Chapitre 29

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« Ce n'est pas grave...»

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Point de vue externe

Quelques heures plus tôt

Deux jours que ses yeux n'avaient rencontré le soleil ni ses rayons.

Deux nuits sans avoir aperçu la lune ni les étoiles.

Quarante-huit heures qu'elle était confinée entre les quatre murs de sa chambre et que le seul être vivant qu'elle voyait était la domestique lorsqu'elle lui apportait de quoi se nourrir et s'hydrater et lorsqu'elle venait débarrasser.

D'ailleurs, des coups contre la porte signalèrent que cette dernière encore là.

Malika ne pipa pas mot, entendant la porte s'ouvrir derrière elle, la domestique n'ayant pas attendu de réponse de sa part pour s'inviter.

La métisse prévoyait entendre la porte à nouveau lui indiquant qu'elle se retrouvait à nouveau seule mais ce fut plutôt la sensation de son lit s'affaissant et une main se glissant lentement sur son épaule.

- J'adore te voir ainsi tu sais ; lui murmura cette voix d'un air espiègle lui provoquant d'horribles frissons

La métisse abaissa son regard sur les fausses ongles parsemées de vernis d'une couleur aussi rouge que le sang et malgré l'envie forte qui la prennait de bouger cette main pour la détacher de sa peau, Malika n'esquissa aucun mouvement, en manque total de force.

« Te savoir seule dans le noir et la solitude me procure une joie que tu ne pourrais soupçonner »; continuait Evelyne de répandre son venin

« Après tout c'est ce que tu mérites »

Un rire sournois, empli de haine et de ressentiment retentit dans la pièce obscure.

« Dis moi, ma chère fille...»; amorça t-elle

« Qu'est-ce que ça fait de savoir que la personne que l'on déteste le plus au monde, que l'on méprise et que l'on désire le plus loin de nous s'avère être la seule famille qu'il nous reste sur terre ?»

Le silence revint, la mère attendant que sa fille ne lui réponde mais les lèvres de Malika ne firent aucun mouvement.

« Après avoir méprisé et insulté ta pauvre mère, qu'est-ce que ça te fait de savoir que je suis la seule que tu as ? Parce que si je n'avais pas voulu qu'il soit dans ta vie tu n'aurais jamais connu Yvan, ton très cher père.»

Evelyne se rapprocha de sa fille, lui encerclant le ventre de ses bras et reposa sa tête sur son épaule.

« Retiens bien cela Malika, sans moi tu es perdue que tu le veuilles ou non, tous les autres viendront et partirons mais à moi tu es reliée par le sang, tu n'as que moi et moi seule »

Son étreinte autour d'elle se faisait de plus en plus forte pendant que Malika laissait silencieusement couler des traînées salées de ses yeux.

« Et tu sais ce qui me réjouit le plus ?», demanda Evelyne sans réellement attendre de sa fille qu'elle lui réponde

Ce qui n'arriva pas...

« C'est de savoir que si je coulais, tu coulerais avec moi, parce qu'au bout du compte, tu auras beau le réfuter et t'accrocher à Yvan ou à ton idiote d'amie, tu me ressembles Malika et tout comme moi, tu es seule »

Les lèvres étirées en un large sourire satisfait, la larme perlante à l'œil, Evelyne se redressa, prit le temps de détacher le chignon de sa fille, inséra sa main dans sa chevelure bouclée et commença à la lui caresser doucement .

Ce que Malika veut Dieu veutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant