Chapitre 5:

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Charlotte;
Monaco, 09h34, mercredi 15 juin 2022

Je suis réveillée par mon téléphone qui n'arrête pas de sonner depuis environ 5 minutes. J'ai à peine ouvert les yeux lorsque je décroche, sans même regarder l'auteur de cet appel. La voix de Lando résonne dans le haut-parleur, et son appel m'intrigue. Je me redresse dans mon lit et regarde l'écran. Le numéro de Lando n'est pas enregistré dans mon téléphone, et je me demande comment il a obtenu mon numéro.

"Oh, je te parle !" Sa voix me tire de mes pensées.

"Oui, pardon, je t'écoute," je réponds encore ensommeillée.

"Je disais que j'avais pris des billets d'avion, une chambre d'hôtel et un pass paddock pour que tu viennes voir le Grand Prix du Canada." Ses mots me bouleversent, et je me demande intérieurement ce qu'il a bien pu lui passer par la tête. "Charly ? Tu es toujours là ?"

"Heu... oui... Lando... je ne peux pas venir," je réponds subitement, me sentant submergée par l'anxiété.

"Mais pourquoi ? Charles m'a dit que tu n'avais rien de prévu," maudit soit Charles, pense ma conscience.

"Eh bien, il t'a dit n'importe quoi," je continue de mentir.

"Tu mens, je le sais. Allez, viens s'il te plaît, ça va être trop bien."

"Je suis désolée, Lando, mais je ne peux vraiment pas," je dis en retenant mes larmes pour qu'il ne les remarque pas. Cependant, ma voix se brise, et il reste silencieux un instant avant de continuer.

"S'il te plaît, viens, viens pour moi," ses deux derniers mots provoquent une tristesse profonde, me rappelant instantanément les paroles de mon frère, ses paroles auxquelles je n'ai jamais sur dire non. "Charly?" Lando s'impatiente, et je prends une grande inspiration avant de répondre.

"D'accord," je dis timidement, et j'entends Lando crier de joie.

"Trop bien !!!! Prépare tes affaires, ton avion décolle dans 2h30, je t'envoie tes billets. Bisous, Charly!!" Dit-il précipitamment.

"Attends, quoi ? Dans combien de temps ?!!" Il raccroche rapidement sans répondre.

Je me lève rapidement de mon lit, mon cœur battant la chamade, et cours chercher ma valise pour la remplir. Mon regard se perd parmi les vêtements étalés devant moi, hésitant sur ce que je devrais emporter. Après quelques minutes d'indécision, je finis par sélectionner quelques tenues, essayant de les assortir au mieux. Mon esprit est en ébullition, tourbillonnant avec des questions sans réponses. Pourquoi je fais ça ? Pourquoi je me laisse encore entraîner dans cette histoire ?

Le stress commence à monter, et je sens un nœud se former dans ma gorge. Tout les souvenirs me reviennent en mémoire, de manière brisé et inévitable. Les pneus crissant sur le bitume, les cris de douleur qui résonnent dans mes oreilles comme un écho persistant, les visages paniqués des personnes autour de moi. Ce silence lourd et oppressant, comme si le monde s'était figé à ce moment.

Je lutte pour contenir les larmes qui menacent de couler le long de mes joues. Ma respiration devient saccadé, et je sens un poids écrasant sur ma poitrine. Pourtant, je prends une grande inspirations, essayant de chasser ces souvenirs douloureux qui refont surface.

J'enfile rapidement un jogging beige, suivi du pull qui va avec. Mon reflet dans le miroir me renvoie un visage marqué de cernes et de fatigue. Mes yeux ont perdu leur éclat, et mon teint est pâle. Les images de la dispute avec Noah, il y a une semaine, me hantent. Depuis ce jour, je n'ai pas beaucoup dormi, mes pensées tournant en boucle autour de nos mots durs échangés. J'essaie de garder mon calme, de ne pas laisser mes émotions me submerger. Je prends une profonde inspiration, comme à mon habitude, essayant de me convaincre que j'ai besoin de ce voyage pour m'éloigner de tout ce qui me pèse.

Le cœur à 300 à l'heure Où les histoires vivent. Découvrez maintenant