Chapitre 3

349 15 3
                                    

Carlos

Il fait nuit noire... Nous sommes devant le musée et le stresse commence à s'emparer de mes entrailles. A part voler des babioles insignifiantes je n'ai jamais rien fait de grave. J'ai peur que nous soyons renvoyés sur l'Île si on se fait prendre la main dans le sac. Ce serait un cauchemar. Revoir ma mère alors qu'on a échoué, être détester par toute les enfants de méchants parce qu'on n'a pas réussi à les venger alors qu'on en avait la possibilité. Il faut qu'on trouve la baguette et que personne ne nous voit même si quand ce sera fait et que le personnel du musée se rendra compte de sa disparition, nous serons forcément accusés. Seulement, il sera trop tard, le temps de réussir à le prouver, nous aurons déjà réussi notre coup.

Grâce à son miroir magique, Evie nous guide jusqu'à une porte transparente où nous pouvons voir un gardien qui regarde les différents écrans face à lui. Premier obstacle.

— C'est le rouet de ta mère.

— Ouais, ça fait assez ringard, ricanais-je à la vue de cet objet autrefois grandiose mais qui n'est plus qu'un inoffensif bibelot sur une minuscule estrade.

— Il est magique, il n'a pas besoin d'avoir l'air effrayant, lança la fille de la créatrice de l'objet maléfique, vexée que le rouet de sa mère soit si peu pris au sérieux par ses acolytes.

Finalement, à l'aide d'une formule du livre de sort que tient Mal, le gardien se pique le doigt sur la pointe ensorcelée et, comme Aurore avant lui, sombre dans un sommeil profond. La seule différence entre les deux est que la Belle au bois dormant ne faisait certainement pas le bruit d'une armée de tracteur en marche.

— Qu'est-ce qui a l'air ringard maintenant ? Nous nargue-t-elle.

Seulement, son succès ne dure pas longtemps car, lorsqu'elle essaie d'ouvrir la porte, celle-ci reste verrouillée.

— Reculez et admirez, entonne fièrement Jay, le plus sportif de nous quatre. Il recule, près à enfoncer la porte quand celle-ci s'ouvre, grâce au sort lancé par Mal. Finalement, Jay finit par terre, son dos se fracassant sur le carrelage brun.

Les deux filles ricanent pendant que je l'aide à se relever. Nous passons silencieusement devant le gardien puis courons au premier étage. Un panneau indique que nous nous dirigeons vers « la galerie des méchants ». Ce n'est pas là qu'est censé être ce que nous cherchons mais je suis mes amis jusqu'à ladite salle. Prendre cette direction est illogique puisque la propriétaire de la baguette, la marraine la Bonne Fée, n'est pas classée comme étant méchante, loin de là. Lorsque nous nous arrêtons, nous voyons des statues de nos parents exposées dans la grande salle.

— Maman ?

— Il assure mon père.

— Je n'oublierai plus jamais la fête des mères, c'est juré.

Tout le monde semble déconcerté de voir sa mère ou son père ici, exposé comme une œuvre d'art dans ce musée.

— Bon... la baguette n'est pas là. On se bouge, nous coupe Jay dans nos réflexions.

Je cours à la suite de Jay et Evie me suit. Voyant que Mal ne nous a pas suivi, son amie fait demi-tour la chercher pour vérifier qu'elle va bien.

Nous arpentons les différents couloirs en long, en large et en travers. Je commence à fatiguer et à perdre espoir quand j'entends la voix d'Evie résonner :

— J'ai trouvé la baguette.

Nous suivons tous Evie jusqu'à apercevoir la fameuse baguette. Elle est en lévitation dans un champs de lumière bleue. Nous sommes tous émerveillés à la vue de cette magie qui sera bientôt en notre possession et nous donnera la fierté de nos géniteurs. Jay commence à se baisser pour passer sous la barrière mais Mal l'interrompt :

— Jay, non !

Sans entendre son interdiction, le voleur décide quand même d'essayer de dérober la baguette.

— Non. Non ! Ne fait pas ça, insiste-t-elle.

Et la fille de Maléfique avait raison de le mettre en garde car, dès qu'il entre en contact avec la lumière bleue, il est propulsé par ce qui était en réalité un champ de force et se retrouve à terre. En plus, une alarme assourdissante se déclenche.

— Un champ de force et une sirène d'alarme ?

— Je trouve que c'est un peu excessif quand même. Répond le déclencheur de notre surdité prochaine.

— Allons-nous-en, commande Mal.

Nous la suivons tous le plus vite possible mais le son atroce de cette sonnerie nous ralentit. Lorsque nous sommes dans le hall, le téléphone sonne et je décide de répondre dans la précipitation :

— Allô ?

Une voix masculine me répond depuis l'autre bout du fil.

— Bonjour Monsieur, vous pourriez nous dire pourquoi l'alarme sonne-t-elle ?

— Oui, accordez-moi une petite seconde.

— Tout se passe bien ?

Entre-temps, je réussi à désactiver l'alarme.

— Oui oui, fausse alerte tout va bien. C'est un disfonctionnement dû au microprocesseur LN714 sur la platine d'expérimentation. Lis-je sur le papier à côté du poste fixe du téléphone.

— Alors tout va bien. Répond joyeusement mon interlocuteur. Je vais pouvoir retrouver ma femme.

— Oui, bonjour à votre femme.

Puisque je prends du temps, les autres m'appellent, pressés et insistants :

— Carlos !

— Me remerciez pas surtout. Je viens de vous sauver la mise là.

Personne ne répond à ma raillerie. Je réussis enfin à les rattraper. Nous courons le plus rapidement possible pendant que Mal se lamente :

— C'est malin Jay, du coup on va devoir aller en cours demain.

Nous rentrons dans notre dortoir avec Jay et sans même me changer, je me laisse emporter par un sommeil largement mérité. La seule pensée qui s'insinue dans mon esprit sans que je puisse l'empêcher est que nous avons échoué. Et même si je ne devrais pas, j'en suis étrangement soulagée. 

Haine contre leurs descendants Où les histoires vivent. Découvrez maintenant