Chapitre 31

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Alicia se redressa vivement et arracha le téléphone des mains d'Harlem, l'empêchant ainsi d'appeler la police. D'un geste décidé, elle le plongea dans le verre d'eau, sous le regard consterné d'Harlem.

— Non mais ! Alicia ! Tu n'as pas osé ! s'exclama Harlem, le visage assombri par la colère.

— Je ne te laisserai pas mettre la vie d'Amara en danger juste pour assouvir ta vengeance, déclara-t-elle d'une voix tremblante, tandis qu'elle essuyait ses larmes. Oui, tu as raison, Amara a manipulé cet homme pour de l'argent, mais me croirais-tu si je te disais qu'elle le fait sous la contrainte ?

— Non, répondit sèchement Harlem. C'est ce qu'elle t'a raconté ? Et toi, tu l'as cru bêtement ? s'offusqua-t-il.

— Tout ce qu'elle a fait jusqu'à maintenant visait à me protéger. Elle n'a pas le choix que d'obéir à cette personne qui la force à commettre ces crimes, Harlem. Amara n'a jamais voulu continuer sur cette voie. Si elle est entrée dans ta vie, c'est parce que quelqu'un l'y a contrainte.

— Ça m'énerve d'entendre ces conneries Alicia, s'écria-t-il. Penses-tu pourvoir me faire avaler ça ?

Pour toute réponse, Alicia baissa la tête, réprimant une forte envie d'exploser de colère. Il était le seul à pourvoir aider Amara. S'il refusait de la croire comment allaient-elles pouvoir s'en sortir ?

— Je n'arriverai jamais à te convaincre, commença-t-elle en levant un regard désespéré vers Harlem.

Elle esquissa un sourire amer, réalisant qu'elle était la seule à croire sa sœur et donc la seule à pouvoir lui venir en aide. Puis, se levant, elle plongea son regard dans celui d'Harlem.

— Tu ne vas pas me retenir, ajouta-t-elle en s'emparant de son sac. Je n'ai plus rien à faire ici avec toi. Je ne te laisserai pas m'emprisonner dans ta demeure pendant que ma sœur est sous l'emprise d'une personne qui la force à commettre ces crimes. Je dois y aller !

Elle s'approcha de la sortie, jetant un regard inquiet vers Amara, qui, absorbée par la conversation de son compagnon, ne la remarqua pas. Une larme de douleur glissa sur sa joue alors que le portier lui ouvrait les portes du restaurant. Cependant, avant qu'elle ne puisse faire un pas à l'extérieur, une main ferme attrapa son bras, l'obligeant à reculer. Elle se retrouva alors pressée contre le torse d'Harlem.

Ce dernier la maintenait fermement, refusant catégoriquement de la laisser partir. Son expression était sombre, ses traits durcits par la colère, il pressa férocement ses doigts contre la taille d'Alicia.

— Je t'ai dejà fait comprendre que je ne te laisserai jamais t'en aller, Alicia, grogna-t-il.

Décidé à ne pas la laisser s'éloigner, il tira fermement le bras d'Alicia vers l'extérieur du restaurant.

— Lâche-moi ! protesta-t-elle, tentant en vain de se libérer de son emprise.

— Non ! refusa-t-il catégoriquement, en la poussant doucement contre sa voiture. Toi et moi savons très bien que tu n'as aucune envie de partir, Alicia.

Il la relâcha enfin, reculant de quelques pas. Une vague d'émotion s'empara de lui alors qu'il se passait la main sur le visage. Il s'apprêtait à faire quelque chose qu'il allait sans doute regretter plustard, mais il n'avait pas le choix s'il voulait garder Alicia près de lui. Il posa un regard furieux sur elle, réalisant combien il était dépendant de cette femme. Rien que de l'imaginer loin de lui, le rendait nerveux.

— En supposant qu'Amara dise la vérité, commença-t-il. Quelles actions pourrais-tu entreprendre pour l'aider par toi-même ?

— Je ne sais pas, répondit-elle fermement. Au moins, elle peut compter sur la seule personne qui se soucie d'elle. À présent, pourrais-tu me laisser passer ? Je perds davantage de temps en discutant avec toi.

Accusation Troublante Où les histoires vivent. Découvrez maintenant