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Ibrahim- *doucement* j'ai enfin un papa...

- ta dis quoi petit ?

Il a pas osé répéter.

Et oui petit bonhomme, ta enfin un papa.

- fait moi un bisous.

Il m'a fait un bisous et il a couru en direction du salon. En attendant, je suis allé dans ma chambre sortir une valise puis dans la sienne pour la remplir.

Maillot du Manchester, elle est sérieuse Ayah ? Ça je mets pas dans la valise.

Ibrahim est revenu quelques minutes plus tard dans ma chambre et il m'a tendu une feuille.

- C'est pour moi ?

Il a fait oui de la tête, j'espère qu'il m'a pas fait un vieux dessin de merde parce qu'entre nous, flemme.

J'ai pris la feuille et il y avait marqué une phrase.

« Maman me manque ».

En vrai, il y avait plutôt écrit « maman meu mank » mais j'ai traduis.

J'ai relu plusieurs fois et je l'ai regardé désolé.

- Je sais mon petit gars, tu l'as reverras bientôt je te promets.

Il est venu me faire un câlin et je l'ai serré fort, comme si c'était mon fils.

En réalité, je ne sais même pas si il la reverra un jour, c'est pas que difficile pour lui...

Pdv Ayah

Je m'étais baladée dans l'hôpital et j'avais trouvé une sorte de salle commune où il y avait pratiquement personne. Cette salle comportait un canapé, des tables et une télé. C'était bien pour lire ou autre.

Alors, après avoir pris une bonne douche, m'être coiffée et maquillé rapidement pour ressembler à quelques choses, je suis allée m'installer calmement dans cette salle.

Je me suis posée sur une des tables et j'ai sorti ma feuille, mon stylo et mon enveloppe pour écrire la lettre du jour.

« Ibrahim, aujourd'hui ils m'ont emmenés dans un hôpital psychiatrique, ah si tu voyais ça. Ils me prennent pour une folle, c'est vraiment de ça que j'ai l'air ? Je ne sais même plus qui je suis, ils me font douter de moi. Je t'avoue que depuis que tu n'es plus là, ma vie n'a pas de sens »...

J'ai levé les yeux pour réfléchir à ce que j'aurais pu écrire quand j'ai vu un mec venir se poser en face de moi.

Il m'a jeté un coup d'œil avant de poser les yeux sur sa feuille. Il n'avait pas de téléphone, ici on avait pas le droit.

J'ai bloqué en le regardant, il avait tout sauf l'allure d'un fou. Il avait une dégaine de mec de cité avec son ensemble nike gris et c'était un simple rebeu comme nous, comme Faysal.

Je me demandais ce qu'il faisait ici, sans lever les yeux de sa feuille, il a parlé.

Lui- tu peux arrêter de me fixer.

Ayah : « combattre pour abattre » Où les histoires vivent. Découvrez maintenant