Chapitre 5

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Lyna

— Mal. Je voudrais crier ton prénom sur les toits. Mal ! Mal ! glapit le brun.

Sa bouche est ensuite masquée et plus aucun son ne sort de sa bouche mais, dégoûtée par cet épisode a l'eau de rose, je me dépêche de déguerpir.

Déjà qu'il est à l'origine de l'arrivée de ces monstres, maintenant il fait les yeux doux à l'une d'entre eux. Moi qui pensais que le souverain ne pourrait pas choisir pire petite amie qu'Audrey, je me suis apparemment trompée.

J'ai besoin de me changer les idées et, ne trouvant aucun de mes amis les plus proches dans les parages, je me résigne à partir seule. Je marche et marche sans réfléchir à ma destination.

Finalement, j'atterris, je ne sais comment, sur le terrain de sports. Je me dirige vers les gradins pour être seule quand j'entends deux voix, encore une fois. Seulement, cette fois il s'agit de mon copain, Chad qui parle avec une autre fille. Je m'apprête à descendre pour aller me joindre à leur conversation quand j'entends un drôle de bruit qui ne devrait pas faire partie d'un rendez-vous amical. Un bruit de lèvres qui se séparent pour se retrouver la seconde suivante.

La déception s'empare de moi, mon cœur se serre automatiquement à cet instant. Les larmes montent petit à petit pour finalement dévaler mes joues par dizaines. Mais, quelques secondes plus tard, la déception, la tristesse et la douleur font place à la colère et la haine lorsque je découvre les cheveux bleus de la fille qui s'agrippe à Chad : Evie.

De toute façon, depuis qu'eux quatre sont arrivés, tout va mal. Ils gâchent tout par leur présence indésirée. Le fils de Jafar que je vois désormais tous les jours, Mal qui sort avec mon meilleur ami et maintenant Evie qui embrasse mon copain. J'étais loin d'être enthousiaste quand j'ai appris leur arrivée, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais je ne pensais pas qu'en quelques jours à peine ils parviendraient à tout détruire de ma vie d'avant. J'ai perdu mon meilleur ami et mon copain à cause d'eux. Je les déteste plus que jamais, plus qu'il est possible de détester quelqu'un. La rage dépasse le peu de contrôle qu'il me reste sur moi-même. Je me dirige vers les deux tourtereaux qui me donnent une envie insoutenable de vomir. Arrivée près d'eux, Chad a droit à mon poing en plein dans son visage qu'il aime tant admirer dans son miroir le matin tandis que mon doigt se lève en l'air vers la bleutée.

Toujours sur les nerfs, je me précipite vers le lycée, n'importe où tant que je suis loin d'eux, loin de Ben, loin des autres anciens habitants de l'Île. Je cours à travers les couloirs, rattrapée par les larmes quand je percute quelqu'un. Une des nombreuses dernières personnes que je voulais voir à ce moment précis. Carlos.

Nous sommes tous les deux assis par terre à cause de notre violent contact. Il se révèle à une vitesse surprenante, puis viens prendre ma main dans le but de m'aider à me relever à mon tour. Comment ose-t-il me toucher ? L'ami de la peste qui se tape mon copain, qui plus est le fils de Cruella ? Rapidement, je me défais de son emprise et m'éloigne de lui dès que je suis de nouveau sur pied. Je l'avais bien dit, leur arrivée ici est un immense problème.

— Ne me touche pas. Va te faire coudre un gilet en peau de chiens. Ton amie Evie est doué pour créer des chiffons de toute façon.

Son regard passe de la surprise à la peine. Mais je ne souhaite pas m'en préoccuper plus. Je le contourne et continue ma fuite jusqu'à trouver quelqu'un qui me comprendra. Avant, j'aurais pensé à Ben sans réfléchir. Maintenant, je n'en suis plus si sûre. Mais Célestina est occupé avec un garçon aujourd'hui. Alors il ne me reste que Ben. J'espère qu'il ne me décevra pas cette fois. J'ai de moins en moins espoir en notre amitié. Je me précipite vers sa chambre où il doit sûrement être à cette heure. Dès les premiers coups sur sa porte, mon ami m'ouvre et je le regarde fixement dans les yeux, sans savoir comment réagir. Sans plus y penser, je saute dans ses bras, comme je l'ai toujours fait avec lui. Submergée par les émotions qui m'envahissent à cet instant précis, je ne peux retenir mes larmes, pour la deuxième fois.

Je déteste laisser voir mes larmes surtout quand je vois que ma mère a su rester forte malgré les horreurs qu'elle a subies. Surtout que mes problèmes sont minimes à côté des siens. Seulement, lorsqu'il s'agit de Ben, je suis réellement moi-même. Heureusement qu'il est là, surtout à ce moment là où j'ai le plus besoin de lui. J'espère vraiment que notre relation ne se brisera pas malgré nos récents désaccords.

Nous nous installons sur le canapé et je commence à lui raconter :

— J'allais vers les gradins du terrain de sport extérieur pour prendre l'air et devine quoi ? Chad m'avait préparé une petite surprise. Des câlins et bisous échangés avec une autre. On devait bientôt fêter notre première année ensemble. Et là je le trouve avec une autre fille. Ils se sont embrassés, plusieurs fois en plus. Et devine qui était cette peste ? Evie, bien sûr.

Tout au long de mon récit, Ben ne dit pas un mot. Ses mains serrent la mienne en signe de présence silencieuse. Et c'est tout ce dont j'ai besoin, qu'on m'écoute et qu'on me comprenne.

J'avais à peine la force de repartir à l'autre bout du lycée. Ayant utilisé le peu d'énergie qu'il me restait pour retourner dans ma chambre, je me suis écroulée sur le lit juste après m'être rapidement changée.

Le lendemain, même si c'est déjà tout à fait logique que nous ne sommes plus ensemble, je quitte Chad.

— Mais tu ne peux pas me faire ça Lyna ? Glousse-t-il, sa main derrière ma tête, dans mes cheveux bruns.

Je ne lui remets pas de baffe même si c'est très tentant mais retire sa main de ma chevelure brune.

Les jours passent et défilent, je me remets petit à petit mais la douleur est toujours omniprésente. Ben essaie de me convaincre de ressortir et renouer avec d'autres personnes. Ce qu'il réussit un jour à faire. Je me retrouve donc avec Jane dans les gradins du terrain de sport. Là où j'ai vu Chad l'embrasser. Puis, les souvenirs ressurgissent alors j'essaie de les enfouir depuis ce moment. Malgré tout, la douleur est moins forte qu'avant. Il faut savoir se relever et avancer petit pas par petit pas. Et puis, j'appréciais Chad, j'ai appris à beaucoup tenir à lui en presque un an de relation, mais cet évènement m'a permis de me rendre compte que je n'étais pas non plus folle d'amour. Je n'étais pas amoureuse. Mais découvrir le principe et le fonctionnement d'une relation rend cette rupture atrocement difficile.

Heureusement, Jane me tire de mes pensées.

— Lyna ? Tu m'entends ?

— Euh oui. Oui je t'écoute.

— Le match va commencer.

Je force un sourire puis après quelques minutes de jeux à observer mon meilleur ami heureux et à place dans son élément, celui-ci devient sincère.

Ben, comme toujours, joue incroyable bien. A la fin, il nous offre une petite chanson accompagnée d'une danse.

Seulement, celle-ci est bien évidemment dédiée à Mal. Il n'empêche qu'il danse avec une aisance surprenante, ça s'appelle le talent. Mais je ne peux pas profiter pleinement de sa prestation en pensant qu'il l'a consacré à la nouvelle Yzma.

Nous quittons le terrain, tout le monde est plein d'allégresse après le show que nous ont offert les garçons. Les yeux de Jane sont remplis d'étoiles, avec un air... comment dire ? Amoureux. Ce mot me dégoûte quand on sait de quel garçon il s'agit. Finalement, elle glousse :

— Tu as vu comment Carlos dansait, c'était incroyable. Il est vraiment magnifique.

Je manque de m'étouffer avec ma langue. Elle ne peut pas réellement penser ça.

— Tu plaisantes j'espère ? Il est ridicule, comme toujours.

Je vois que mes mots lui font faire la moue, alors je corrige :

— Bon après, on peut ne pas avoir le même avis, je ne dis pas le...

— Merci Lyna, très sympa de ta part. Comme toujours. Tu n'as pas récupéré la gentillesse de ta mère apparemment.

Je me retourne vers la voix, bien évidemment, c'est lui. 

La tristesse que je vois dans ses yeux humides me font presque regretter mes paroles. Mais je ne souhaite pas revenir dessus, s'il faut que je dise ce que je pense réellement d'eux pour leur donner envie de repartir pour de bon sur leur Île de malheur, je le ferais. Sans aucune hésitation.  

Haine contre leurs descendants Où les histoires vivent. Découvrez maintenant