence évoquait celle d'une adolescente de seize ans sur le point de se rendre dans un camp de redressement.

Elle s'approcha de lui en avançant lentement, comme si elle redoutait qu'il puisse lui causer du tort, même s'il semblait désormais beaucoup plus calme et moins en colère. Avait-il vraiment le droit de lui imposer sa décision ? Pourquoi se laissait-elle intimider par ses menaces et son aura dangereuse.

Lorsqu'elle s'apprêtait à dire quelque chose, il l'a saisie brusquement, la rapprochant de lui et recouvrant sa bouche de sa main pour la réduire au silence. Alicia n'eut pas le temps de comprendre cette attitude soudaine jusqu'à ce qu'elle entende des voix et bruits des pas provenant du couloir.

Alicia écarquilla les yeux alors qu'il maintenait fermement sa main contre sa bouche.

— Ne fais rien qui puisse te causer du tort Amara, prévint Harlem durement.

Soudainement et avec résignation, elle se relâcha, consciente que sa situation s'aggraverait si elle le mettait en colère. Cependant, elle espérait que le bruit qui se rapprochait rapidement s'arrêterait devant sa porte. Elle aurait été soulagée si c'était quelqu'un capable de la libérer de l'emprise de cet homme.

— Je suis conscient de ce à quoi tu penses. Ne compte pas sur l'aide de qui que ce soit, car tu finirais derrière les barreaux sans espoir de sortie.

Elle avala difficilement, prenant conscience qu'elle était prise au piège sans issue. Son estomac se tordit, sa gorge se serra, et son cœur tambourina violemment. Elle priait pour trouver la force de supporter ces sensations, car au pire des cas, cela pourrait lui être fatal. La situation était terrible, tout comme cet homme lui-même.

— Oh ! On dirait qu'elle est là. La porte est ouverte. D'accord, je vais raccrocher et je te tiendrai informé par la suite.

À proximité de la porte de l'appartement, une voix féminine se faisait entendre. Alicia fut submergée par un immense soulagement. Lorsque cette femme finalement frappa à la porte, Harlem ressera sa main contre la bouche d'Alicia. Des plaintes étouffées échappèrent à Alicia, tandis qu'elle tentait en vain de se libérer, mais il était bien plus fort qu'elle. Elle ne pouvait même pas esquisser un geste pour échapper à son emprise. Finalement, elle abandonna toute tentative, espérant que cette personne qui ouvrait la porte viendrait à son secours.

Harlem prit quelques instants pour pivoter Alicia vers lui, la rapprocher et l'embrasser dans un baiser aussi sauvage qu'ardent. Alicia demeura immobile, sans pouvoir esquisser un geste de résistance. D'un geste, il repoussa ses longs cheveux en arrière et la serra plus étroitement contre lui.

Qu'est-ce qui était en train de se passer ? se demanda Alicia, submergée par le choc de cette étreinte soudaine. À son plus grand étonnement, elle se trouvait incapable de le repousser. Malgré le fait que ce baiser soit aussi inattendu et dépourvu de passion, elle se sentit étrangement transportée par l'abandon de l'instant.

Ses lèvres étaient si douces même si celle-ci écrasaient rudement les siennes. Sa langue, si chaude et caressante, pénétra profondément dans sa bouche, créant un tourbillon de sensations contradictoires. Alicia fut envahie par un flot d'émotions confuses, une lutte entre le désir et la surprise, alors que le baiser sauvage se prolongeait. Finalement, Harlem se retira brusquement, poussant Alicia de force, réalisant le geste impétueux auquel il s'était prêté.

Cette dernière chancela légèrement, les yeux brûlants et perplexes, tout en fixant Harlem. Lorsqu'elle se tourna vers la porte, elle constata qu'elle était fermée. Elle réalisa que cette femme l'avait refermé et était partie lorsqu'elle les avait surpris dans cette position intime. C'est alors qu'elle comprit pourquoi il l'avait soudainement embrassée. C'était un moyen de renvoyer un message clair à cette mystérieuse femme.

Accusation Troublante Où les histoires vivent. Découvrez maintenant