Chapitre 11 {Aby} Need You Now

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« Guess I'd rather hurt than feel nothin' at all. It's a quarter after one I'm all alone and I need you now. And I said I wouldn't call but I'm a little drunk and I need you now. And I don't know how I can do without. I just need you now. »

Lady Antebellum – Need you now

Bientôt quatre mois que je me suis réveillée dans une vie différente de celle que j'ai laissée, dans un corps que j'ai du mal à comprendre et à accepter à cause de cet organe qui n'est plus totalement le mien

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Bientôt quatre mois que je me suis réveillée dans une vie différente de celle que j'ai laissée, dans un corps que j'ai du mal à comprendre et à accepter à cause de cet organe qui n'est plus totalement le mien. Autant de temps durant lequel  je ne cesse d'apprendre des choses terribles sur mon passé. Comme la disparition de mes parents et de mon fiancé, le fait que je suis marié à un homme dont je n'ai aucun souvenir et avec qui j'ai une fille, mais aussi le fait qu'un homme s'en ait violemment pris à moi, me frappant jusqu'à ce que je perde le bébé que j'attendais, sans même être au courant. C'est beaucoup pour un seul être humain en si peu de temps. Il y a des fois où je vois tout en noir, je me dis que je ne parviendrais jamais à m'épanouir et à retrouver plaisir à vivre et puis, les autres fois, je me dis que si on m'a accorde la chance d'être toujours en vie, je ne dois pas la gâcher en laissant les ténèbres gagnaient la partie, car tout le monde n'a pas ma chance.

Non, ma vie n'a définitivement rien de facile, mais il existe pire, n'est-ce pas ? Enfin, ça dépend du point de vue parce que j'estime avoir assez morflé et Dieu seul sait ce qui m'attend encore. Je suis autant effrayée à l'idée de ne rien savoir, qu'à celle que mes souvenirs se débloquent sans prévenir, comme dans cette maudite cave. J'y suis retournée. J'ignore si c'était pour me faire plus de mal ou si j'en avais réellement besoin, mais il fallait que je comprenne comment l'espèce humaine pouvait être aussi sombre. Je suis en colère, tellement. Pas seulement après ce monstre qui m'a privé de la joie d'être mère à l'époque, mais aussi contre Andrea. Comment a-t-il pu laisser une telle chose se produire ?

Il dit m'aimait, mais à chaque nouvelle chose que j'apprends sur ma vie, c'est sombre et très douloureux. Je lui en veux de garder toutes ces choses pour lui alors que j'ai besoin de les connaître pour apprendre à me reconstruire, car ce n'est pas chose aisée à faire à partir de débris de souvenirs. Bien souvent, j'aimerais fermer les yeux et les ouvrir dans ma chambre, revenir là où tout me semble familier, mais c'est impossible. Comment a-t-il pu m'enlever ? Comment a-t-il pu me détenir dans cet endroit lugubre comme un vulgaire animal ? Oui, quelques souvenirs me sont revenus bien que j'aurais préféré le contraire. C'est à cause de lui si j'ai eu à subir toute cette souffrance. Je me demande même quelle implication il a, dans la mort de ma famille.

Entre Andrea et moi, c'est redevenu un silence pesant. Quelques fois il essaie de venir me parler, mais je lui tourne le dos, refusant le dialogue. Je ne suis pas encore prête. Je n'aime pas sa façon d'avoir le contrôle sur ma vie comme si je n'étais qu'une marionnette entre ses doigts. Peut-être que c'est Elioz qui a raison au final, sans doute devrais-je partir d'ici et recommencer ma vie loin de tout ce merdier, j'en ai les moyens. Dans les souvenirs qui attendaient sagement dans ma chambre, il y avait cette lettre et cette clé. Un coffre-fort qui m'attendait sagement dans une banque, contenant une somme indécente, tout comme des photos et des bijoux qui appartenaient à ma mère et à ma grand-mère. D'ailleurs, je ne quitte plus le médaillon que j'ai retrouvé dans les bijoux, en le portant je me sens proche de celle qui m'a donné la vie et me manque cruellement un peu plus chaque jour qui passe, car ses conseils me seraient précieux.

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