Chapitre 25

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— Je suis désolé… Je ne peux pas continuer ainsi.

Harlem écarta doucement Ambre tandis que cette dernière se figea. Elle l'observa ramasser ses vêtements au sol et s'habiller à la hâte tout en évitant de la regarder. Le silence était tendu, Ambre, toujours adossée au comptoir, enveloppait Harlem d'un regard plein de tristesse et de déception. Elle se mordit la lèvre inférieure pour retenir les larmes qui menaçaient de couler. Le cœur lourd, elle sentit un nœud se former dans sa gorge alors que les mots qu'elle redoutait tant restaient suspendus dans l'air.

— Pourquoi ? balbutia-t-elle enfin, sa voix teintée d'incrédulité et de douleur. Est-ce à cause d'elle ?

Harlem détourna le regard, incapable de soutenir son regard.

— Non.

— Ce n'est pas la réponse que j'espérais, soupira-t-elle.

— Tu devrais te rhabiller, murmura-t-il en lui tendant sa robe.

Ambre s'empara de sa robe avec brusquerie, sentant l'urgence de se couvrir face à la tension qui s'installait entre eux. Pourtant, son regard ne quittait pas Harlem, cherchant désespérément des réponses dans ses yeux évitants.

— Donne-moi les vraies raisons, déclara-t-elle d'une voix tremblante, alors qu'elle ajustait sa robe avec précipitation.

— Tu as raison, concéda-t-il finalement en soutenant le regard d'Ambre. Je ressens effectivement une culpabilité intense à ce sujet. Notre relation actuelle est devenue malsaine. Utiliser ta ressemblance avec elle pour satisfaire mes désirs est injuste envers elle, mais également envers toi. Je ne peux continuer ainsi.

— Je t'ai dit que cela ne me dérangeait pas, s'offusqua-t-elle en serrant les dents.

— Restons-en là, s'il te plaît, implora-t-il en affichant un regard sincère.

Dévastée par une douleur immense, elle attrapa son sac avec des mains tremblantes. Jetant un dernier regard désespéré à Harlem, elle sortit du bureau en hâtant les pas. Pendant ce temps, Harlem laissa échapper un soupir profond de découragement, s'effondrant sur un siège, sa tête reposant entre ses mains, accablé par l'ampleur de la situation. Puis les images d'Alicia, couchée sur un lit d'hôpital s'imposaient à son esprit, le rendant encore plus coupable.

« Elle est dans un état critique et elle refuse de s'alimenter ».

Les paroles d'Yvan résonnaient continuellement dans l'esprit d'Harlem, alimentant son sentiment de culpabilité. Regrettant profondément son geste impulsif motivé par la colère, il prenait conscience des conséquences dévastatrices de sa décision sur Alicia. Il avait agi sous l'emprise d'un désir impérieux de lui infliger du tort, sans réaliser à quel point elle était fragile et vulnérable, dépourvue de la force mentale nécessaire pour endurer l'incarcération. Harlem prenait conscience de la sensibilité et de l'anxiété d'Alicia, incapables de supporter la dure réalité de la prison… Il devrait agir rapidement…

***

Le lendemain, Harlem se trouva devant la chambre qu'occupait Alicia. Le visage d'Harlem se crispa alors qu'il observait avec inquiétude Alicia allongée, inconsciente, dans ce lit d'hôpital. Il regarda chaque détail de son visage pâle, ressentant une profonde contrariété face à sa situation. Son regard se détourna ensuite vers l'agent de police près de la porte, chargé de surveiller la chambre avec une vigilance impassible.

— Est-il vraiment nécessaire ces menottes ? Interrogea-t-il, la mâchoire crispée.

— C'est le protocole, Monsieur, répliqua-t-il avec fermeté.

Accusation Troublante Où les histoires vivent. Découvrez maintenant