Chapitre 4

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Carlos

Notre premier cours de la matinée est le cours de bonté organisé par la Bonne Fée.

— Si quelqu'un vous confie un bébé en pleurs, que faites-vous ? Première proposition : vous lui jetez un sort. Deuxième proposition : vous l'enfermez dans une tour. Troisième proposition : vous lui donnez le biberon. Ou dernière proposition : vous lui arrachez le cœur.

Voyant que personne ne répond, la professeure poursuit :

— Mal ? Connais-tu la réponse ?

— Facile, je lui donne un biberon.

Elle est loin d'être celle dotée du plus de bonté mais elle est la meilleure dans cette matière. Nous en sommes tous les trois étonnés.

— Tu es trop forte Mal. T'assures.

— Il faut juste prendre la réponse la moins amusante, nous explique-t-elle.

— Ah... mais c'est facile alors !

— Et parfaitement logique vu que c'est un cours de bonté.

Une petite fille entièrement vêtue de bleu passe entre Mal et moi en gloussant comme une jeune dinde qui aurait peur.

— Bonjour ma chérie, lance la fée à la jeune fille avec une tendresse que je devrais trouver dégoûtante si elle ne me rendait pas jaloux de ne jamais avoir entendu quelqu'un me parler de cette façon.

— Il faut que tu signes l'autorisation de finir les cours plus tôt pour le couronnement.

— Tout le monde se souvient de ma fille Jane ?

— Maman, non ! Chuchote la petite, effrayée de nous voir.

Cette idée me vexe, nous n'avons pas la rage non plus, et nous ne sommes pas des chiens mangeurs de jeunes filles, ni de jeunes garçon ou de qui que ce soit d'autre !

— N'aie pas peur. Jane, je te présente les nouveaux.

— Salut, murmure-t-elle timidement, tout en regardant le sol. Ne faites pas attention à moi. Comme avant.

Et le cours se poursuit, ennuyant comme le baratin de Mal sur comment rendre fiers nos maudits parents. Ensuite, comme nous l'a recommandé la fée, nous allons sur le terrain de sport où nous allons jouer au hockey sur gazon.

Le coach siffle puis nous attribue notre rôle dans l'équipe pour l'entraînement d'aujourd'hui :

— Jay, Ben, en attaque. Chad, tu es en défense. Taylor, tu es le tireur. Eh ! Eh ! Eh toi le garçon perdu ?

C'est à moi qu'il parle ? Apparemment oui vu la manière dont il me désigne sévèrement du doigt.

— Met ton casque, dépêche-toi et sors de la zone rouge. Allez !

Quelle zone rouge ? Qu'est-ce qu'il me raconte ? Sa logique a dû partir avec ses cheveux parce qu'il n'y a pas de zone rouge.

— La zone rouge, quoi ?

— Tu prends ton casque et tu le mets sur ta tête.

Merci du conseil Einstein, je ne m'en serais jamais douté. Qui à part un génie, et je ne parle de la drôle de créature bleue qui a traumatisé Jafar, aurait l'idée de mettre un casque sur sa tête ?

L'entraineur me redésigne du doigt puis montre ses pieds.

— La zone rouge, petit.

D'accord je vois, il doit parler de la pelouse teinte en rouge sur laquelle je marche.

De nouveau, j'entends le coach siffler, annonçant le début du match d'entrainement. Quand Jay arrive vers moi après avoir mis tout le monde à terre, je prends peur et le supplie de ne pas me sauter dessus. Je suis effrayé au point de lancer ma crosse puis mon bouclier en essayant de me défendre de sa force et sa détermination surhumaine. Sans que ça n'étonne personne, son équipe nous lamine. Le coach siffle de nouveau après que Jay a marqué son dernier but :

— Toi ! Tu viens tout de suite, hurle-t-il en désignant mon ami.

Il va passer un sale quart d'heure. Mais bon il a l'habitude et a dû voir pire avec son père. Seulement, les deux ont étrangement un immense sourire scotché au visage.

Quand nous sommes tous réunis autour de lui, notre entraîneur félicite encore une fois Jay :

— C'était quoi ça ? Je vais te dire ce que c'était : du talent à l'état brut. Viens me voir plus tard, je te montrerais un truc que tu n'as jamais vu, les règles du jeu ça s'appellent.

Ensuite, il se tourne vers moi, son sourire disparaît instantanément quand il me demande :

— Faire partie de la fanfare ça te plairait ?

D'accord... j'ai compris le sous-entendu. Merci pour votre délicatesse Monsieur, pensais-je.

Puisque Jay se moque de moi, Ben lance :

— Je vais l'entraîner.

Je devrais le remercier mais je sais je me sens honteux d'être pris en pitié comme ça. Moi qui voulais faire bonne impression ici, c'est raté. Contrairement à Jay qui a époustouflé tout le monde.

— Si tu insistes, répond le coach malgré qu'il n'ait aucun espoir de réussite à mon sujet.

Et puis c'est reparti, la torture recommence... Super ! Je n'aurais jamais dû suivre Jay ici. C'est son monde, son talent, pas le mien. Et ça ne le sera jamais. Même avec tous les efforts de Ben et toutes les formules magiques imaginables. Aucun entrainement, aucune remise à niveau ne me permettra d'être aussi doué que ces garçons. Je suis un bébé à peine sorti du berceau à côté de tous ces mecs baraqués. Et les ricanements de Jay n'aident vraiment pas.

Lyna

La journée avance, midi sonne. Je rejoins donc Ben pour qu'on mange ensemble. Seulement, comme toujours, Audrey gâche tout par sa présence.

— Coucou mon Beninounet d'amour.

Je n'en peux plus qu'elle le colle comme ça. Tout ce qu'elle attend de lui c'est qu'il lui offre le trône et l'aide à devenir reine des Etats-Unis d'Auradon. Pendant qu'ils roucoulent comme des pigeons, je m'enfuis le plus discrètement possible dans le but de rejoindre Jane. Malheureusement, elle est avec les sosies d'Yzma et de Marge Simson, Evie et Mal. En me voyant arriver puis repartir, la fille de la Marraine la Bonne Fée m'appelle :

— Viens manger avec nous Lyna.

Contrainte par mon amie et n'ayant pas envie de retourner avec Ben qui était mon seul autre ami, je m'assoie à contrecœur à côté de Jane.

— Salut Lili. Me lance Mal avec un sourire hypocrite.

— Salut, Mal. J'espère que tu vas bien, lui répondis-je de la même manière avant de discrètement lever les yeux au ciel.

Le repas s'écoule malheureusement terriblement lentement. Pour embellir ce moment où je suis bien évidemment très heureuse, les deux autres enfants de Méchants rappliquent. Super... Il ne manquait plus que ça.

Celui aux cheveux blancs s'installent en face de moi, son ami à côté entre la fille aux cheveux bleus et le petit face à moi. Ce qui m'agace d'autant plus est le fait qu'il entame la conversation avec moi comme si de rien n'était :

— Mon nom est Carlos. Et toi, comment tu t'appelles ?

— Lyna.

— Et de qui tu es la fille ?

Je lui lance un regard noir, ma mâchoire se serre.

— De Jasmine et Aladdin. Tu sais les deux Indiens que le père de ton ami a attaqué. Et ta mère est comme eux, un monstre cruel. Donc ne t'approche pas de moi. Tu dois être comme tes parents et ceux de tes amis. Et ne pense même plus à me parler. Compris ?

— T'inquiète pas, tu m'en as coupé l'envie.

Ayant déjà fini mon repas et ne souhaitant pas continuer à lui parler. Surtout à lui : Jay. Je quitte la table et me rue dans les couloirs pour lui échapper. Les cours se terminent, je rejoins mon casier et quand je m'arrête, j'entends la voix de Ben qui parle à une fille. 

Haine contre leurs descendants Où les histoires vivent. Découvrez maintenant