Chapitre 8

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Harlem, entendant les pleurs constants de sa captive, ne laissa transparaître aucune émotion lorsqu'il tourna la clé dans la serrure pour verrouiller la porte. Il restait convaincu qu'elle feignait et qu'il ne devait jamais se laisser émouvoir.

Alors qu'il descendait les escaliers en direction du salon, une voix intérieure persistait à lui rappeler son incapacité à maintenir cette façade implacable et froide en présence de cette femme. Le simple fait que leurs corps se rapprochaient déclenchait en lui des pulsions sexuelles qu'il avait du mal à réprimer. Comment était-il possible qu'il ressente une attraction aussi puissante envers elle, malgré sa haine pour ce qu'elle lui avait fait subir ? Il constatait avec force que cette attirance était plus intense et différente de celle qu'il avait ressentie pour Amara lors de leur première rencontre. Il devait admettre que quelque chose avait changé depuis cette nuit où il l'avait embrassée de force dans son appartement, ce qui le troublait profondément.

Cherchant un moyen de maîtriser ses pulsions et de retrouver son calme, il se retira dans la cuisine, attrapa une bouteille d'eau dans le réfrigérateur et la vida sans retenue. Il se demandait ce qu'il allait bien pouvoir faire d'elle, maintenant qu'elle était enfermée dans sa propriété. Il trouvait ironique que, maintenant qu'il l'avait en sa possession, il ne ressentait plus le désir de se venger, même s'il avait juré pendant des semaines de la punir de la pire des manières lorsqu'il la cherchait. C'était une situation incroyable.

Mieux valait maintenir ses distances avec cette femme, pensa-t-il gravement en sortant de la cuisine. Car d'une manière inexplicable, Amara éveillait en lui un désir ardent qui n'aurait jamais dû voir le jour.

À peine avait-il fait un pas dans le hall qu'un bruit sec retentit de la pièce où Amara était enfermée. Agacé, il se retourna, puis fut accueilli par un vacarme assourdissant lorsqu'il s'approcha des escaliers. Que pouvait-elle bien manigancer ? se demanda-t-il furieusement en montant les marches. Sans plus attendre, il se retrouva devant la porte, inséra la clé et l'ouvrit avec une extrême vigilance. Serait-ce une nouvelle tentative pour s'échapper ? N'avait-elle pas encore compris que toutes ses tentatives étaient vouées à l'échec ?

Stupéfait par ce qu'il contemplait, Harlem faisait de son mieux pour contenir sa colère face au comportement enfantin d'Alicia, qui semblait en tirer une certaine satisfaction. Sans détourner le regard, elle le fixait droit dans les yeux, le menton relevé avec un air de défi. Entre ses mains se trouvait un vase précieux et unique en son genre, qu'elle laissa chuter au sol avec une satisfaction évidente. Le bruit du vase brisé remplissait la pièce, tandis que Harlem, bouillant de colère, avait envie de l'étrangler pour cet acte. Elle avait osé briser un vase valant plus de dix mille dollars sans la moindre hésitation. Avait-elle cherché à le provoquer ? Eh bien, elle avait réussi, car à présent, il s'approchait dangereusement d'elle pour l'empêcher de réduire en morceaux un autre vase qu'elle venait de saisir à peine.

— Tu as perdu la tête ? interrogea-t-il d'un ton sévère.

— Je meurs de faim, répliqua Alicia, manifestant un plaisir évident devant sa réaction. Je continuerai à détruire ces objets de grande valeur jusqu'à ce que tu me fournisses de la nourriture. Je doute que tu sois assez cruel pour me laisser périr de faim.

— Penses-tu sincèrement que ton état de famine me préoccupe ? Il semble que tu aies omis la raison de ta détention ici. Pourquoi devrais-je m'embêter à nourrir une voleuse ?

— Tu l'as bien cherché.

Alicia se saisit promptement d'un tableau, vraisemblablement signé par un peintre célèbre et d'une valeur considérable. Avec une violence bruyante, elle le brisa en deux sur son genou et le projeta en direction d'Harlem. L'un des morceaux heurta violemment son visage.

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