Chapitre 9

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Alicia continuait à courir désespérément le long de la route, la pluie s'abattant violemment autour d'elle. Par moments, elle trébuchait, se blessant même, mais elle trouvait toujours la force de se relever et de reprendre sa course effrénée. Chaque fois qu'elle jetait un regard en arrière, elle pouvait voir les phares de la voiture d'Harlem qui la suivaient de près.

Elle était épouvantée par la détermination de cet homme à la pourchasser. Il semblait être un véritable psychopathe, prêt à tout pour se venger.  Chaque pas qu'elle faisait, chaque souffle haletant, l'éloignait un peu plus de cet homme mais elle était loin d'être sortie d'affaire. La course mortelle sur cette route plongée dans les ténèbres et balayée par la tempête était loin d'être terminée. La peur et l'épuisement pesaient sur elle et la chance de rester en sécurité devenait de plus en plus faible à mesure que la poursuite se prolongeait.

Soudain, alors qu'elle continuait toujours de courir, elle repéra un panneau indiquant la proximité d'une station-service. C'était peut-être son seul espoir de trouver refuge et de demander de l'aide. Elle accéléra sa course dans cette direction, priant pour que quelqu'un soit encore présent à la station à cette heure tardive.

À bout de souffle, Alicia entra précipitamment dans la station-service. Le bruit des cloches au-dessus de la porte retentit, attirant l'attention du seul employé présent à cette heure tardive. Le regard paniqué d'Alicia trahissait son besoin d'aide, et elle se rua vers lui pour lui demander de l'aide.

— Je vous en prie, monsieur, j'ai désespérément besoin de votre aide, implora-t-elle d'une voix rauque.

Alicia jeta un regard nerveux par-dessus son épaule, craignant que l'homme qui la poursuivait n'apparaisse soudainement, ruinant ainsi sa seule chance de fuite.

— Pouvez-vous me dire ce qui vous est arrivé ? questionna le préposé, qui la fixa avec un air stupéfait.

— Quelqu'un me poursuit, je vous en supplie, il faut absolument que vous m'aidiez, répondit-elle d'une voix tremblante.

— D'accord, je vais appeler la police, annonça-t-il en saisissant le combiné.

Cependant, dès qu'il s'apprêtait à composer le numéro, Alicia l'interrompit précipitamment.

— Non ! Pas la police, s'exclama-t-elle en écarquillant les yeux.

Le gérant de la station la regarda, perplexe, ne comprenant pas pourquoi elle refusait l'aide des autorités.

— Oh ! Bonsoir, Monsieur Kennedy. Quel plaisir de vous voir, s'exclama soudain le gérant de la station, détournant son attention d'Alicia.

Alicia fut immédiatement submergée par une montée de panique qui lui glaça le sang. Elle était parfaitement consciente que cet homme, ce psychopathe, se tenait littéralement à quelques centimètres d'elle. Sa présence pesante et menaçante semblait la traquer sans répit. La proximité de cet homme la faisait frissonner d'effroi.

À cet instant, les battements de son cœur s'accélérèrent, résonnant comme un tambour dans sa poitrine, amplifiant sa terreur. Une larme de désespoir perla au coin de son œil et dévala lentement sa joue, exprimant toute l'horreur de la situation. Elle sentit une colère intense monter en elle, et pour contenir sa peur, elle serra les poings si fort que ses ongles s'enfoncèrent dans ses paumes. La douleur physique lui rappelait qu'elle était bien réelle, confrontée à un danger imminent.

Pour masquer ses émotions et étouffer ses sanglots, elle se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang. C'était un geste désespéré pour ne pas laisser la peur l'emporter.

— J'ai l'impression d'être tombé au moment opportun, n'est-ce pas, Burak ? lança Harlem d'un ton sarcastique, un sourire narquois aux lèvres.

Le sourire de Harlem semblait empreint de moquerie, révélant son assurance d'être en position de force. Il pouvait percevoir combien Amara luttait pour contenir sa rage d'avoir été coincée.

Accusation Troublante Où les histoires vivent. Découvrez maintenant