Le regard aiguisé de Kaminari.

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Prompt : Franchement, au bout d'un moment, prenez une chambre !

***

Kaminari s'ennuyait ferme, c'était le week-end, il avait déjà fini ses devoirs, et ils avaient du temps libre. Alors il s'était posé dans la salle commune, dans l'idée d'emmerder un peu Bakugo ou de discuter avec Kirishima, mais le deuxième n'était pas là et le premier était déjà en train de se bouffer le nez avec Midoriya. Au début Kaminari les avait juste ignorés et avait joué à un jeu sur son portable.

Bakugo comme à son habitude beuglait et Midoriya lui répondait tout en lui demandant de baisser d'un ton. Il le reprenait avec des Kacchan, Kacchan, Kacchan. Kaminari avait fini par relever la tête. Les deux garçons discutaient d'un truc et Bakugo grommelait des choses comme « tu n'as qu'à tout faire sauter ». Midoriya secouait la tête à ses propositions.

Kaminari se demandait à quoi il était en train d'assister. Depuis quand est-ce que ces deux-là arrivaient à communiquer ainsi ? Il avait dû rater un épisode. Est-ce qu'il avait eu une absence ? Est-ce que le mangaka lui avait fait sauter quelques pages ?

Les deux garçons finirent par se séparer, laissant Kaminari plutôt perplexe.

Après ça, ce fut plus fort que lui, dès que Bakugo se tenait près de Midoriya, Kaminari se tenait à l'affut. Bakugo en général beuglait quelque chose comme « je suis devenu encore plus fort, quand est-ce que tu vas me rattraper ? » et Midoriya souriait en rétorquant « je vais y arriver ». Peut-être que pour tous les autres, il s'agissait là d'une simple et banale engueulade, mais Kaminari avait un sixième sens, et d'après lui, ces deux-là flirtaient plein pot.

D'ailleurs ils ne s'en cachaient pas. Bakugo avait toujours une oreille qui traînait quand il s'agissait de Midoriya. Midoriya avait les yeux rivés vers Bakugo, un regard dégoulinant d'admiration.

Et c'était toujours comme ça.

Kaminari avait l'impression d'assister à une parade nuptiale qui s'éternisait, s'éternisait, s'éternisait. Si personne n'agissait, Bakugo et Midoriya auraient quatre-vingt-cinq ans avant de comprendre leurs propres sentiments.

Alors un jour, tandis qu'ils se bouffaient le nez dans la salle commune, Kaminari passa près d'eux et lança :

— Franchement, au bout d'un moment, prenez une chambre !

Bakugo et Midoriya se turent et se tournèrent vers lui, abasourdies. Fallait voir la tête de Bakugo, complètement hilarante.

— C'est vrai quoi, vous êtes dégoûtant à flirter comme ça aux yeux de tous, pensez à ceux qui sont toujours célibataires.

Bakugo explosa et traita Kaminari de tous les noms. Midoriya se contenta de rougir jusqu'aux oreilles et de nier les faits d'une petite voix :

— Ce n'est pas ce que tu crois.

— C'est exactement ce que je crois, insista Kaminari.

— Il y a autre chose, tenta Midoriya mais il se fit rabrouer par Bakugo.

— Ne rentre pas dans le jeu de ce crétin.

Puis se tournant vers Kaminari :

— Et si tu continues de dire des conneries, je te casse toutes les dents !

Kaminari haussa les épaules :

— Bon comme vous voulez, mais vous le regretterez plus tard si vous continuer à tourner autour du pot.

Bakugo lui jeta un coussin à la figure et Kaminari s'enfuit.

Résultat de la bonne action de Kaminari ?

Et bien pour un œil moins aiguisé on pouvait se dire que rien n'avait changé, mais on ne la lui faisait pas à lui. Les regards de Midoriya s'étaient faits plus doux, les insultes de Bakugo plus tendres. Quand ils se parlaient, ils étaient au moins deux centimètres plus proches qu'avant.

Autant dire que les progrès étaient là.

Peut-être que ça prendrait moins de temps que prévu.

Mais pour le reste, c'était à eux de jouer.

Fin.

L'autatrice : une fic dont je suis peu satisfaite dans laquelle il ne se passe quasiment rien. Mais j'aime bien le vibe Kaminari enquiquine Bakugo. 

Recueil super héroïqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant