« Et si la vie vous offrait une seconde chance d'effacer vos erreurs, la prendriez-vous, quelles que soient les conséquences ? »
Le bip strident du monitoring qui suit une ligne bien droite retentit dans l'ambulance, mais Abigail n'est pas encore pr...
« I'm half the man, at best. With half an arrow in my chest. I miss everything we do. I'm a half a heart without you. »
One Direction – Half a heart
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On a tous des limites, celles qu'on a conscience qu'il ne faudrait jamais dépasser et celles dont on n'a pas conscience. J'ai franchi les miennes sans m'en rendre compte parce que j'ai laissé mes émotions prendre le contrôle de mes décisions. J'ai franchi cette putain de ligne rouge alors que tous les voyants d'alertes clignotés dans ma tête, mais j'ai foncé tête baissée dans ce foutu mur en sachant pertinemment que ça serait avec beaucoup de dégâts. Ça fait des semaines que ça s'est produit et depuis, je ne suis que l'ombre de moi-même, mais je ne suis pas celui à plaindre dans cette histoire. Je me sais coupable à 100%, je n'ai pas besoin qu'un juge fasse mon procès, car ce que j'ai fait, c'est impardonnable. Je ne pourrais jamais me le pardonner.
Quand j'ai cru perdre Abigail le jour de notre mariage, j'étais prêt à tous les sacrifices pour qu'elle puisse vivre et voilà que quelques mois plus tard, je me transforme en cet homme incapable de combattre sa jalousie maladive, que je refuse d'être. Je ne suis même plus capable de me regarder dans un miroir sans avoir envie de briser le reflet qu'il me renvoie. Comment ai-je pu lever la main sur elle ? Comment ai-je pu avoir ces pensées, ces gestes envers elle ? J'ai essayé de la tuer alors qu'elle est la personne que j'aime le plus sur cette terre. Ça tourne en boucle dans ma tête et cette fois, je sais que je ne m'en relèverais pas. Elle est partie. Ma femme est partie en emportant avec elle, notre fille.
Oui, je l'ai détesté pour ça, mais dans le fond, je crois que c'est elle qui avait raison en prenant cette décision. Je ne savais plus qui j'étais, de quoi j'étais capable et je refuse de faire le moindre mal à ma fille. Elle est si petite, si fragile. C'est une bénédiction de la vie. Je ne la mérite pas, pas plus que sa mère. J'en ai connu des sentiments puissants, mais jamais ça n'a été aussi intense que la jalousie qui gangrène dans chaque cellule de mon corps dès que je me mets à l'imaginer avec Rossi. Ça me fait tellement mal que je perds le contrôle. Mais je m'en veux, putain ce que je m'en veux. Ça n'excuse en rien mes actes, mais je m'en veux tellement de lui avoir fait ça. Je voulais la reconquérir, pas lui faire avoir peur de moi parce que je l'ai vu dans son regard ce jour-là, elle était terrifiée. Ma propre femme a peur de moi. Comment ai-je pu perdre à ce point le contrôle de mes actes ?
Je ne veux pas être cet homme. Être un mafieux, faire des choses difficiles, causer de la souffrance, prendre des vies, ce sont des choses que j'ai acceptées, car ils vont avec mon mode de vie depuis toujours, mais Abigail est mon foutu havre de paix, sans elle, tout s'écroule. Lui faire du mal, savoir que je lui en ai fait, c'est ma hantise. L'alcool et autres substances apaisent mes maux devenus trop importants pour le supporter, mais ils ne font que reporter le problème. Giovanni a pris le contrôle sur les affaires, car même de ça, je n'en ai plus le goût. Je n'aspire qu'à me laisser tournoyer dans ce tourbillon infernal qui m'aspire en enfer. Chaque minute qui passe, je repense à ce que j'ai fait, à son regard quand elle m'a tiré dessus.