Chapitre 26

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« Yvan n'est pas ton père »

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Quelques mois que je connaissais Malika. Cette fille était aussi imprévisible que la pluie, il était pratiquement impossible de deviner ce qu'elle avait en tête ou même de percevoir ses émotions à travers son expression faciale, excepté lorsqu'elle affichait ses fameux sourirs sadiques.

Pourtant en cet instant je pouvais clairement lire ses émotions sur son visage et le large sourire qui s'étirait sur ses lèvres et qui laissait entrevoir ses dents était tout sauf sadique. Il était éclatant, éblouissant, il illustrait à lui seul toute la joie que ressentait ma meilleure amie.

Jamais je n'avais vu Malika avec une expression si joviale, elle était heureuse, ma meilleure amie était heureuse et plutôt que de partager ce moment des plus importants pour elle à ses côtés, j'étais figée sur son balcon en train de la regarder s'amuser.

D'un côté, c'était mieux ainsi.

Je n'allais pas laisser mon manque d'enthousiasme et ma tronche de déterrer incontrôlable contaminer son euphorie.

Je ne voulais pas gâcher sa journée alors j'allais rester loin d'elle et continuer à l'observer rire aux éclats avec Nathan.

- Tu serais mieux en bas avec eux tu ne crois pas ?

Cette voix me disant étrangement vaguement quelque chose me sortit de ma torpeur et quelle vitesse prit mon rythme cardiaque en tombant sur le père de Malika ? Je ne saurais me prononcer dessus.

Le visage illuminé d'un sourire semblable à celui de sa fille, il se positionna à ma droite sans se douter qu'il causait un tsunami dans mon organisme.

« Que fais-tu toute seule ici Emma ?»; interrogea t-il

- Rien ; réussis-je à articuler

- Pourquoi tu n'es pas en bas avec tes amis ?

- J_j_j'allais les rejoindre, je viens de quitter les toilettes ; bafouillai-je le premier mensonge qui me passa par l'esprit

Et d'une certaine manière je ne mentais pas. Je sortais en effet des toilettes et d'une minute à l'autre, j'allais les rejoindre.

Il eût l'air de me croire puisqu'il n'argumenta pas.

Un blanc des plus malaisants s'inatalla dès lors.

Je crois que j'aurais préféré qu'il n'avale pas mon bobard et qu'il continue à me poser des questions.

Avec ce silence je ne savais pas quoi faire.

Si je m'en allais il pourrait deviner que c'est sa présence qui me mettait mal à l'aise et peut-être mal le prendre mais si je restais trop longtemps à côté de lui j'allais faire une bêtise, je le sentais.

- Ma fille t'apprécie beaucoup tu sais ; releva t-il me faisant me retourner une nouvelle fois vers lui, croisant son regard, encore !

Décidément, mon cœur n'était pas prêt de retrouver un rythme normal.

- Je l'apprécie aussi ; répondis-je sans bégayer, miraculeusement

- Et je t'en remercie ; sourit-il

« Pour être honnête, c'est la première fois que Malika se fait une amie. Elle a l'habitude de se méfier de tout le monde et de penser que toute personne qui s'intéressait à elle avait une idée derrière la tête. Pourtant avec toi, je crois que tout s'est fait naturellement et ma fille a une confiance aveugle en toi, j'ignore comment tu as fait »; lâcha t-il dans un petit rire

Ce que Malika veut Dieu veutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant