Accusation Troublante

Chapitre 19

Lorsqu'Alicia se réveilla, elle remarqua qu'elle ne portait plus la somptueuse robe qu'elle avait hier. À la place, elle était vêtue de sa chemise de nuit. Elle se rappelait s'être endormie dans la voiture pendant le trajet de retour, mais après cela, tout était flou. Harlem devait l'avoir portée jusqu'à sa chambre et l'avait déshabillée pour lui mettre cette chemise qu'il avait probablement trouvé parmis ses affaires. Rien que d'y penser, elle rougit violemment.

Soudain, son visage s'assombrit alors qu'elle réalisait qu'il avait probablement trouvé son téléphone portable qu'elle avait soigneusement dissimulé en fouillant dans ses affaires.

Elle se hâta vers son sac, et des mains tremblantes, le fouilla rapidement. Un soupir de soulagement lui échappa lorsqu'elle trouva son téléphone à l'endroit où elle l'avait placé. Elle était consciente du problème qu'elle aurait pu causer à sa sœur si jamais son téléphone se retrouvait entre les mains d'Harlem.

Ce téléphone aurait pu être la clé pour dissiper les doutes  d'Harlem quant à sa véritable identité. Et si Amara consentait finalement à répondre à ses messages, il aurait pu obtenir son adresse et envisager de la retrouver sans hésitation. Ce n'était vraiment pas prudent de laisser ses affaires sans surveillance.

Après l'avoir discrètement dissimulé dans le placard, elle se rendit à la salle de bain pour se brosser les dents. Une fois terminé, elle prit une douche rapide puis s'habilla d'un jean et d'un t-shirt avant de descendre dans la salle de séjour.

Elle fut prise d'une terrible surprise en découvrant Harlem en compagnie d'Alaric. Ses yeux s'écarquillèrent de terreur lorsque ce dernier tourna son regard vers elle. Immobilisée, elle se sentit incapable de faire un pas de plus.

— Te voilà réveillée, mon amour, lança Harlem lorsqu'il remarqua également sa présence. Monsieur Harrington est venu prendre de tes nouvelles, ajouta-t-il.

— Je vous en prie, appelez-moi Alaric, fit ce dernier avec un léger sourire. Olivia s'excuse de ne pas venir, elle avait une urgence, ajouta-t-il tandis qu'il se levait de son siège. Mais elle vous envoie ses meilleurs vœux pour un prompt rétablissement.

Alicia se sentit contrainte d'avancer. Elle afficha un sourire qui dissimulait son irritation. La dernière chose qu'elle voulait, c'était de revoir Alaric après tout ce qui s'était passé hier, précisément lors de l'épisode où elle avait été forcée d'accepter son aide lorsqu'elle avait fait une réaction allergique.

— Je n'avais pas eu l'occasion de vous remercier pour ce que vous avez fait hier. Vous m'avez sauvé la vie, murmura-t-elle en soutenant le regard d'Alaric.

— Ce n'était rien. Je suis juste heureux que vous alliez mieux maintenant.

— J'ai été impressionné par la manière dont vous avez géré cet incident, intervint Harlem en portant un regard perçant sur Alaric. En vous observant, j'aurais presque cru que vous aviez l'habitude de prêter main forte à ma fiancée lorsqu'elle se retrouve dans ce genre de situation. Mais c'est incensé, n'est-ce pas ? Vous ne vous connaissez même pas jusqu'à hier, ajouta-t-il avec un rire ironique. Ce que j'ai trouvé le plus étrange, c'est que vous sembliez savoir exactement ce qui avait provoqué sa réaction allergique. Vous devez avoir un sacré sens de l'intuition.

Harlem fixa Alaric avec un sourire narquois tandis que ce dernier plissa le front avec perplexité. Que sous-entendait-il au juste ?

Alicia aurait voulu disparaître sur le champs. Harlem avait sans doute fait une analyse acérée de la situation d'hier, révélant ainsi ses soupçons.

Alaric sentit le poids du regard d'Harlem, mais garda son calme en répondant d'un ton mesuré.

— Vos observations sont intéressantes, Harlem. Peut-être que ma réaction était simplement le fruit de l'expérience. Mais vous savez, parfois les circonstances nous révèlent des aspects insoupçonnés de nous-mêmes.