Recueil super héroïque

Plus tu tombes.

Couple : BKDK

***

Plus tu tombes, plus tu te relèves. Plus fort peut-être, plus blessé totalement. Mais tu te relèves. Je te pousse, je t'effraye, je te montre qui est le meilleur entre nous deux, je brule tes affaires, je me fous de toi, je te gueule dessus, je te menace ou pire je te dis des choses horribles.

Et toi. Tu te relèves.

Je ne sais pas si tu es trop stupide ou trop persévérant, les deux vont sans doute ensemble. Tu es tellement bête que tu ne vois pas le moment où il faudrait que tu abandonnes.

T'as pas d'Alter. Pourquoi tu ne deviendrais pas fleuriste ? C'est bien fleuriste ! Je t'imagine bien avec tes grands yeux, ton sourire lumineux, t'épanouir au milieu des fleurs.

Tu pourrais être tout ce que tu veux. Tu as tellement de capacités.

Mais tu insistes, tu résistes, tu es là, tu tombes et tu te relèves et tu veux devenir un super héros. Tu veux même aller à Yuei. Alors que c'est la seule chose pour toi qui t'es inatteignable.

Et tu sais quoi ? Tant mieux.

Tu es tellement gentil, tellement résilient, tellement fonceur, que tu finirais par te faire tuer en voulant à tout prix sauver quelqu'un que tu ne connaîtrais même pas. Oui. Oui les super héros sont là pour sauver, mais si au final tu te fais tuer, est-ce que ça aura valu le coup ? Est-ce que ça aura vraiment un sens ?

C'est moi qui te harcèle et pourtant c'est moi qui ai peur de toi. Je ne le dirai jamais à voix haute, je vais garder ça secret, parce que c'est un peu la honte. Mais ouais, tu me fiches la trouille parfois. Regarde-toi, tu restes debout pour sauver un gamin que je taquinais un peu. Tu restes debout devant moi alors que tes jambes tremblent, que tu n'as aucun pouvoir, que tu ne peux défendre personne, ni lui ni toi-même. Mais tu me tiens tête, et ça me fous les boules.

J'ai envie de t'en coller une pour que tu restes couché. Pour que jamais, jamais, jamais tu ne te relèves. Parce que comme ça, peut-être que... peut-être que je pourrai te garder en vie.

Tu me haïras sans doute.

Tu me hais déjà, j'imagine.

D'accord, c'est vrai, je ne vais pas mentir. Pas au point où j'en suis. J'ai aussi peur que tu sois un meilleur super héros que moi, pas parce que tu saurais te battre, tu n'as même pas d'Alter. Mais toi... Tu fonces même quand tu sais que tu n'as aucune chance. Tu veux sauver tout le monde. Tu as ce quelque chose que je n'ai pas, c'est pour ça que j'ai sans arrêt l'impression que tu me regardes de haut. Que tu me juges. « T'as peut-être un Alter Kacchan, mais toi tu n'es pas aussi bon que moi », voilà ce que tu donnes l'impression de penser. Ou peut-être que c'est moi qui te prête ces pensées, à cause de ce sentiment d'infériorité que je ressens à ton égard.

C'est le bordel dans ma tête. Tellement le bordel que des fois je voudrais hurler, hurler et hurler encore, comme si c'était un pouvoir magique qui remettrait tout en place. Alors ouais je gueule beaucoup, je m'énerve pour pas grand-chose, j'ai mauvais caractère et je suis sans doute trop franc. Mais il y a ce cri en moi qui voudrait sortir et qui ne peut pas. Ce putain de merde Deku tu me rends dingue, complètement dingue, tellement dingue que mon cerveau est devenu un foutu labyrinthe de pensées compliquées.

Deku, Deku, Deku, Deku, Deku, Deku, Deku. Izuku Midoriya.

Qu'est ce que je fais moi maintenant ? Avec toutes ces pensées qui débordent, avec tous ces sentiments que je ne reconnais pas.

Plus tu tombes et plus je tombe avec toi.

Est-ce que je saurai me relever moi ? Est-ce que je ne suis pas déjà perdu ? Prisonnier de mes sentiments ambivalents ? Dis-le-moi Deku, dis-moi ce que je dois faire ?

Si je n'avais pas peur de toi, si je n'avais pas peur pour toi, alors je ne voudrais pas que tu deviennes fleuriste, je voudrais que tu rentres à Yuei, que tu montres à tout le monde de quoi tu es capable toi et personne d'autre. Je ne te laisserais pas être numéro un, parce que je voudrais qu'on le soit ensemble. Ensemble. Toi et moi. Nous.

xxx

Je me relève parce que tu es mon modèle. Celui qui est plus proche de moi qu'All Might, plus accessible. Je me relève pour pouvoir te rattraper, je cours vers toi et tu cours droit devant. Tu peux paraître si loin, si loin, mais je vois ton dos, j'entends tes cris, et je te suis avec toute la volonté dont je peux faire preuve.

Bien sûr que tu me blesses quand tu t'en prends à moi. Bien sûr que ça fait mal de tomber. Ne va pas croire que je ne vais pas te traiter de crétin juste parce que je t'admire.

Mais une chose est sûre : je ne te hais pas. Je ne te hais pas du tout.

Peut-être parce que je sais que tu es celui qui croit en moi suffisamment fort pour m'engueuler quand je dis que je veux rentrer à Yuei. Quand les autres se contentent de rire ou de se moquer. Tu cries, tu me menaces, et oui tu me dis des choses horribles, mais si je peux me relever c'est parce que tu es là.

Sans toi, peut-être que oui, je serais devenu fleuriste. Un fleuriste qui prendrait des notes sur les fleurs, sur leurs sens, et comment les marier pour qu'elles se transforment en joli bouquet.

Mais non. Je préfère te suivre.

Des fois tu m'énerves, des fois je t'en veux et des fois tu me fais mal. C'est quoi cette idée de me dire de sauter du toit ? Bien sûr que c'était des mots en l'air. T'aurais eu l'air bête si je l'avais fait n'est-ce pas ? Parce que tu ne souhaites pas ma mort.

Tu ne réfléchis pas toujours à ce que tu dis, tu es une tête brûlée, tu fonces dans le tas. Si tu ne voulais pas devenir super héros, tu pourrais conduire des ambulances, devenir pompier, faire un métier à risque avec un max d'adrénaline.

Mais comme moi tu veux entrer à Yuei et je sais que tu vas y arriver, tu vas tous leur montrer qui tu es, ce que tu vaux. Tu es tellement génial, extraordinaire. Et moi ?

Et moi ?

Tu sais quoi, moi aussi des fois j'ai la trouille que mon rêve soit trop grand pour moi, que te courir après ne suffise pas, ne suffise plus. Des fois j'ai la boule au ventre en me disant que je ne vais devenir rien ni personne. Que je me contenterai de prendre des notes sur tous ces super sauveurs, que je les admirerai de loin sans jamais pouvoir les atteindre.

Tu sais où tu vas, je suis de plus en plus perdu. Kacchan, dis-moi ce que je dois faire ? Dis-moi est-ce que tout cela a vraiment un sens ?

Tu ne voudrais pas ralentir un peu, te tourner vers moi et me tendre la main ? Parce que moi, je la prendrais moi cette main, et je ne la lâcherais plus jamais. Pour qu'on puisse avancer sur le même chemin. Et on le ferait ensemble. Ensemble. Toi. Moi. Nous.

Fin.

L'autatrice : un... truc. Je sais pas comment définir ce machin, mais des fois j'ai des mots qui me viennent et j'ai besoin de les écrire. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.