Capitolo 42 : PAPA

932 34 56
                                    

Miran :




Palerme :





Mon regard rivé sur le plafond, je n'arrive pas à fermer les yeux en sachant qu'elle n'est pas à mes côtés. Son absence dans la pièce crée un vide palpable, comme si une partie de moi était arrachée. Mon esprit est encombré de pensées tourbillonnantes, de souvenirs qui refont surface à chaque coin de ma conscience.

Le tic-tac régulier de l'horloge devient une mélopée lancinante, soulignant le silence oppressant de la chambre. J'ai l'impression que chaque seconde écoulée est un rappel cruel de son absence. Mes doigts glissent sur la surface froide du matelas, cherchant instinctivement le réconfort de sa présence qui n'est plus là.

La proposition de Luigi résonne encore dans ma tête. Elle a accepté de se livrer à l'ennemi pour me protéger. La pensée de sa peur me vrille l'âme, et le fardeau de son sacrifice pèse sur mon cœur meurtri. J'ai été plongé dans ce monde de trahison et de cruauté, mais rien ne m'avait préparé à voir la femme que j'ai épousée s'offrir en pâture pour me sauver.

Je me lève du lit avec précaution, ressentant les stigmates physiques de la confrontation. Mes pas résonnent dans le silence étouffant de la chambre, me guidant vers la sortie. Descendre prendre l'air est devenu une nécessité, car l'atmosphère confinée semble étouffer tout espoir.

Je m'assois dans la terrasse, un verre de whisky à la main, je reste figé dans mes pensées tourbillonnantes. La lueur tamisée de la nuit me berce tandis que le verre de whisky devant moi reflète la douleur empreinte sur mon visage. L'ombre de sa phobie de l'alcool plane comme un spectre sur cette boisson ambrée, me rappelant que chaque gorgée est une gifle au respect que je lui accorde.

Mes doigts caressent machinalement le verre, mais une force intérieure me retient. La conscience aiguë de sa phobie, de ses peurs, m'empêche de céder à la tentation amère de l'alcool. Chaque gorgée serait comme un pacte avec la trahison, une violation de la confiance qu'elle a placée en moi.

Je repose doucement le verre, préférant l'adoucir du contact de ma paume. Luca fait de son mieux pour trouver des pistes, Milo aussi, quant à Sinan, je ne l'ai plus revu depuis notre altercation. Je dois essayer de reparler avec mon petit frère et mettre de côté nos différends pour l'instant. La situation exige une unité que seule une famille peut offrir.

Je reste assis à observer le ciel étoilé jusqu'à ce que l'odeur familière du cigare de mon père me parvienne. Le bruit de ses pas résonne dans le silence de la nuit. Il s'approche de moi, prenant place à mes côtés sans dire un mot. Le ciel nocturne semble étirer ses bras étoilés au-dessus de nous, témoins silencieux de nos préoccupations partagées.

- Elle est forte, Miran, dit-il finalement, la fumée du cigare s'élevant comme une offrande au calme de la nuit.

- Sur ça, je n'ai aucun doute, baba.

Son regard se perd dans l'obscurité, comme s'il cherchait des réponses parmi les étoiles lointaines.

- Tu t'inquiètes pour elle, oğlum ?

- Plus que je ne l'aurais imaginé. Elle a supplié Luigi de m'épargner, tu arrives à me croire ? Elle s'est mise à genoux pour l'implorer sans que je puisse réagir.

ScambiataOù les histoires vivent. Découvrez maintenant