Chapitre 4

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Lupus coupait du bois à la hache dehors, Nicolaë tissait sa toile. Lüka et Lyuri étaient partis avant qu'il ne fasse trop chaud. Équipés de simples serviettes de bain et d'un sachet de friandises, ils avancèrent en direction de la rivière, traversant la plaine un peu plus loin de la maison.

Ils marchèrent jusqu'à un coin en partie dissimulé par des arbres, là où l'eau était plus profonde. Ils posèrent leurs affaires contre un arbre et se déshabillèrent chacun de leur côté. Lyuri se laissa glisser dans l'eau fraiche et plongea la tête sous l'eau. Lorsqu'elle sortit, elle eut à peine le temps de voir un t-shirt voler et de s'essuyer les yeux que Lüka fit une bombe dans l'eau. Elle se retourna de justesse pour éviter de s'en prendre plein le visage.

— Ah, ça fait du bien, souffla Lüka en remontant à la surface et repoussant ses cheveux en arrière.

Son regard s'attarda sur la cicatrice rose dans le dos de Lyuri. Il eut un flash qui lui traversa violemment l'esprit. Lyuri se retourna, il plongea les yeux dans les siens, presque inquiet.

— Ça a bien cicatrisé, commença Lyuri. Je suis allée voir un médecin sur Kior qui m'a beaucoup aidé. J'ai fait un peu de rééducation aussi, c'est presque comme s'il ne s'était rien passé. Je n'ai plus qu'une trace !

— Ce doit être la cicatrice de l'aventurier, répondit Lüka en pointant la cicatrice qui parcourait son dos en deux.

— Comment tu te l'es faite, d'ailleurs ? Un coup d'épée par un pirate ? Un coup de fouet ? Un accident de vaisseau spatial ?

— Je préfère te laisser penser ça, dit-il en ricanant. La réalité est bien plus décevante.

— Aller, réponds. J'aime pas le suspens !

Lüka soupira. Un léger sourire vint s'étirer sur son visage.

— Tu te rappelles quand je t'ai dit que je me suis échappé de prison ?

Lyuri hocha la tête.

— Pour sortir du bâtiment, j'ai dû passer par des souterrains battis des années avant la construction de la prison. Sauf qu'il faisait sombre et je n'ai pas vu que le chemin s'arrêtait brusquement et je suis tombé dans le vide sur deux ou trois mètres. J'ai été rattrapé de justesse par une barre en métal tranchant censé empêcher les ennemis de rentrer et les prisonniers de sortir.

Lyuri grimaça de douleur en imaginant la scène.

— Comment tu peux dire que c'est décevant ? Tu as du te faire super mal !

— Disons que je n'ai pas senti grand-chose avec l'adrénaline, mais mon t-shirt n'a pas du tout apprécié, dit-il en se rappelant la tâche de sang qui l'avait forcé à jeter son vêtement sous peine d'être retrouvé par les bêtes de chasse des gardiens de la prison.

L'eau se réchauffait à mesure que le temps passait et que les rayons de l'étoile arrivaient à se frayer un chemin parmi tout les fragments. Lüka, qui tiquait depuis un moment sur un détail, posa enfin la question qui le chiffonnait.

— Pourquoi tu gardes tes vêtements pour te baigner ? demanda-t-il en regardant la bretelle de sous-vêtement qui dépassait de l'eau.

— Pour ne pas être nue ? s'étonna Lyuri.

— C'est bizarre, c'est comme si tu te lavais avec tes vêtements.

Lyuri réalisa ce qu'il était en train de dire et son visage vira au rouge vif.

— Oh non, Lüka, me dis pas que...

— Nan, mais c'est vrai ! En y réfléchissant, ça n'a pas de sens !

Kaliora, la dernière terrienne, Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant