Chapitre 1 {Andrea} Someone You Loved

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« I'm going under and this time I fear there's no one to turn to. This all or nothing way of loving got me sleeping without you. Now, I need somebody to know. Somebody to heal. Somebody to have. Just to know how it feels. It's easy to say but it's never the same. I guess I kinda liked the way you helped me escape. »

Someone You Loved – Lewis Capaldi

Depuis que j'ai repris connaissance, il y a de ça sept jours, je ne cesse de penser à elle

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Depuis que j'ai repris connaissance, il y a de ça sept jours, je ne cesse de penser à elle. Chaque fois que quelqu'un entre dans ma chambre pour me faire ma toilette, faire mes soins ou vérifier tout simplement que mes constantes sont bonnes, je demande de ses nouvelles. J'ai le droit constamment à la même réponse, on me dit qu'il faut être patient. La patience n'est pas mon fort et ils en font tous les frais. On peut mettre un écriteau sur la porte de ma chambre pour me qualifier « du pire patient de l'hôpital » car je le suis. Ma mauvaise humeur et mon agressivité font que je ne vois jamais les mêmes personnes. Je les fais céder, les unes après les autres.

Mon père revient chaque jour et je ne pense pas qu'un jour je m'habituerais à cette nouvelle relation entre lui et moi. Nous n'avons jamais été si proches et là, c'est vraiment trop étrange. Il a beau dire qu'il a eu peur de me perdre, je crois que je préférais quand on se détestait et qu'on faisait notre vie chacun de notre côté. Je prends pourtant sur moi, je sais que ce qu'il a fait pour Abigail est d'une valeur inestimable et je lui vouerai mon éternelle reconnaissance. Je lui demande de m'emmener voir ma femme, mais comme chaque fois, il me répond que le médecin n'a pas donné son accord pour que je me lève. Je connais peu ce toubib, mais je jure de le démolir dès que j'aurais la capacité de me mettre debout.

Personne ne m'empêche de voir ma femme, personne. Un être humain, peut-être pas, par contre mon corps, oui. Ces trois semaines de coma provoqué par les médecins m'ont aidé à me remettre progressivement de ma fracture importante au bassin. C'est bien elle qui est le plus problématique. Mes autres blessures sont superficielles, mais la fracture m'oblige à être dépendant des autres et à faire de la rééducation, le temps que tout rentre dans l'ordre. Je déteste passer mes journées dans un lit, devoir attendre qu'on m'apporte à manger ou quoi que ce soit. Je déteste avoir à faire mes besoins dans ces putains de bacs. Non ce n'est pas de la gêne par rapport aux regards des autres, c'est de la haine pure et simple contre mon maudit corps qui refuse de coopérer avec ma tête.

Je veux la voir, putain. Pourquoi est-ce qu'ils ne comprennent pas ça ?

C'est ma femme et j'ai besoin de la voir autant, si ce n'est plus, que j'ai besoin d'air pour respirer. Abigail est en vie. J'ai cru la perdre, mais ce n'est pas le cas et je commence à me demander s'ils ne me mentent pas tous, à force de décaler le moment où je pourrais la voir. Mon père quitte à peine ma chambre qu'une infirmière rentre pour me faire ma toilette et la façon dont elle me regarde en me lavant, m'agace fortement. Comment peut-elle croire que je vais m'intéresser à elle ? Bien sûr, elle est très jolie, mais elle est loin d'arriver à la cheville de celle que j'aime et je ne suis plus attiré par un simple corps depuis que j'ai rencontré celle qui a volé mon cœur. Je la laisse finir sans lui accorder la moindre attention et attrape mon téléphone pour appeler mon bras droit, le seul qui peut probablement faire un truc pour moi.

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