Accusation Troublante

Chapitre 17

— Non, je ne sais pas. Dois-je vraiment te suivre ?

Le regard d'Harlem s'assombrit soudainement. Il attrapa soudainement son poignet, le tenant fermement. Les yeux d'Alicia s'écarquillèrent, surprise par ce changement brusque d'attitude. Harlem oscillait entre douceur excessive et froideur autoritaire. Une attitude qui l'a laissait perplexe et qui le rendait si mystérieux.

— Pourquoi devrais-tu hésiter ? Ce soir, je désire ardemment ta présence à mes côtés.

Il libéra délicatement son poignet, remplaçant la fermeté de sa prise par une main posée avec précaution sur sa taille, la rapprochant de lui dans un geste à la fois sensuelle et tendre. Son regard profond plongea dans celui d'Alicia, tissant une connexion chargée d'une tension électrique.

— Oublions, ne serait-ce que pour ce moment, la trahison qui nous a séparés. Laissons place à l'illusion que tes sentiments étaient sincères, que notre destin était lié depuis toujours. Je veux que le monde perçoive l'amour qui brûle entre nous, cette attraction irrésistible qui nous unit de manière indéniable. Peut-on créer l'image que nous sommes éperdument amoureux, que notre attirance mutuelle est une force magnétique trop puissante pour être ignorée ?

Alicia, la respiration saccadée, ferma délicatement les yeux, s'imprégnant de chaque sensation dans cette étreinte qui la déstabilisait. Sous les doigts d'Harlem, elle frémit sous l'effet de frissons électriques. Relevant enfin son regard vers lui, elle cherchait avidement le moindre indice de ses intentions.

— Que t'arrive-t-il ? interrogea-t-elle.

Harlem répondit par un sourire énigmatique, un sourire qui l'enveloppa d'une chaleur à la fois douce et ardente.

— Je n'ai pas la moindre idée de ce qui m'arrive. Maintenant, tu connais mes intentions pour ce soir. Refuser ne semble pas être une option. Après tout, cette robe doit bien servir à quelque chose, non ?

Il la relâcha ensuite, dissipant la bulle magique qui les avait captivés.

— À quoi joues-tu ? Une tentative de manipulation ? demanda Alicia, fronçant les sourcils.

Si seulement elle pouvait saisir la raison derrière son comportement énigmatique. Hier, il avait sans équivoque exprimé à quel point elle le dégoûtait. Il lui avait même signifié qu'il n'éprouvait plus aucun sentiment pour elle. Et pourtant, aujourd'hui, il lui offrait cette robe, exigeant qu'elle se comporte comme la petite amie parfaite, éperdument amoureuse ?

— Nous risquons d'arriver en retard, annonça-t-il en feignant sa question, son regard scrutant l'heure sur sa montre.

Puis, dans un geste autoritaire, il lui tendit son bras. Hésitant un instant, Alicia plaça son bras entre celui d'Harlem qui l'escorta ensuite vers sa voiture soigneusement garée dans la cour de la propriété.

— Je t'en supplie, Harlem, murmura Alicia d'une voix frémissante tandis qu'il ouvrait la portière, l'invitant à entrer dans l'habitacle. Jure-moi que ce n'est pas un piège. Je ne supporterais pas de me retrouver une fois de plus entre les bras d'un client répugnant, exigeant des services que je serais incapable de lui offrir. Est-ce la raison pour laquelle tu m'as demandé de me préparer ? Comptes-tu te venger en me torturant de cette manière ?

Les larmes piquant ses yeux, Alicia soutint le regard d'Harlem, décelant une expression qu'elle aurait juré être de la pitié.

Les muscles d'Harlem se contractèrent violemment. Sa vulnérabilité devenait insupportable pour lui. Comment pouvait-il, celui qui semblait vouloir la faire payer pour une vengeance normalement destinée à sa sœur, ressentait une émotion face à l'innocente fragilité de cette femme ?

Oui, car elle était véritablement innocente, sans aucun lien avec les actions de sa sœur. Pourtant, malgré cela, la colère persistait en lui. Sa détermination à se faire passer pour sa sœur jumelle l'irritait au plus haut point. Le simple fait qu'elle ose jouer avec lui le frustrait. C'est précisément pour cela qu'il nourrissait l'intention de lui infliger du mal, dans l'espoir qu'elle révèle enfin sa véritable identité.