Chapitre 27

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La première chose dont Marius eut conscience en se réveillant, ce fut que le jour était levé depuis un petit moment. Il faisait encore sombre sur Paris, mais son horloge interne lui indiquait qu'il ne devait pas être loin de midi.

Peut-être un peu plus.

Il n'avait pas dormi pendant aussi longtemps depuis des années, son esprit en ébullition le maintenant éveillé même lorsque l'épuisement refermait ses griffes sur lui. Dès l'aube, il sautait du lit et n'y retournait pas avant d'être incapable de lire ou d'écrire tant il était fatigué.

C'était si étrange qu'il mit un instant à réaliser qu'il n'était pas seul dans son lit. Et ça, c'était plus qu'inhabituel. C'était inédit.

Marius avait partagé les draps de bien des femmes au cours de sa vie, mais pas une seule fois il n'était resté jusqu'au lendemain. Ce n'était pas quelque chose qu'il appréciait, pas plus que les conversations superficielles et ennuyeuses que ça entraînait.

S'enfuir comme un voleur était bien plus pratique et consommait beaucoup moins d'énergie. Tout ce qu'il avait à faire, c'était de rester silencieux et tout se passait bien. De toute manière, aucune de ses partenaires n'en attendait plus de lui que ce qu'il était capable de donner.

Pourtant il était enroulé autour d'elle comme un poulpe, le nez plongé dans des cheveux propres qui sentaient délicieusement bon la lavande et quelque chose d'un peu plus sombre. Il connaissait cette odeur par cœur, comme il savait à qui elle appartenait.

— Sol...

Son murmure ensommeillé fut à peine plus fort qu'un souffle, mais il suffit à ce qu'elle s'agite dans ses bras.

Les jambes emmêlées, Solange lui tournait le dos, collé à lui de la tête au pied. Sa tête reposait sur son biceps et sa natte ne ressemblait plus à grand-chose. Quant à la chemise qu'elle portait... Elle avait fini par s'enrouler autour de sa taille.

Marius déglutit en réalisant qu'elle était aussi nue que lui là-dessous, son érection matinale pressée dans le creux de ses fesses.

Merde.

— Est-ce que tu as glissé une barre dans le fer dans le lit pendant la nuit, ou est-ce que c'est toi que je sens ?

La main calée sous son sein lourd, le médecin ricana avant de plaquer un baiser contre son épaule couverte.

— De l'humour de grand matin ? demanda-t-il. Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de ma Sol ?

— Ce n'est plus le matin.

Il leva les yeux au ciel bien qu'elle ne puisse pas le voir.

— Je te trouve bien pointilleuse.

Le roulement de hanche qu'elle lui offrit fut la chose la plus décadente à laquelle il avait eu le droit cette dernière année. Il le mit au supplice et jeta de l'huile sur le feu en même temps.

Marius durcit son étreinte sans s'en rendre compte, s'accrochant à Solange de toutes ses forces pour réfréner l'instinct qui lui disait de lui écarter un peu plus les cuisses et de se glisser au sein de son corps doux et chaud. Ce serait un jeu d'enfant dans cette position.

Les dents serrées à s'en briser les molaires, il plongea ses doigts dans sa chair, juste contre l'os de son bassin, pour la maintenir en place. Si elle continuait de bouger, il allait perdre le contrôle et elle ne méritait pas ça.

— Attention, chérie, haleta-t-il. J'ai besoin de quelques minutes pour que ça redescende.

Voire une heure ou deux avec l'effet qu'elle lui faisait. Combien de fois avait-il dû réarranger sa verge pour ne pas brusquer son innocence ces dernières années ? C'était devenu une habitude et il pouvait généralement oublier la gêne au bout d'un moment.

Vivamus, Moriendum EstOù les histoires vivent. Découvrez maintenant