🔧Capitolo 36 : COLPA🔧

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Sinan :



Palermo :


Voilà deux semaines qu'Alya abla est en réanimation, deux longues semaines où nous prions jours et nuit pour que son état s'améliore. La tension dans l'hôpital est presque palpable, comme une lourde couverture qui pèse sur chacun de nous.

Les jours se succèdent, ponctués par les allées et venues des médecins, les murmures dans les couloirs et le tic-tac constant des horloges. Chaque instant est marqué par l'incertitude, une angoisse persistante qui enveloppe la chambre d'Alya.

Yeji et moi continuons nos visites quotidiennes, apportant un peu de chaleur humaine à cet environnement médical glacial. Nous nous relayons à son chevet, partageant des anecdotes, lui parlant comme si elle pouvait nous entendre. Nous voulons croire que notre présence peut être un baume pour son esprit, même inconsciemment.

Milo et Luca, bien que pris dans le tourbillon de leurs responsabilités professionnelles, font de leur mieux pour se libérer du temps. Leur soutien est précieux, une épaule sur laquelle nous pouvons tous nous appuyer.

Quant à Miran, il reste étrangement absent. Sa peine est visible dans ses yeux fatigués, mais il s'enferme dans un mutisme qui devient de plus en plus inquiétant. Ses journées sont remplies de travail acharné, comme s'il essayait de fuir la réalité en se perdant dans ses missions.

Les nuits sont les plus difficiles pour lui, comme pour nous tous. L'obscurité accentue le poids de l'inquiétude. J'entends souvent Miran errer dans la villa à des heures indues, son visage hanté par la culpabilité.

Je m'inquiète pour lui autant que pour Alya. Je sais qu'il l'aime malgré le fait qu'il n'admettra jamais ses sentiments, parce que c'est "Miran Dalmat, le parrain de la mafia italo-turque", toutefois même s'il cache ses émotions, je sais qu'il commence sérieusement à s'attacher à elle.





Quelques heures plus tard :





Installées dans ma chambre avec Yeji nous préparons notre mission pour Calergi. Chaque détail doit être étudié avec soin, chaque aspect de la mission minutieusement planifié. Cependant, malgré la concentration nécessaire pour cette tâche, l'ombre de l'inquiétude plane toujours sur nous.

La pièce est plongée dans une semi-obscurité, la lueur tamisée des lampes jetant des ombres dansantes sur les murs. Yeji et moi sommes assis autour d'une table, des dossiers éparpillés devant nous, tandis que nous finalisons les détails de notre mission à Calergi. Chaque mot est pesé, chaque décision discutée avec soin.

Pourtant, même au milieu de cette préparation minutieuse, nos pensées ne peuvent s'empêcher de dériver vers Alya et Miran. La situation à la villa est tendue, et l'absence de Miran pèse sur nous comme une présence fantomatique. Nous savons que notre engagement dans la mission ne signifie pas que nous pouvons ignorer les préoccupations qui nous hantent.

La relation avec Chan, le retour imminent de ce frère protecteur, plane comme une épée de Damoclès au-dessus de nous. Nous sommes conscients que cela pourrait compliquer notre situation, mais notre lien est devenu trop fort pour être ignoré ou dissimulé.

Il y a des moments où je me demande si je devrais solliciter l'aide de Miran, ne se serait-ce que pour avoir un léger soutien de sa part. Cependant, quelque chose en moi m'en empêche. Peut-être est-ce la conviction que je dois être celui qui se bat pour nos sentiments.

Cependant, une chose reste claire : la nécessité de parler à mon père. Sa sagesse et sa compréhension pourraient éclairer le chemin à suivre. Je sais qu'il est en voyage d'affaires au Liban cette semaine, ce qui signifie que la conversation devra attendre. La patience devient une vertu essentielle dans cette période d'incertitude.

ScambiataOù les histoires vivent. Découvrez maintenant