Capitolo 45 : TROPPO TARDI

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Miran :





Palermo :


Quelques heures plus tot :



- Dis au fournisseur marocain que je refuse de payer la marchandise à prix plein. Soit il accepte les négociations, soit il cherche un nouvel acheteur.

Milo prend note de chaque instruction avec diligence pendant que je lui dicte les ordres. Luca, quant à lui, reste comme à son habitude en retrait, observant la scène avec attention. La tension dans la pièce est palpable, chaque mot prononcé portant le poids des enjeux commerciaux et des alliances fragiles.

Me trouver à devoir gérer les comptes de mon organisation alors que je n'ai toujours pas retrouvé ma femme me frustre au plus haut point. Les derniers événements ont causé des failles au sein de ma mafia que je ne peux pas négliger.

Malgré mes efforts pour maintenir une façade impassible, je sens le poids de mes émotions menacer de me submerger. La colère, la frustration et l'inquiétude se mêlent dans mon esprit, créant un tourbillon d'émotions difficiles à contenir.

Je jette un bref regard à Milo, mon fidèle bras droit, dont l'expression impénétrable ne laisse rien transparaître de ses propres pensées. Sa présence silencieuse est un réconfort, un ancrage dans ce monde de violence et de trahison.

Perdu dans mes pensées, c'est l'arrivée de mon petit frère et de mon père qui me ramène à la réalité. Lorsque je lève la tête, mon regard croise celui de Sinan et je lis dans ses yeux une inquiétude palpable. À ses côtés, mon père conserve son calme habituel, mais je remarque une lueur d'urgence dans son regard.

- Les transactions sont fructueuses, ağabey.

Je hoche brièvement la tête en signe d'approbation, reconnaissant la réussite de nos affaires malgré les défis qui se dressent devant nous. Les mots de Sinan résonnent dans la pièce, un rappel de notre puissance et de notre influence dans le monde.

- J'ai réussi à négocier le prix des armes des Tchadiens. Les Libyens acceptent de nous faire passer la marchandise pour un prix acceptable.

Je souris légèrement, satisfait des nouvelles de Sinan. Les négociations avec les Tchadiens et les Libyens sont cruciales pour notre opération en cours. Leur coopération nous permettra d'obtenir les armes dont nous avons besoin sans compromettre nos finances.

- Merci pour ton travail, Sinan.

Malgré les nouvelles annoncées, mon esprit ne cesse de divaguer vers le cas d'Alya. Mes yeux se posent sur l'horloge murale qui m'indique que ça ne fait que deux heures que mes ordres ont été envoyés.

Luigi payera pour tout ce qui lui aura fait. Je réprime un soupir de frustration alors que l'inquiétude pour Alya continue de me tourmenter. Deux heures peuvent sembler une éternité dans cette situation. Je me sens impuissant, incapable d'agir rapidement pour la sauver.

Mon père perçoit mon agitation et indique à Sinan, Milo et Luca de quitter le bureau. Il s'installe en face de moi, allume son cigare dans un long geste sans jamais me quitter de son regard. Il y a tellement de sujets que je souhaite aborder que je ne sais plus par où commencer.

J'ai toujours géré mon business seul, mais aujourd'hui plus que jamais, je suis obligé d'avouer que j'ai besoin de l'expérience de mon père. J'ai besoin de comprendre ce qui se passe dans ma tête, dans mon cœur.

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