Chapitre 1

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Lyna

Je rigolais d'une blague que venait de faire mon meilleur ami Ben, perché sur une estrade bleu marine pendant que le couturier se concentre sur l'ourlet de son pantalon. A cet instant, son père, le Roi des Etats-Unis d'Auradon, pénètre dans le luxueux salon au bras de sa femme, Belle.

— Comment est-il possible que tu sois déjà couronné le mois prochain ? Tu es encore un bébé, entonna ce dernier d'un ton joyeux.

— Il va avoir seize ans, très cher, ricana son épouse.

Le couple royal marchait avec prestance jusqu'à arriver à la hauteur de leur fils.

En voyant ses parents arrivés bras dessus bras dessous, Ben déclare :

— Salut Papa. Coucou Maman.

— Seize ans ? C'est beaucoup trop jeune pour être couronné roi. Je n'ai pas pris une seule bonne décision avant mes quarante-deux ans. Plaisante le roi en presque retraite.

— Tu as décidé de m'épouser à vingt-huit ans, se vexa Belle.

Pour continuer dans sa blague, le père de mon ami continua :

— Mais c'était soit toi soit Madame Samovar.

Comme à son habitude, notre cher roi charriait sa femme et, comme à notre habitude, nous riions tous deux sous cape. Ben essaie de se diriger vers ses parents mais est retenu par le couturier qui s'affairait toujours sur l'ourlet de son pantalon.

— J'ai déjà choisi ma toute première proclamation.

A ces mots, l'ambiance s'alourdit d'un coup. Tout le monde dans la salle était surpris et pendu à ses lèvres.

— J'ai décidé que tous les enfants qui vivent sur l'Île de l'Oubli auraient le droit de s'installer à Auradon.

Quand nous entendons l'idée du futur roi, la mâchoire nous pend, tellement nous sommes tous les trois surpris ses parents et moi. Malgré notre expression désapprobatrice et choquée, Ben décide de poursuivre :

— A chaque fois que je vois cette île, j'ai l'impression qu'on les a abandonnés.

— Les enfants de nos ennemis jurés ? Demande la Bête, sortant de sa transe. Je voyais qu'il se retenait de s'énerver pour ne pas, plus tard, regretter ses paroles. Ils vivraient parmi nous ?

— On en ferait venir que quelques-uns au début. Un petit groupe de ceux qui ont le plus besoin de notre aide. Je les ai déjà choisis.

— Ah bon ? S'impatienta le roi, trouvant que l'idée était des plus mauvaises. Et j'étais totalement d'accord avec lui.

Faire venir ces inconnus élevés sur cette île où l'ordre est un concept inconnu ? Où lui est venue cette idée ?

— Toi aussi je t'ai donné ta chance, le défend la reine. Qui sont leurs parents ? Poursuit-elle en se tournant vers son fils qui semblait appréhender la réaction de ses parents.

— Cruella d'Enfer, Jafar, la Méchante Reine et Maléfique.

Au fur et à mesure que Ben énumère les noms des monstres qui ont gâché des vies d'habitants d'Auradon, même sa mère commençait à laisser transparaître son scepticisme.

— Maléfique ? Il n'y a pas pire méchant sur cette île ! hurle notre souverain.

— Papa écoute au moins mes argu...

Cette fois, la Bête entra dans une colère noire et ne permit pas à son fils de terminer sa phrase, refusant d'entendre un mot de plus à ce sujet.

— Je ne veux pas en entendre parler ! Ils sont coupables de crimes innommables.

Haine contre leurs descendants Où les histoires vivent. Découvrez maintenant