Chapitre 15 :

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Charlotte;
La Castellet, 14h23, vendredi 21 juillet

En m'approchant des portiques, je scanne mes passes avec une aisance accrue par rapport à il y a quelques semaines. Certes, les tremblements au moment du départ persistent, et un stress constant m'accompagne tout au long de la course, mais la peur s'est dissipée. Désormais, je parviens à venir tout un week-end et à attendre patiemment la fin de chaque course pour féliciter mes amis.

Ce week-end, se déroule le Grand Prix de France, l'homerace de Pierre et Esteban, et je souhaite ardemment qu'ils réalisent une excellente performance sur la piste.

Je me dirige vers l'écurie rouge et m'approche de mon meilleur ami ainsi que de son coéquipier.

"Charlotte ! Je ne m'attendais pas à te voir ici." L'espagnole m'enlace chaleureusement.

"Je n'allais quand même pas manquer mon Grand Prix," dis-je, accentuant le "mon."

Charles me fait la bise, et tous les trois, nous entamons une discussion sur le week-end à venir. Les deux pilotes partagent leurs stratégies, mais je dois avouer que je ne suis pas entièrement convaincu.

Quelques minutes plus tard, je décide de quitter Charles et Carlos pour rejoindre l'écurie Alpha Tauri. Pierre et Kika m'accueillent avec des sourires chaleureux.

"Eh bien, regarde qui vient nous rendre visite ! Chacha, comment ça va ?" s'exclame Pierre, avec son habituelle énergie.

"Ça va bien, merci. Tu es prêt pour le Grand Prix ?" demandé-je, curieuse de sentir l'excitation dans l'air.

"Absolument, on a bosssé dur sur la voiture. On espère décrocher de bons résultats," explique le pilote, confiant.

"Et toi, tu es là pour soutenir une équipe en particulier ?" ajoute Kika avec un sourire en coin.

"Eh bien, j'ai mes préférences, mais je suis surtout là pour voir une course palpitante. Parlez-moi un peu de votre stratégie." Je change de sujet, sachant où veut en venir ma meilleure amie.

"On pense à une stratégie à deux arrêts, mais tout peut changer en fonction des conditions de course," explique Pierre, révélant un plan bien pensé.

"Exactement, il faut rester flexibles. Et toi, tu paries sur qui aujourd'hui ?" La portugaise ne lâche pas l'affaire ce qui me fait rire.

"Je garde ça secret, mais que le meilleur gagne !"

"Tu es allée te faire les ongles ? C'est très joli," lance ma meilleure amie, feignant de ne pas savoir que j'avais pris le temps de me faire une manucure. Elle évoque délibérément le sujet pour me taquiner et me mettre dans une situation quelque peu gênante.

Je souris, comprenant son petit jeu, et joue le jeu à mon tour.

"Oh, ça ? Juste un petit moment de détente," dis-je, faisant mine de minimiser l'importance de ma manucure.

Le pilote et sa compagne rient, provoquant un rougissement sur mes joues, tandis que je m'éloigne en direction de l'écurie orange.

Dans le couloir, Daniel me surprend en surgissant derrière moi. Je sursaute légèrement, puis me retourne en riant.

"Daniel ! Tu m'as fait peur."

Il adopte une pose théâtrale. "Oh, veuillez m'excuser, ma chère, je ne voulais pas effrayer une dame si charmante." Il semble de très bonne humeur, aujourd'hui.

"Flatteur," je réplique, souriante. "Et que se passe-t-il du côté de McLaren ?"

Daniel lâche un petit rire. "Des préparatifs, des ajustements de dernière minute. Mais tu es la bienvenue pour apporter un peu de bonne humeur dans ce monde de course effrénée."

Le cœur à 300 à l'heure Où les histoires vivent. Découvrez maintenant