Chapitre 25

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« Malika ne partage pas »

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Son regard était neutre, impénétrable, indéchiffrable, imperturbable.

Cinq minutes qu'elle était assise devant moi, cinq minutes qu'elle me fixait sans lâcher un mot.

Cinq minutes que cette table baignait dans un blanc malaisant.

Même le malaise ne savait plus où se mettre.

Une serveuse nous rejoignit un large sourire aux lèvres, sourire qui ne réussit à dissiper la sphère de tension qui entourait cette table.

- Bonjour madame, que puis-je vous serv...

- Laissez nous ; la coupa t-elle sèchement sans détacher son regard vide de ma personne

L'aire confuse, la serveuse ne protesta pas et s'en alla dans un coup de vent.

Evelyne sortit de son sac une enveloppe assez pleine, qu'elle posa sur la table.

« J'avais prévu de donner ça à la batarde pour qu'elle disparaisse aussi vite qu'elle était apparue »; déclara t-elle en désignant l'enveloppe que je l'imaginais à présent contenait des billets de banques

Une somme exhorbitante vue comme elle était remplie.

« Je ne me serais jamais imaginée qu'il s'agissait de l'amie idiote de ma fille, et tu t'imagines bien que ça change la donne.»

- Je ne sais pas de quoi vous parlez ; rétorquai-je

« Vous vous trompez de personne »

- Vraiment ? Dis moi alors, que fais-tu ici Emma ?

Mon nom prononcé par elle eût le dont de m'herisser les poils.

- J'attends quelqu'un, un homme ; tenus-je à préciser

Elle éclata de rire.

- Tu es vraiment naïve, pas étonnant que ma fille parvienne à te manipuler à sa guise

- Malika est mon amie ; répliquai-je aussitôt

- Si tu le dis ; balaya t-elle

« De toute façon, ce n'est pas la raison de ma présence ici. Dis moi Emma, »

Elle avança dangeuresement son buste et posa ses mains sur les miennes sur la table.

Comme si j'étais figée, tétanisée sous son regard ténébreux, je ne fis aucun mouvement pour me libérer.

« Tu croyais réellement que tu allais rencontrer ton père ?»

Mon sang se glaça.

« Tu croyais que ton père allait venir, que vous alliez discuter et que vous alliez fonder une famille ?»

Mon souffle se faisait de plus en plus court, l'impression d'avoir un poids qui pressait contre ma poitrine, m'empêchant d'inspirer.

La respiration haletante, le regard perdu dans ses noirceurs profondes, je pensais que j'allais m'effondrer jusqu'à ce qu'elle n'ôte sa main et ne se recule.

Je lâchai un fort soupire.

« Tu fais vraiment pitié, ce n'est plus de la naïveté à ce stade, c'est une maladie. »

Je ne pipai pas mot, mon esprit étant confus et je n'arrivais même plus à réfléchir.

« C'est avec moi que tu écrivais »

Ce que Malika veut Dieu veutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant