OBSESSION - Tome 1

-𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟗-

- Oh mon dieu April. Murmure Sofia en prenant dans ses bras tout aussi bouleversée que moi.

Après être arrivée ce matin avec Elio dans la maison familiale, j'ai directement pris à part Sofia pour lui raconter ma soirée d'hier. Ça m'a fait un bien fou de lui en parler, je n'ai pas dormi, je n'en pouvais plus de garder toutes ces horribles choses en moi.

- April, ce n'est pas ta faute d'accord ? Me rassure ma meilleure amie. Ce mec était un violeur, il méritait ce qui lui est arrivé, comme tous les porcs qui commettent ces horreurs.

- Mais...

- Non, je ne veux plus que tu t'en veuilles, tu n'as jamais souhaité la mort de tous les hommes qu'on a connus toi ? Parce que moi si, crois moi, tu as rendu un grand service à ses victimes.

C'est vrai que cet homme ne pouvait mériter que ça, mais son corps encore chaud, mes mains pleines de sang, la peur qu'il me fasse du mal à moi aussi. Cette soirée restera gravée dans ma mémoire à jamais.

Nous sommes interrompues par Raphaël qui nous informe qu'une réunion de famille se prépare, alors nous descendons.

En arrivant dans la salle de réunion, tout le monde s'arrête de parler et pose un regard sur Sofia et moi. Nous nous installons en ignorant leur comportement un peu bizarre.

- Bien, commence Giulia, nous avons été mis au courant du déroulement de la mission d'hier soir. Je tiens à m'excuser au nom d'Elio, elle lui lance un regard désapprobateur, il n'avait pas à te mettre autant en danger, et encore moins pour ta première mission parmi nous. Cependant, tu as su garder ton calme et faire ton travail en restant professionnelle, je pense que vous vous complétez bien Elio et toi. Je fais les gros yeux.

S'entendre bien lui et moi ? Il y a un truc qui ne va pas dans cette famille.

Elle reprend son discours :

- Donc nous avons décidé de ne pas vous séparer.

- Quoi ?! M'exclamai-je, Elio m'a clairement laissé faire tout le sale boulot, j'ai failli être violée putain !

Non mais j'hallucine, ce connard m'a mise en danger et personne ne dit rien ?

Elio a le regard fixe, on dirait qu'il n'écoute rien de cette discussion plus que problématique.

- Nous avons réglé cette histoire, il ne t'arrivera plus rien de si dangereux, tu peux me croire April. Elio a... Quelques soucis, mais...

- Quelques soucis ? C'est une blague ?

Personne ne dit rien, je suis bien trop énervée pour rester assise face à eux, et encore plus face à ce taré qui ne désire que me tuer. Je me lève d'un bond et claque la porte d'entrée derrière moi, j'ai besoin d'air, ils vont tous me rendre folle putain.

Les images de cet homme mort à mes côtés me reviennent, tout s'embrouille dans ma tête, son sang, Elio, les lèvres de cet homme sur moi et qui deviennent violette quelques minutes après. Bordel, mais qu'est ce qu'ils ont dans la tête ? Ils ont réellement pensé que je n'allais rien dire ? Que j'allais fermer ma gueule et continuer de travailler avec ce fou ?!

Ma respiration se fait de plus en plus rapide, j'ai du mal à me contenir.

Bordel calme toi April.

- Ça va ? Raphaël me fait sursauter, je lui tourne le dos pour ne pas qu'il voit mon mal-être.

- Ça va merci. Je lui réponds en séchant une larme qui avait coulé sans que je ne m'en rende compte.