Chapitre 20

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La dernière chose à laquelle Marius s'était attendue en rentrant après avoir abusé de tout ce que l'humanité avait pu créer de bon avait été de retrouver Solange dans la crypte. Crypte qui aurait dû être fermée à clés.

Une main crispée sur cette putain de porte qui n'aurait jamais dû s'ouvrir, il dévisagea la femme qui lui faisait face.

Elle exsudait la peur par tous ses pores, ses beaux yeux verts écarquillés. Les mains crispées sur sa robe, elle recula d'un pas, sa botte glissant sur le rebord irrégulier.

— Sol !

Le médecin se jeta en avant, la rattrapant par le bras une seconde avant qu'elle fasse une chute qui lui aurait probablement couté la vie. Les escaliers ne pardonnaient jamais, encore moins quand ils étaient en pierre.

Son épaule percuta durement le mur, lui tirant un grognement alors qu'il attirait Solange à lui. Il parvint à lui épargner une partie du choc, mais le cri que la perte d'équilibre lui tira le rendit salement meurtrier.

S'il y avait eu quelqu'un à tuer à cet instant précis...

Un bras enroulé autour de la taille de la jeune femme, il la porta jusqu'en haut, là où le sol n'allait pas se dérober sous leurs pieds. Il pouvait faire face à ses cris, à ses reproches, mais certainement pas à une blessure.

Tout sauf voir la moindre égratignure sur son corps parfait.

Des ongles courts s'enfoncèrent dans sa peau à travers sa chemise. Ils n'étaient définitivement pas assez longs pour le faire saigner, ou entamer le tissu, mais il les senti. Solange s'était accrochée à lui comme un chaton paniqué.

Par chance, il n'y avait personne dans le couloir, mais il plaqua sa main libre sur sa bouche à l'instant où elle tenta de dire quelque chose.

— Pas ici ! gronda-t-il à son oreille. Je vais te relâcher, tout va bien.

Jamais il ne lui ferait de mal. S'il y avait bien une chose dont elle pouvait être certaine, c'était qu'il ne lèverait jamais la main sur elle.

Pas même maintenant qu'elle avait découvert un de ses plus gros secrets.

Les pieds battant dans le vide, Solange s'agita comme une furie. Elle parvint à lui décocher un coup dans le mollet, et même à lui mordre la paume, le tout en couinant de toutes ses forces.

Nom de Dieu, elle avait de la voix !

Malgré l'alcool qu'il coulait généreusement dans ses veines, Marius réagit au quart de tour. Son érection pressa contre les boutons de son pantalon, collée au cul divin de Sol. Elle ne cherchait pas à l'exciter, mais il avait toujours été un chasseur.

Plus elle chercherait à le fuir, plus il aurait envie de la traquer, d'enfin pouvoir lui apposer sa marque.

Il dut serrer les mâchoires à s'en briser les molaires pour éviter de la mordre. C'était bien la dernière chose qu'elle devait vouloir, qu'importe combien il en crevait d'envie. Plonger les dents dans sa chair pour en faire couler le sang n'était définitivement pas une bonne idée.

Bien trop vite à son goût, ils arrivèrent dans son appartement. Il n'y avait qu'une seule entrée, et donc une seule sortie. Marius s'y adossa immédiatement après l'avoir relâchée.

— Qu'est-ce que c'est que ça ? hurla Solange en se retournant pour lui faire face. Qu'est-ce que tu as fait à ces gens !

Oh, il était dans la merde, et pas le genre dont il pouvait s'extraire avec quelques mots doux et une courbette. Rien de ce qu'il pourrait faire ou dire ne parviendrait à lui faire oublier ce qu'elle avait vu là en bas.

Vivamus, Moriendum EstOù les histoires vivent. Découvrez maintenant