Scambiata

🔧Capitolo 29 : SOLA🔧

Alya :

Assise dans l'un des sièges d'un avion, je prends enfin le temps de souffler. Échapper aux hommes de Miran a été une véritable épreuve. La cabine de l'avion est calme, seulement troublée par le ronronnement régulier des moteurs. Je vérifie discrètement ma montre, le cœur battant encore rapidement de l'adrénaline de la fuite.

J'avais vraiment besoin de quitter, cette villa et rien de mieux que le retour à la source. Je sais qu'il va me retrouver, ça fait partie de mon plan. Je lui en veux d'être parti comme ça. Je lui en veux de m'abandonner à chaque rapprochement que nous avons.

L'avion continue de filer à travers les cieux, me rapprochant de ma destination. J'appréhende ce retour, je n'ai pas remis pied dans ma ville natale depuis plus de dix ans. Dario m'interdisait de m'en approcher. Et pour une raison que j'ignore, j'ai respecté cette consigne.

Toutefois, aujourd'hui, j'ai décidé de prendre mon courage à deux mains et de franchir les interdis. Je sais que ça va me valoir une dispute avec Miran, mais si je n'avais pas réagi ainsi, je ne serais jamais partie.

Les deux heures de vol se déroulent dans le calme, et l'avion atterri finalement à Turin. Un mélange d'excitation et d'appréhension m'envahit. Lorsque je descends, j'en profite pour louer un véhicule, en l'occurrence une moto.

En enfourchant la moto, je ressens un mélange de peur et de nervosité. Les rues familières de Turin s'étendent devant moi, et je me souviens de chaque coin et recoin de cette ville. Mais celle-ci n'est pas ma destination finale.

Je parcours les routes, me laissant emporter par la beauté du paysage qui m'entoure. Les collines verdoyantes, les vignobles en terrasses et les petits villages pittoresques font resurgir en moi des souvenirs de mon enfance.

Alors que je continue de traverser la région du Piémont à moto, les paysages me rappellent à quel point il est difficile de choisir entre mes deux pays d'origine, l'Italie et le Maroc. Chacun d'eux a sa propre beauté et sa propre culture, et ils sont tous deux une partie de moi.

Les collines verdoyantes et les vignobles en terrasses de l'Italie me rappellent mon enfance, mes racines italiennes et la chaleur de ma famille. Mais le Maroc, avec ses marchés animés, ses épices parfumées et sa diversité culturelle, m'a également profondément influencée.

Pour moi, choisir entre ces deux mondes serait comme choisir entre mes parents, une tâche impossible. Mon identité est tissée à partir des fils de ces deux cultures riches et diverses, et je ne peux pas les séparer.

Échapper à Miran et revenir ici, dans cette région, me donne un sentiment de liberté que je n'ai pas ressenti depuis longtemps. Je ne peux pas m'empêcher de penser à ce qui m'attend à l'approche de ma ville natale.

Une heure plus tard :

Alba :

Pendant que je me gare devant la maison de ma jeunesse, un sentiment de nostalgie m'envahit. Les souvenirs d'enfance ressurgissent alors que je récupère la clé cachée sous le paillasson pour ouvrir la porte. La maison semble inchangée depuis toutes ces années, chaque coin et recoin évoquant des moments précieux de ma vie passée ici.