-𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟓-

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TW: meurtre, inceste.



Elio a passé la nuit dans sa chambre, j'ai dormi seule pour la première fois depuis des semaines, et ma nuit était rythmée de cauchemars et de crises d'angoisse. Étant trop épuisée, je n'ai pas eu la force de sortir du lit quand je l'ai entendu partir de la maison pour son fameux week-end. Je ne sais toujours pas de quoi il s'agit, ni pourquoi personne ne veut m'en parler, j'ai le sentiment que quelque chose se prépare. Quelque chose de grave.

Une fois que je suis sûre d'être seule dans la maison, je me lève difficilement en me rendant vers la salle de bain, traînant des pieds. Après une douche brûlante, je m'habille en vitesse à base d'un gros sweat et d'un jogging. Puis je vais m'installer dans le canapé avec un gros plaid et toute sortes de nourritures en mettant la série la plus réconfortante qui soit : Gossip Girl.

« On se rend vite compte que les méchants sont à nos côtés depuis le début. »

Aucune phrase de cette série n'a jamais autant résonné en moi, mon intuition est parfois défectueuse, je suppose.

« Ils appellent ça un cœur brisé, mais je souffre dans tout le corps. Et si je restai comme ça pour toujours ? Et si je m'en remettais jamais ? »

Maman...

Cette citation ne fait que tourner l'image de ma mère dans mon esprit. Elle me manque, je n'aurai jamais pensé dire ça un jour, mais elle me manque. Je comprends maintenant qu'on se rend compte de l'amour que nous ressentons pour une personne qu'une fois que nous l'avons perdue pour toujours.

Le manque.

C'est ça que je ressens le plus aujourd'hui. Le manque de ma mère, le manque d'Elio...

Je me rends compte que depuis que nous nous connaissons lui et moi, nous ne nous sommes jamais séparés, j'ai l'impression qu'une partie de moi a été piétinée. Je me déteste d'être si accrochée à lui, j'ai l'impression d'en être dépendante. Je ne suis même pas capable d'aimer sainement un homme, sûrement parce qu'on ne m'a jamais montré l'exemple, depuis mon plus jeune âge, je maudis les hommes, à commencer par mon père. Alors il est évident que je m'accroche au premier venu m'accordant un minimum d'attention, mais Elio...

Elio ne m'a pas juste donné un peu d'attention.

Il a fait attention à mon corps, à mon consentement.

Il a calmé mes crises d'angoisse.

Il a calmé mes cauchemars.

Il s'est confié à moi, et moi à lui...

À cause de lui, ou plutôt grâce à lui, je déteste un peu moins les hommes.

Je suis en train de me rendre compte que je lui ai livré toutes mes faiblesses, il sait tout de moi. Mais qu'est-ce qui se passe ensuite ? Nous sommes censés vivre heureux jusqu'à la fin de nos jours ? Toutes ces questions tournent en boucle dans ma tête.

Quand la sonnerie de mon téléphone me sort de mon enfer personnel.

- Allô ? Je parviens à articuler.

- Salut April, c'est simplement pour te dire que je viendrais te chercher vers 20h, c'est bon pour toi ? Me demande Raph.

Il me faut un moment pour comprendre de quoi il parle, quand je me souviens que nous avons une mission de prévu ensemble ce soir.

- Oui, oui pas de soucis.

- Parfait, à ce soir alors.

Je raccroche en soupirant. Je n'ai clairement aucune motivation, mais il va bien falloir que je me décroche de ce canapé.

OBSESSION - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant