Le cœur à 300 à l'heure

Chapitre 22 :

Charlotte;
Singapour, 19h02, dimanche 2 octobre

Ce soir, en célébration du grand prix de ce week-end, nous avons décider d'aller dîner au restaurant. Pour ma part, je choisis un style décontracté avec un jean ample et un top noir. Bien que j'aie pris quelques kilos ces dernières semaines, cela ne se remarque pas encore, donc je préfère éviter de porter une robe.

Je prends place à côté Kika et Daniel, avec Lando en face de moi. Fidèle à mes habitudes, je me décide pour une salade au moment de commander. C'est une sorte d'addiction culinaire que je n'arrive pas à contourner, même lorsque les options sont nombreuses.

Au moment où nos plats sont servis, la portugaise s'approche de moi discrètement, chuchotant avec un sourire malicieux :

"Norris te dévore des yeux." Intriguée, je lève doucement la tête et me retrouve face aux yeux du britannique.

Cependant, loin de l'expression attendue, son regard est empreint de tristesse et de déception, créant une atmosphère lourde d'émotion qui me transperce le cœur. Ce n'est pas la lueur attendue d'un intérêt romantique, mais plutôt une fenêtre ouverte sur des sentiments plus complexes. Un échange silencieux s'établit entre nos regards, laissant place à une énigme émotionnelle qui pique ma curiosité et alimente une inquiétude naissante.

La lourdeur du regard de Lando devient insupportable, laissant planer des émotions complexes. Incapable de continuer à jouer la carte de l'indifférence, je décide de m'éloigner de la table. La terrasse du restaurant offre un répit bienvenu, laissant derrière moi les bruits de la soirée animée.

Une fois dehors, j'allume une cigarette pour me donner une excuse de m'évader un moment. La fumée se mêle à mes pensées turbulentes. Cependant, la quiétude est de courte durée. Le pilote apparaît à la porte de la terrasse et s'approche sans dire un mot. Son regard croise le mien, mais cette fois, il y a quelque chose de différent, comme une compréhension partagée.

Sans attendre, il s'appuie à côté de moi contre la rambarde. Un silence pesant s'installe, jusqu'à ce qu'il décide de briser le mutisme.

"À quoi t'as servi ta cure si tu continues de fumer?" Il lance presque l'accusation d'un ton qui me déplaît profondément.

"De quoi je me mêle," je réplique, expulsant la fumée tout en détournant rapidement mon regard du sien. Mais il ne se laisse pas démonter, arrachant la cigarette de mes doigts pour l'écraser sur la rambarde.

"Mais qu'est-ce que tu veux à la fin, Norris?" Je m'écrie, haussant la voix, exaspérée par cette confrontation inattendue. Les tensions qui planent entre nous semblent exploser, laissant un écho palpable dans l'air nocturne.

Lando;
Singapour, 19h30, dimanche 2 octobre

"Mais qu'est-ce que tu veux à la fin, Norris ?" Elle s'écrie, mais je reste impassible, dissimulant toute émotion.

J'aurais aimé avoir le courage de lui dire sur-le-champ que c'est elle que je veux depuis le début, mais à la place, je choisis : "Je veux que tu me parles, Charly." Elle esquisse presque un rire. "Dis-moi ce que je peux faire pour t'aider," je continue, gardant une calme apparent.

"Mais putain, arrête de vouloir m'aider !" Elle crie en se détournant pour retourner à l'intérieur du restaurant. Cependant, je n'en ai pas fini avec elle. J'attrape son bras, la forçant à faire face. "Lâche-moi, tu me fais mal." Je desserre mon étreinte sur son poignet sans pour autant le relâcher.

"C'est quoi ton problème ?" Je demande, haussant légèrement la voix.

"C'est moi qui devrais te poser cette question ! Pourquoi insistes-tu autant pour m'aider ? Pourquoi t'acharnes-tu à vouloir me sauver alors que je suis une cause perdue ? Pourquoi, Lando ?!" Son ton est glacial, et ses mots me font crisser des dents.