Le grain de poussière.

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Autatrice : lasurvolte (de pseudo) ou mari (mais vous pouvez m'appelez aussi Plectrude si ça vous dit ^^)

Disclaimer : MHA appartient à Horikoshi.

Couple : BKDK

***

— Tu sais Bakugo, je suis amoureuse de toi.

Et voilà.

Quel talent mon vieux.

La fille rougit, n'ose pas me regarder. J'ignore si elle pense ce qu'elle dit, je suppose que oui, ça ne veut pas dire que c'est vrai pour autant. Je sais bien, par exemple, qu'elle n'est pas amoureuse de mon charmant caractère. Qu'elle ne me trouve pas mystérieux, à la rigueur, plutôt explosif. Peut-être que c'est ça qui lui plaît. Mes cris, mes grimaces, ma tendance à demander aux gens qui m'emmerdent de crever. Elle a peut-être su me découvrir du charme et pourquoi pas, elle peut me trouver beau.

Mais soyons honnête, ce qui lui fait croire qu'elle est amoureuse de moi, c'est simplement...Ma popularité. Le fait que je suis le meilleur. Que je suis celui qui rentrera à Yuei. Ça attire, ce genre de choses. Alors les filles me courent après, les mecs m'admirent (et les plus gays me courent après également). On me suit. Pas parce que je suis grande gueule mais parce que je suis fort et intelligent.

— Pff, réponds-je ennuyé. Si tu n'as rien de plus intéressant à me dire, je me casse.

Ce n'est pas tout ça mais j'ai la dalle moi.

La fille se met à pleurer et elle s'enfuit. Mais comme le dit l'adage « qu'elle chiale, elle pissera moins ».

Ce n'est pas la première fois que quelqu'un me fait sa déclaration. Et je ne comprends pas pourquoi il y a encore des tentatives. Chaque fois ça se finit pareil, dans les larmes. Et pourtant les gens pensent encore qu'ils pourraient avoir une mini chance avec moi, juste parce qu'un jour sans que je m'en rende compte je les ai regardés, ou, plus rare, je leur ai souris. Si ça se trouve je souriais parce que je pensais à comment j'allais devenir un super héros, rien à voir avec la personne.

Ça me fait chier.

J'aime bien qu'on m'aime, qu'on me suive, qu'on m'admire. Ce n'est pas pour autant que je vais me constituer un harem. S'occuper de quelqu'un ça finit par devenir chiant, on doit faire des compromis, on doit accepter les défauts, et faire des efforts pour continuer à plaire. Que des emmerdes.

Foutez-moi la paix.

De toute façon, je sais qu'au fond, ces gens ne sont pas vraiment amoureux de moi. Ils sont amoureux de mon image, de ma popularité, à la rigueur, pourquoi pas, de mon visage (et encore j'ai des doutes). Mais ils ne savent rien de moi dans le fond. Ils ne s'en préoccupent même pas, et finalement ma popularité est comme un bouclier qui empêche les gens d'approcher.

Ils savent que je suis meilleur qu'eux.

Mais ils ignorent ma couleur préférée.

Ils ne comprennent pas ce qui me motive à me lever le matin.

Ils ne connaissent pas l'émission que j'aime regarder à la télé.

Je suis sûr et certain qu'ils n'ont aucune idée que je me couche tôt, que je sais cuisiner, que je m'engueule sans arrêt avec ma sorcière de mère mais que je l'adore dans le fond.

Et je m'en fous.

Mon seul objectif c'est Yuei et devenir un super héros comme All Might. Je laisserai tous ces nazes derrière moi, et je les oublierai vite.

Il y a pourtant une exception.

Un caillou dans ma chaussure.

Un grain de sable dans les écrous de ma vie.

Quelqu'un qui me regarde de haut, et qui sait tellement de choses sur moi, jusqu'au fait que je portais des pyjamas All Might quand j'étais petit. Quelqu'un qui n'a aucun alter, qui n'est rien, ni personne, et qui a des rêves démesurés alors que si je le touche même sans utiliser mes pouvoirs, il tombe.

Quelqu'un que je ne peux pas m'empêcher de regarder.

Souvent je confonds les noms de mes camarades, je leur donne des surnoms sur leur physique pour retenir qui est qui, même si ça ne m'intéresse pas vraiment. Mais lui. LUI. Je le nomme, je le regarde droit dans les yeux et je n'arrive pas à me réjouir totalement de le voir trembler mais rester debout quand même face à moi.

— Deku, sale nerd !

Lui. Il en sait trop.

Lui. Il est différent.

Lui. Il m'inquiète.

Parce que je sais, je sais et ça fait mal, et ça me fout en rogne, qu'il ferait un meilleur super héros que moi.

Alors tu vois Machine, je n'ai pas le temps de sortir avec toi, ni même de te calculer. Parce que Deku prend déjà toute la place.

Et parfois.

Pas trop souvent non plus.

J'aimerais que ce mec pleurnichard qui foncerait tête baissée pour sauver le premier idiot venu, même sans pouvoir. Ouais j'aimerais que ce nerd soit celui qui vienne à moi.

Il me regarderait en rougissant.

Il me dirait.

« Kacchan ».

Parce que c'est le seul être au monde à pouvoir utiliser ce surnom débile.

« Kacchan, je suis amoureux de toi ».

Et je saurais que c'est vrai.

Je saurais qu'il aime ma personnalité explosive.

Je saurais qu'il saurait conjuguer sa vie avec la mienne.

Parce qu'il me connait, parce qu'il sait qui je suis.

Et ça me fout la trouille.

Mais en même temps...

En même temps...

C'est rassurant non ? De savoir qu'il y a au moins une personne qui nous connaît. Malgré les barrières, malgré les boucliers.

Quelqu'un qui a gratté et qui a vu sous la colère, les jurons, la fierté, ce que j'ai dans le ventre.

Et qui m'aimerait quand même.

Alors parfois.

Pas trop souvent non plus.

Je m'octroie ce rêve.

Et je me rends compte que merde.

Merde.

C'est moi qui suis amoureux.

Fin.

L'autatrice : j'ai écrit cette petite fic en m'inspirant du prompt « tout ce que je touche tombe », et je l'ai détourné. C'est pas grand-chose mais j'espère que ça vous plaira. 

Recueil super héroïqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant