Chapitre 9 :

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Charlotte;
Montréal, 13h39, lundi 20 juin 2022

Je me réveille doucement sous les rayons du soleil. En tentant de me redresser, le britannique, dont les bras sont enroulés autour de moi, m'en empêche. À chaque mouvement que je fais, il me serre davantage contre lui, me retenant dans le lit.

Parvenant finalement à saisir mon téléphone, l'écran qui s'allume me fait bondir du lit, provoquant des grognements du pilote à mes côtés. Merde. Des dizaines de messages de Pierre, des appels en pagaille de Charles et Kika.

Il me faut quelques secondes pour réaliser, et une fois la compréhension arrivée, je réveille doucement Lando. "Putain, Lando, on a loupé l'avion," dis-je en lui tapotant le torse, le faisant grogner. Il ouvre doucement les yeux. "N'importe quoi, notre avion est à 11h," répond-il en consultant son téléphone, avant de se redresser brusquement. "Oh bordel !"

Il court vers la salle de bain, et moi, je m'empresse de prendre la carte de ma chambre dans mon sac. Évidemment je ne l'avais pas perdu. Je cours à ma chambre pour rassembler rapidement toutes mes affaires avant de rejoindre la chambre du pilote.

Là, je le retrouve dans la salle de bain. Je me change sans trop penser au fait que nous sommes dans la même pièce, sentant toutefois son regard posé sur mon corps. "Détourne le regard, Norris," lui dis-je. Il hausse les sourcils et sourit. "Tu joues avec le feu, Charly," réplique-t-il en sortant de la pièce, la brosse à dents dans la bouche, et je souris.

Enfilant un ensemble de jogging, je rassemble mes cheveux en un chignon et me brosse les dents, tout en me regardant dans le miroir. Mes yeux sont gonflés des larmes versées la veille, et j'ai les lèvres sèches. Je suis à vomir. Pour reprendre mes esprits, je me passe un coup d'eau sur le visage et me maquille rapidement pour cacher le massacre.

Puis, je sors de la salle de bain et retrouve Lando dans le salon, où il est au téléphone.

"Oui, je sais..." dit-il alors que je m'approche. Lorsqu'il me voit, il met l'appel en haut-parleur. "On s'est endormis tard hier, et on n'a pas vu l'heure."

"Je vais vous brailler la gueule," s'exclame Charles à l'autre bout du téléphone. Lando me lance un regard complice, et nous rions silencieusement.

"On va prendre le prochain avion," annonce Lando entre deux rires.

"Ça te fait rire en plus, abruti," rétorque Charles.
Je retiens un rire, ne voulant pas énerver le monégasque, mais voir la tête de Lando, les larmes aux yeux, ne facilite pas la tâche.

Après quelques minutes de réprimandes de la part de Charles, nous raccrochons et sommes pris d'un fou rire. Une joyeuse cacophonie résonne dans l'appartement. Progressivement, nous nous apaisons et nous lançons dans la recherche de billet d'avion, mais rien n'est disponible avant 19h00 ce soir.

"Tu sais quoi ?" me dit le pilote, et je hausse un sourcil. "On n'a qu'à pas rentrer."

"Hein ?"

"Et si on partait ? Si on prenait des vacances ?" Je souris, trouvant l'idée un peu folle. Il pose ses mains sur mes épaules, plonge son regard dans le mien et demande, "quelle est ta destination de rêve ?"

Après une brève réflexion, je réponds, "le Brésil."

"Très bien, alors on part pour le Brésil." Un rire s'échappe de ma bouche, "je suis très sérieux, Charlotte."

"Mais on ne va pas partir au Brésil, je ne peux pas me le permettre," je lui fais remarquer.

"Il ne me semble pas t'avoir demandé de payer," réplique-t-il malicieusement.

Le cœur à 300 à l'heure Où les histoires vivent. Découvrez maintenant