Angoisse.

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Note : spoil des scans

***

Je le vois partir, je le vois s'éloigner. Je ne sais pas ce qui m'arrive. Je ne sais pas pourquoi une boule se coince dans ma gorge, pourquoi ma tête paraît si lourde à porter, pourquoi je n'arrive plus à respirer. Je ne comprends pas mes intestins qui font des nœuds soudainement, les tremblements de mes mains, les larmes qui me montent aux yeux. J'ai envie de vomir. J'ai l'impression de mourir.

Je ne sais pas ce qui m'arrive. J'ai l'impression d'être déréglé, le monde autour de moi tourne trop vite, il devient flou, c'est comme si j'étais écrasé sur place et incapable de faire un pas en avant ou en arrière, je suis bloqué là, paralysé.

J'entends à peine qu'on m'appelle.

Je cherche mon souffle, je cherche à inspirer, expirer, ce truc qui paraît si simple qu'on n'y pense jamais, tout à coup j'ai oublié comment on faisait. C'était comme si tout l'oxygène du monde avait disparu, que j'étais coincé sous l'eau et que j'allais trépasser comme ça, sans explication.

Puis il crie si fort à mon oreille, qu'un instant la terre arrête sa course et que je réussis à croiser son regard. Ses yeux rouges, son air grognon. Je tente de lui sourire, je n'arrive qu'à grimacer. Je voudrais l'appeler. Kacchan. Mais tout ce que je peux faire c'est... rien.

Je suis à la fois vide et trop plein. Vide de vie, trop plein de peur et de pensées négatives. Kacchan, il a failli mourir et tout à coup cette idée me remonte à la tête et j'ai tellement la trouille que je ne peux plus respirer.

J'angoisse.

C'est ça le mot.

J'angoisse.

Il m'appelle, il m'appelle encore, il pose son front contre le mien, il me dit de respirer, mais comment ? Il me dit de suivre son souffle et j'essaye. Il inspire doucement, il expire doucement, il recommence encore et encore. Je louche sur ses lèvres. Il inspire, il expire.

C'est ça.

Ouvrir la bouche, et laisser l'air entrer.

J'y arrive à nouveau.

Le poids commence à s'alléger, ma respiration à se faire moins erratique, tout se démêle petit à petit, mes yeux clignent et me revoilà à l'intérieur de mon corps, capable de le contrôler.

Je me sens pleurer et Kacchan pose ses pouces sur mes joues.

— Tu es là, j'arrive à dire après je ne sais pas combien de temps.

— Je suis là, Izuku.

Alors je suis rassuré et me laisse aller contre lui.

Il est là.

Il est vivant.

Je peux respirer.

Fin.

L'autatrice : j'ai écrit cette fic dans un moment où j'étais très angoissée, j'avais besoin de poser des mots, j'avais besoin d'évacuer. 

Recueil super héroïqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant