« I don't like the way he's looking at you,. I'm starting to think you want him too. Am I crazy ? Have I lost ya. Even though I know you love me, Can't help it. »Nick Jonas - Jealous
Les jours et les nuits se suivent, se ressemblent depuis deux semaines que j'ai ramené ma femme et notre fille à la maison. Je ne suis pas naïf au point de croire que tout allait s'arranger aussi simplement, mais j'espérais qu'un climat familier, apaise un peu les tensions. Rien n'y fait. Abigail reste aussi distante, voire plus qu'à l'hôpital et je soupçonne ses anxiolytiques de ne pas aider à ce qu'elle se détende, car je la sens encore plus nerveuse qu'avant. À chacune de nos confrontations, c'est soit un silence de mort, soit un combat de sourds. Nous n'arrivons pas à discuter calmement sans que le ton monte rapidement. La preuve encore cette nuit, elle m'a limite sauter à la gorge, car j'ai eu le malheur de lui dire que je n'abandonnerais pas, ce qui en soit est la vérité.
Du côté de notre fille, c'est un peu plus simple, mais tout aussi fatigant. Je savais qu'avoir un enfant été épuisant, mais je n'imaginais pas que c'était à ce point. Elle réclame très souvent à manger ou de l'attention, je ne compte plus le nombre de fois où je me lève la nuit. Heureusement j'ai du personnel pour prendre la relève quand je suis trop fatigué ou que je suis absent. J'essaie de faire en sorte que ma fille ne manque de rien, du point de vue matériel, mais concernant l'affection de sa mère, je suis totalement démuni. Rien ne peut remplacer l'amour d'une mère, rien ni personne. Notre petite Alba grandit et je sais que son épanouissement ne sera complet que lorsque sa mère acceptera enfin de faire partie de sa vie.
Entre mes obligations familiales et mes obligations professionnelles, je me suis totalement oublié en tant qu'homme. Avant, j'aimais le rapprochement de deux corps s'adonnant au plaisir de la chair, mais à présent, quand je rejoins mon lit, la seule chose à laquelle je songe, c'est de dormir. Peut-être parce que la seule que je veux désormais dort à quelques mètres de ma chambre et me considère comme un inconnu. Si seulement elle pouvait se souvenir de la fusion intense de nos deux corps quand ils ne font plus qu'un, elle saurait qu'elle peut me faire confiance. Au lieu de ça, elle me traite comme son ennemi.
Je sais que j'ai merdé à l'hôpital et même si ça me fait mal de l'avouer, heureusement que Rossi était là pour m'empêcher d'aller trop loin dans mes propos. Ce n'était pas le moment d'apprendre à Abigail que celui qu'elle admire tant l'a violé. J'ai complètement pété les plombs quand elle a dit qu'elle aimait ce fils de pute de Pestriani et pas moi. Ça m'a fait tellement mal et comme chaque fois que ça arrive, je le montre par de la violence, car c'est de cette émotion dont je suis principalement constitué. Abigail m'a appris à m'apaiser à son contact, mais ça, c'était avant. J'ai beaucoup de mal à cerner la femme qu'elle est devenue sans savoir si c'est à cause de son amnésie ou à cause de sa greffe.
Physiquement, elle reste toujours aussi belle et désirable, mon entrejambe ne peut pas nier l'effet qu'elle lui fait encore lorsque je prends une douche et repense à nos moments partagés, mais à l'intérieur, c'est une autre femme. Une que je ne connais pas et qui me donne du fil à retordre. Si je suis rassuré de la savoir à mes côtés, en sécurité à la maison, en revanche, je ne supporte pas qu'on s'éloigne de la sorte. Pourquoi nous offrir une seconde chance si nous ne pouvons même pas l'explorer ? Ça me dépasse. Sans doute a-t-elle encore besoin de temps et d'espace, ça ne fait que trois mois après tout et certaines blessures mettent plus de temps à cicatriser, que d'autres.
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Seconde Chance
Romansa« Et si la vie vous offrait une seconde chance d'effacer vos erreurs, la prendriez-vous, quelles que soient les conséquences ? » Le bip strident du monitoring qui suit une ligne bien droite retentit dans l'ambulance, mais Abigail n'est pas encore pr...