Chapitre 4 :

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Charlotte :
Monaco, 13h45, vendredi 10 juin 2022

Plus d'une semaine s'est écoulée depuis la soirée karaoké, et je n'ai toujours pas oublié ce moment. J'avais l'impression de revivre ma jeunesse, lorsque je passais des soirées entières à chanter avec mes amis. Les pilotes étaient tous très sympathiques et accueillants, et nous avons rapidement trouvé des points communs. Nous avons parlé de nos passions, de nos voyages, et même de notre travail. J'ai eu l'impression de les connaître depuis toujours.

Ce soir, je vais retrouver Maïna à l'école. J'ai hâte de la serrer dans mes bras et de passer ce week-end avec elle.

Mais mon bonheur est teinté de tristesse. Je sais que je ne pourrai la garder que deux jours, et que je devrais la laisser repartir dimanche soir. Cette séparation est toujours difficile pour moi, et je ne peux m'empêcher de me demander si je ne suis pas une mauvaise mère.

J'ai envie de m'enfuir très loin avec elle, mais je sais que ce serait égoïste. Je ne peux pas la séparer de son père, et je ne veux pas qu'elle souffre.

Il y a quelques mois, j'ai redemandé un procès pour récupérer sa garde. J'étais convaincue que j'allais gagner, mais ça ne s'est pas passé comme prévu. J'ai été dévastée et j'ai finalement décidé d'abandonner.

C'est peut-être mieux pour elle. Elle est heureuse avec son père, et je ne veux pas la perturber.

J'ai encore du mal à accepter la situation, mais je vais essayer de me concentrer sur les moments que je passe avec ma fille. Je veux lui montrer combien je l'aime et combien elle compte pour moi.

J'espère encore qu'un jour, je pourrai la garder avec moi tout le temps. Mais en attendant, je ferai tout pour être la meilleure mère possible, même si je ne la vois pas souvent.

Charlotte;
Monaco, 16h00, vendredi 10 juin 2022

Je m'active pour me préparer en un éclair, sachant que ce week-end est spécial avec Maïna à mes côtés. Avant de la récupérer à l'école, je décide de faire une course rapide pour remplir le frigo et les placards qui ont été négligés. En l'absence de ma fille, les provisions se sont épuisées, car mes habitudes alimentaires deviennent plus légères. C'est étonnant de voir à quel point nos vies sont façonnées par la présence de nos proches.

Charlotte;
Monaco, 17h00, vendredi 10 juin 2022

L'instant tant espéré est enfin arrivé. Maïna sort de l'école, son visage rayonnant, ses yeux brillants d'anticipation. Deux longues semaines se sont écoulées depuis notre dernière rencontre. J'ai compté chaque jour, chaque heure, chaque minute de cette séparation, et maintenant, le moment de la réunion est là.

Elle traverse les portes de l'école, son petit sac à dos sautillant sur ses épaules, son uniforme impeccable. Puis, soudain, je la vois. Maïna, ma fille bien-aimée, se tient là, son sourire radieux éclairant la cour de récréation. Mon cœur s'emballe de joie. Ses jambes se mettent à courir d'elles-mêmes, ses petites chaussures rebondissant sur le sol.

"Mamann!!" s'exclame-t-elle en se jetant dans mes bras. Mes bras l'enveloppent tendrement, et je sens tout l'amour que j'éprouve pour elle dans cet instant. Pour moi, c'est comme si le monde entier s'était illuminé. Je la serre plus fort, sentant la chaleur de son étreinte, les larmes de joie aux coins de mes yeux.

Toutes les émotions qui ont tourbillonné en moi pendant ces deux semaines se déversent maintenant. Les larmes coulent doucement sur mes joues, mais ce sont des larmes de bonheur. J'ai retrouvé ma fille, et rien d'autre ne compte en ce moment.

Après ces retrouvailles émouvantes, Maïna et moi marchons main dans la main jusqu'à la voiture. Elle parle sans arrêt, me racontant tout ce qui s'est passé à l'école, les amis qu'elle a retrouvés, les dessins qu'elle a faits. J'écoute avec un sourire bienveillant, chaque mot renforçant le sentiment de manque que j'ai ressenti ces dernières semaines.

Le cœur à 300 à l'heure Où les histoires vivent. Découvrez maintenant